Fermés «a minima» jusqu'à mi-février, les restaurateurs de plus en plus angoissés

Pour les restaurants fermés depuis le 30 octobre -seule une activité résiduelle de vente à emporter leur est permise-, «une réouverture en janvier n'est pas réaliste» et sera «a minima reportée jusqu'à mi février», a-t-il déclaré, au côté du ministre de la Santé Olivier Véran (Photo, AFP).
Pour les restaurants fermés depuis le 30 octobre -seule une activité résiduelle de vente à emporter leur est permise-, «une réouverture en janvier n'est pas réaliste» et sera «a minima reportée jusqu'à mi février», a-t-il déclaré, au côté du ministre de la Santé Olivier Véran (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 08 janvier 2021

Fermés «a minima» jusqu'à mi-février, les restaurateurs de plus en plus angoissés

  • Cette «date de mi-février n'est pas une certitude, loin de là»
  • Seules 45 000 personnes ont été vaccinées en France ces cinq derniers jours, contre des centaines de milliers en Grande-Bretagne ou en Allemagne, une lenteur très critiquée

PARIS: Bars, cafés et restaurants resteront fermés «a minima» jusqu'à mi-février, au vu d'une situation sanitaire dégradée: angoissésles professionnels du secteur dont la situation financière ne cesse d'empirer après une année 2020 déjà sombre, espèrent une aide renforcée de l'Etat.

«Toutes les activités, tous les établissements, tous les équipements qui sont aujourd'hui fermésles restaurants encore jusqu'à la fin de ce mois, les musées, les cinémas, les théâtres, les salles de spectacle, 

les équipements sportifs ou de loisirs, ne connaîtront, dans les semaines qui viennent, aucun assouplissement», a déclaré jeudi le Premier ministre Jean Castex lors d'une conférence de presse.

Pour les restaurants fermés depuis le 30 octobre -seule une activité résiduelle de vente à emporter leur est permise-, «une réouverture en janvier n'est pas réaliste» et sera «a minima reportée jusqu'à mi février», a-t-il déclaré, au côté du ministre de la Santé Olivier Véran. 

Les restaurateurs s'attendaient déjà à ne pas pouvoir rouvrir le 20 janvier, cette réouverture étant conditionnée à une amélioration de la situation sanitaire. Or, les indicateurs restent dégradés.

«Ce n'est pas une grosse surprise, mais c'est une énorme angoisse pour les professionnels», a réagi Didier Chenet, président du GNI, le syndicat patronal des indépendants de l'hôtellerie restauration.

Cette «date de mi-février n'est pas une certitude, loin de là», a-t-il souligné. «C'est extrêmement angoissant: les professionnels auront été fermés huit mois minimum, sur un an, et on ne voit pas de perspectives: certains sont en train de craquer, à la limite du désespoir».

A l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie restauration, le vice président Hervé Becam retient que «l'accélération de la campagne de vaccination est vitale pour que nos établissements puissent rouvrir le plus tôt possible».

Seules 45 000 personnes ont été vaccinées en France ces cinq derniers jours, contre des centaines de milliers en Grande-Bretagne ou en Allemagne, une lenteur très critiquée. 

«Accompagnements complémentaires» 

«Je m'attendais à pire, je me fixais début mars, vu ce qui se passe en Angleterre et en Allemagne», explique Grégory Detouy, patron du restaurant parisien Au temps des cerises, qui se sent «soutenu par l'Etat», avec l'aide portée à 20% du chiffre d'affaires en décembre.

Toutefois les restaurateurs doivent «être rassurés» quant à la capacité des banques à assurer un report des échéances de prêts: suspendus pour un an, les remboursements des emprunts doivent reprendre fin mars, rappelle M. Chenet. «Se dire: “demain, mon banquier peut me couper les vivres”, c'est minant», dit-il.

Pendant «toute cette période de fermeture ou d'activités», tous les dispositifs d'aide «seront maintenus dans les mêmes conditions» pour les secteurs concernés, a affirmé M. Castex: chômage partiel, Fonds de solidarité «rénové» et aides sectorielles.

Et dès la semaine prochaine, les ministères recevront les acteurs des filières, pour «examiner d'éventuels besoins d'accompagnement complémentaires», notamment pour ceux «fermés sur une très longue durée».

Hôteliers - dont les établissements sont fermés ou quasi vides - et restaurateurs veulent pouvoir percevoir jusqu'à 3 millions d'euros, à l'image de ce que l'Allemagne verse à ses entreprises pour le paiement de leurs charges fixes. Bruxelles doit valider le dispositif.

Quant aux Prêts garantis par l'Etat (PGE) accordés aux entreprises, le «robinet est en train de se fermer» pour des professionnels à la situation financière de plus en plus dégradée: les banques, qui doivent garantir 20% du montant, traînent des pieds, tandis que les prêts déjà souscrits commencent à s'épuiser.  

Pour les stations de ski, déjà privées de remontées mécaniques en décembre, un mois qui représente en moyenne 25% de leur activité annuelle, un point sera fait le 20 janvier pour étudier une éventuelle réouverture début février.

D'autres professionnels, paralysés depuis mars comme les exploitants de discothèques ou septembre comme ceux de l'événementiel, n'ont aucune perspective de réouverture.

Quelque 30% des professionnels des cafés, bars et restaurants se disent «en grande difficulté», «mais cela pourrait être beaucoup plus», selon M. Becam: certains «n'avouent pas» l'ampleur de leurs difficultés.


La chaleur s'installe dans le sud de la France, incertitude sur une possible canicule

Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies lors d'une balade en gondole dans la lagune de Venise, le 27 juin 2025. Le ministère italien de la Santé a mis en garde les habitants et les touristes le 27 juin 2025. (Photo par ANDREA PATTARO / AFP)
Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies lors d'une balade en gondole dans la lagune de Venise, le 27 juin 2025. Le ministère italien de la Santé a mis en garde les habitants et les touristes le 27 juin 2025. (Photo par ANDREA PATTARO / AFP)
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  • Un épisode de chaleur s'installera à partir de lundi sur le sud-ouest de la France et la vallée du Rhône,
  • Les températures devraient rester moins élevées que lors de la canicule de la fin juin-début juillet, selon Météo-France

TOULOUSE, FRANCE : Un épisode de chaleur s'installera à partir de lundi sur le sud-ouest de la France et la vallée du Rhône, mais les températures devraient rester moins élevées que lors de la canicule de la fin juin-début juillet, selon Météo-France.

« Sur le sud-ouest, on s'attend à un bel épisode de chaleur, mais pour le moment, on n'anticipe pas quelque chose de l'ampleur de ce qu'on a connu en juillet, loin de là », a déclaré à l'AFP le prévisionniste Jérôme Lecou.

« On ne peut pas exclure qu'une partie du sud-ouest passe en vigilance orange canicule, mais il y a quand même des incertitudes sur ce qui peut se passer en fin de semaine », souligne-t-il.

Les modèles de Météo-France dessinent en effet un « scénario incertain pour le week-end », bien que l'option privilégiée reste, à ce stade, le maintien d'une masse d'air chaud sur le sud-ouest, où les températures atteindront 34 à 35 °C, avec des pointes de 36 à 38 °C, précise M. Lecou.

L'air frais présent au nord de l'Hexagone, en raison d'une dépression située au large de l'Écosse, pourrait toutefois se déplacer vers le sud et contribuer, le cas échéant, à rafraîchir la moitié méridionale du pays.


Le projet de loi anti-fraude sociale suscite la méfiance des experts et des professionnels

La ministre française du Travail, de la Santé, des Solidarités et de la Famille Catherine Vautrin (à gauche) écoute le Premier ministre français François Bayrou (à droite) s'adresser aux médias lors d'une visite au Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises (COGIC (Photo de Thibaud MORITZ / AFP)
La ministre française du Travail, de la Santé, des Solidarités et de la Famille Catherine Vautrin (à gauche) écoute le Premier ministre français François Bayrou (à droite) s'adresser aux médias lors d'une visite au Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises (COGIC (Photo de Thibaud MORITZ / AFP)
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  • Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, a présenté, ce week-end, dans Le Parisien, les grandes lignes d'un projet de loi qui devrait être présenté à l'automne.
  • Le Haut conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS), à l'origine de cette évaluation, estime d'ailleurs que « la fraude imputable aux assurés sociaux est de l'ordre d'un tiers ».

PARIS : La question des employeurs fautifs est un angle mort décelé par les experts de la politique de santé dans le futur projet de loi anti-fraude sociale du gouvernement, texte qui fait également grincer des dents les taxis, concernés par le volet transport sanitaire.

Pour remédier à un préjudice estimé à 13 milliards d'euros, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, a présenté, ce week-end, dans Le Parisien, les grandes lignes d'un projet de loi qui devrait être présenté à l'automne. Mais les priorités font tiquer les spécialistes du dossier.

Mme Vautrin entend notamment « faciliter le contrôle des allocataires de prestations sociales » et « améliorer les capacités de recouvrement des allocations chômage ». En cas de « fraude avérée », il serait possible de recouvrer « l'intégralité des sommes indûment perçues ». Et « si cela ne suffit pas », débiter « le compte bancaire du fraudeur ».

« Sauf que, quand on regarde dans le détail, sur ces 13 milliards, la moitié relève de la fraude liée aux cotisations sociales, ce qui supposerait d'aller voir du côté des employeurs », commente pour l'AFP Nicolas Da Silva, économiste des politiques de santé.

Frédéric Bizard, autre économiste, fait le même rappel : « À peu près 1 euro sur 2, c'est une fraude à la cotisation, c'est-à-dire du travail non déclaré, du travail au noir, et le reste, c'est de la fraude aux prestations », décrit à l'AFP ce spécialiste des questions de protection sociale et de santé. 

« discours anti-pauvres » 

Le Haut conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS), à l'origine de cette évaluation, estime d'ailleurs que « la fraude imputable aux assurés sociaux est de l'ordre d'un tiers ».

Selon son rapport, la fraude provient à 56 % des entreprises et des travailleurs indépendants, à 34 % des assurés et à 10 % des professionnels de santé. Le Haut conseil réfute l'idée d'une « fraude sociale souvent réduite à la fraude au RSA ou à la fraude à la résidence, ce qui tend à nourrir un discours anti-pauvres ».

Or, la réponse apportée aux entreprises pratiquant le travail dissimulé n'est abordée par Mme Vautrin qu'en une seule phrase : « bloquer leurs comptes bancaires pendant la période de contrôle pour éviter qu’elles organisent leur insolvabilité ».

« L'essentiel de la fraude, c'est la fraude des professionnels ; on s'attendrait à ce que ce sujet soit davantage abordé », renchérit Nicolas Da Silva. Le Haut conseil note également qu'en matière de « taux de cotisations éludées, le risque le plus important porte sur les micro-entrepreneurs ».

Les experts s'interrogent également sur la lumière jetée par Mme Vautrin sur les transporteurs sanitaires, qui devraient « se doter d'un dispositif de géolocalisation et d'un système électronique de facturation intégrée afin de garantir l'exactitude des kilomètres facturés ». 

« Politique populiste » 

Ce secteur est désigné comme le terreau d'une « fraude abondante », remarque Nicolas Da Silva, dans le sillage de rapports constatant que « le transport sanitaire augmente ».

Le nombre de patients « transportés a en effet crû de 14 % entre 2016 et 2023, dont 25 % pour les seuls taxis », selon l'Assurance Maladie.

« Mais il est logique que le transport sanitaire augmente, tout simplement parce qu'il y a une concentration des lieux de soins, avec des fermetures de sites : quand vous avez moins de sites, les gens sont plus éloignés des soins, et donc il faut les déplacer un peu plus loin », rebondit Nicolas Da Silva.

Dominique Buisson, responsable de la Fédération nationale du taxi (FNDT), déplore auprès de l'AFP « un effet de communication » de Mme Vautrin, qui « stigmatise une profession en en faisant des potentiels fraudeurs ».

Il rappelle également que l'Assurance maladie a déjà demandé la généralisation de logiciels de facturation reliés à des dispositifs de géolocalisation, qui devront être installés d'ici le 1^(er) janvier 2027. Sur les 60 000 chauffeurs de taxi en France, « à peu près 35 000 font des transports conventionnés », précise-t-il encore.

Pour Frédéric Bizard, les annonces de Mme Vautrin s'inscrivent avant tout dans une « stratégie politique populiste » : « comment s'opposer à un projet de loi qui lutte contre la fraude ? »


Élections législatives à Paris : Barnier exhorte Dati à « ne pas se tromper » d'élection

La ministre française de la Culture, Rachida Dati, prononce un discours lors d'une visite au centre social et culturel La Croix des Oiseaux à Avignon, dans le sud de la France, le 24 juillet 2025. (Photo de CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, prononce un discours lors d'une visite au centre social et culturel La Croix des Oiseaux à Avignon, dans le sud de la France, le 24 juillet 2025. (Photo de CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)
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  • a ministre de la Culture a annoncé lundi sa candidature à cette législative partielle, lançant les hostilités contre l'ex-Premier ministre qui brigue le même siège de député et qui est également membre du parti LR.
  • Ils lui reprochent également d'être « parachuté ».

PARIS : Selon Michel Barnier, Rachida Dati a « une ambition légitime » pour la mairie de Paris et ne doit « pas se tromper » d'élection en se présentant également à la législative dans la deuxième circonscription de la capitale.

La ministre de la Culture a annoncé lundi sa candidature à cette législative partielle, lançant les hostilités contre l'ex-Premier ministre qui brigue le même siège de député et qui est également membre du parti LR.

« Je veux que les Parisiens puissent voter pour quelqu’un plutôt que contre. C’est à Rachida Dati, qui a une ambition légitime pour animer des listes d’union à Paris, de ne pas se tromper et de choisir la bonne voie », commente Michel Barnier, désigné par LR comme candidat à cette législative, dans La Tribune Dimanche.

« Je ne suis candidat qu’à la députation », martèle l'éphémère ancien Premier ministre. « Rachida Dati le sait. Je le lui ai dit et je l’ai même écrit aux adhérents LR (…). Il n’y a aucune ambiguïté là-dessus », ajoute-t-il, se disant prêt à soutenir la ministre dans sa course pour l’Hôtel de Ville.

Des proches de la maire du VIIe arrondissement, renvoyée en procès pour corruption et trafic d'influence le 22 juillet, craignent que Michel Barnier ait lui aussi des ambitions pour la mairie de Paris si elle ne pouvait pas se présenter.

Ils lui reprochent également d'être « parachuté ».

« Cela fait plus de vingt-cinq ans que j’ai quitté, volontairement, mes fonctions en Savoie » et « je suis Parisien depuis plus de vingt ans ». J’habite dans cette circonscription depuis plus de douze ans », répond-il.

Ces rivalités risquent d'entraîner une nouvelle guerre fratricide, dont Les Républicains ont le secret. Pour l'éviter, LR espère trouver un accord avec Rachida Dati « d'ici la rentrée ».

Interrogé sur les ambitions que lui prêtent certains pour 2027, Michel Barnier réitère qu'il sera « présent dans le débat public » pour la présidentielle et les législatives.