RIYAD: Un peu plus de dix ans après le lancement d’Uber à Riyad, le service de covoiturage via smartphone s’est largement déployé à travers le Royaume. Lors d’un panel tenu au Forum d’investissement saoudo-américain à Riyad, le PDG d’Uber, Dara Khosrowshahi, a souligné que l’Arabie saoudite figure désormais parmi les marchés connaissant la croissance la plus rapide pour l’entreprise.
À ce jour, quelque 140 000 Saoudiens conduisent via la plateforme, desservant près de 4 millions d’utilisateurs dans 20 villes du Royaume.
M. Khosrowshahi a également annoncé que la société se prépare à franchir une nouvelle étape technologique: l’introduction prochaine de véhicules autonomes dans les rues saoudiennes.
«Vous verrez des véhicules autonomes en Arabie saoudite cette année», a déclaré M. Khosrowshahi au panel mardi. «C'est un sujet sur lequel nous nous concentrons beaucoup.»

Il a déclaré que les véhicules seraient beaucoup plus sûrs pour les passagers et les autres usagers de la route.
«La technologie autonome représente pour nous un potentiel considérable», a déclaré Dara Khosrowshahi. «D’abord, elle promet des routes plus sûres: un véhicule autonome ne se laisse pas distraire, n’envoie pas de messages en conduisant… C’est un conducteur qui ne cesse d’apprendre, en s’appuyant sur les millions de kilomètres parcourus à travers le monde.»
À terme, a-t-il ajouté, «les véhicules autonomes ne seront pas seulement plus sûrs, ils offriront aussi un mode de transport plus abordable». Il a précisé qu’Uber collabore actuellement avec 18 partenaires spécialisés afin de garantir une introduction progressive et sécurisée de cette technologie.
Lors d’une autre session du forum, animée par Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d’Arab News, les échanges ont porté sur les mégaprojets emblématiques qui redéfinissent l’image du Royaume à l’échelle mondiale et marquent une nouvelle étape dans son ambitieuse transformation nationale.

La transformation de Diriyah, le berceau de l'Arabie saoudite, en une destination culturelle, historique et de loisirs d'importance mondiale, est l'un des projets qui contribuent à la modernisation et à la diversification envisagées par la Vision 2030.
Jerry Inzerillo, PDG de Diriyah Company, a parlé de l'importance de préserver l'histoire du Royaume et la terre ancestrale des Al-Saoud, notamment le quartier royal d'At-Turaif, considéré comme le lieu de naissance du premier État saoudien en 1727 et inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2010.
Aujourd’hui, Diriyah est au cœur de l’un des plus vastes mégaprojets d’Arabie saoudite: une transformation de 63,2 milliards de dollars (1 dollar = 0,89 euro) visant à réinventer ce site historique de 14 kilomètres carrés en une destination mondiale dédiée au patrimoine, à la culture et à l’art de vivre.
Jerry Inzerillo, PDG de la Diriyah Gate Development Authority, a assuré que le projet progresse selon le calendrier et le budget prévus. «Cette semaine, nous avons accueilli notre trois millionième visiteur sur le site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. À ce jour, 45 000 personnes travaillent sur le projet, et nous sommes fiers de collaborer avec 83 entreprises américaines», a-t-il déclaré.
De son côté, Michael Dyke, directeur général du projet New Murabba à Riyad, a affirmé que le Mukaab – l’imposant bâtiment cubique au cœur du développement – deviendra l’un des édifices les plus emblématiques au monde.

«C'est l'une des plus grandes structures jamais connues», a déclaré M. Dyke, en la comparant à la MSG Sphere de Las Vegas. Cette dernière peut accueillir près de 18 000 personnes, alors que le Mukaab sera 22 fois plus grand.
«Lorsque les gens entreront dans le Mukaab, ils pénétreront dans un autre monde, il y aura des hologrammes et une IA puissante circulera dans l'ensemble de l'installation.»
Le Mukaab sera mis en service à partir de 2030 et «lorsque les gens viendront à Riyad, ils verront quelque chose de nouveau, de différent. Il s'agira d'un autre lieu fantastique qui viendra s'ajouter aux projets extraordinaires déjà en cours dans le Royaume».
en bref
- Le PDG d'Uber, Dara Khosrowshahi, a déclaré que les véhicules autonomes seraient beaucoup plus sûrs à la fois pour les passagers et pour les autres usagers de la route.
- Michael Dyke, PDG de New Murabba, a déclaré que le Mukaab serait l'un des bâtiments emblématiques du monde.
Un autre projet phare du développement en cours du Royaume est Neom, la mégaville futuriste en cours de construction sur la côte de la mer Rouge – un concept visionnaire qui a déjà captivé l’imagination du monde entier.
Rayan Fayez, directeur général adjoint de Neom, a indiqué que cette ville, qui s’étendra sur 26 500 kilomètres carrés, équivaudra à peu près à la superficie de l’État du Massachusetts.
«Concevoir une ville et une région d’une telle ampleur requiert des infrastructures colossales», a-t-il souligné.

«Lorsque nous parlons de certains des thèmes sur lesquels nous consacrons notre temps et nos efforts, l'infrastructure en est un important. Qu'il s'agisse de l'infrastructure numérique, 500 kilomètres de fibre ont déjà été posés, un centre de données est en cours de construction, l'infrastructure de l'énergie et des services publics dispose déjà de parcs solaires et éoliens.»
«En plus des 194 kilomètres de canalisations d'eau, des infrastructures alimentaires (telles que des serres) sont en cours de développement, car Neom n'est pas seulement une initiative de développement immobilier, c'est une construction économique.»
Neom est, a-t-il ajouté, «une coentreprise entre Neom Aqua Power et Air Products, qui est, bien sûr, une société américaine ayant un investissement significatif dans Neom, développant ce qui deviendra le projet Green Hydrogen».

Lorsque la Vision 2030 de l'Arabie saoudite portera ses fruits, dans cinq ans seulement, le tourisme sera aussi important pour l'économie du Royaume que le pétrole l'est aujourd'hui.
C'est ce qu'a prédit Ahmed al-Khateeb, ministre du Tourisme, lors d'une table ronde organisée dans le cadre du Forum d'investissement américano-saoudien.
M. Al-Khateeb a ajouté que le fait que l'Arabie saoudite soit de plus en plus perçue dans le monde comme un pays aux montagnes verdoyantes, aux îles magnifiques de la mer Rouge et à la culture accueillante et hospitalière témoigne du chemin parcouru par le secteur touristique du pays depuis le lancement, en 2016, de Vision 2030, le plan directeur visant à réduire la dépendance à l'égard du pétrole et à diversifier l'économie.
Les secteurs du tourisme et de l'hôtellerie ont connu une augmentation significative du nombre de visiteurs, passant de 50 millions de touristes nationaux et internationaux en 2019 à 115 millions en 2024, dépassant ainsi l'objectif ambitieux de 100 millions de touristes qui avait été fixé pour l'industrie dans le cadre de Vision 2030.
En 2024, a ajouté M. Al-Khateeb, avec 30 millions de visiteurs internationaux parmi ses 115 millions de touristes, l'Arabie saoudite était l'un des 10 pays les plus visités au monde.

«Je suis extrêmement enthousiaste», a déclaré M. Al-Khateeb. «Nous débordons d’énergie pour bâtir ce nouveau secteur, libérer le formidable potentiel de notre grand pays, et partager la richesse de notre culture avec les visiteurs du monde entier.»
«D’ici à 2030, le tourisme deviendra, après le pétrole, le principal moteur de notre économie», a-t-il ajouté.
Pendant des décennies, la production pétrolière a représenté 85 à 90% du PIB de l'Arabie saoudite, mais depuis 2016, des changements importants se sont produits et le pétrole représente désormais moins de 55% du PIB.
Depuis 2019, le Royaume a ouvert ses frontières à près de 65 pays, délivrant des visas électroniques pour ceux qui visitent ses attractions touristiques naturelles et artificielles, des spectaculaires montagnes d'Asir dans le sud de l'Arabie saoudite aux anciens mystères d'AlUla dans le nord.
Le rédacteur en chef d'Arab News, Faisal J. Abbas, a animé une session sur les grands projets du Royaume. (AFP)
À Riyad, a-t-il ajouté, les touristes peuvent trouver un large choix d'attractions sportives, culturelles et d'aventures, et il y a encore beaucoup à voir dans la mer Rouge et à découvrir dans les deux villes saintes de La Mecque et de Médine.
M. Al-Khateeb a souligné qu'une population saoudienne jeune, bien éduquée et dynamique est essentielle pour la croissance du secteur du tourisme, dont la part de la main-d'œuvre est passée de 2% à 7% en moins de dix ans.
Le ministère a pour objectif d'accueillir 50 millions de touristes internationaux d'ici 2030, plaçant ainsi le Royaume parmi les cinq pays les plus visités. Il prévoit également d'augmenter la contribution du secteur au PIB de 5% actuellement à 10% d'ici la même année.
«Nous avons mis en place un secteur touristique capable de répondre aux attentes de tous les types de voyageurs», a déclaré M. Al-Khateeb. «Qu’ils viennent pour affaires, pour le loisir et le divertissement, ou dans un but religieux afin de visiter les deux villes saintes, chacun trouvera une offre adaptée.»
À propos du partenariat entre les deux pays, le ministre a souligné que l’Arabie saoudite s’était inspirée des meilleures pratiques du secteur touristique américain – un leader mondial – notamment en matière de conférences, de divertissement et de transport aérien.
«Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires et amis américains. Nous envoyons de jeunes Saoudiens se former aux États-Unis, tant sur le plan académique que professionnel, afin de bénéficier du meilleur de l’expertise touristique», a-t-il ajouté.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com