Cet exode massif de soldats afghans intervient à l'issue d'un nouveau week-end de combats, notamment à travers le Nord de l'Afghanistan
Vendredi, les troupes américaines et de l'Otan, qui combattent les talibans depuis 20 ans en Afghanistan, ont annoncé avoir quitté leur principale installation sur place
Ceci fait suite aux plaintes des responsables de la région selon lesquelles le groupe rétablit des lois strictes dans les zones dont ils se sont récemment emparés.
Les restrictions rappellent les politiques générales et dures appliquées par les talibans au cours des cinq ans qu’ils ont passé au pouvoir de 1996 jusqu'à leur éviction lors d'une invasion menée par les États-Unis en 2001.
Depuis que Washington a commencé le 1er mai le rapatriement de ses soldats d'Afghanistan, à l'issue de 20 ans de guerre, les talibans ont intensifié leurs offensives contre les forces afghanes pour prendre le contrôle de zones rurales à travers le pays
La prise de Panjwai par les talibans intervient deux jours après le départ des troupes américaines et de l'Otan de la base de Bagram, leur plus importante en Afghanistan, située à 50 km de Kaboul et centre névralgique des opérations de la coalition
Au cours des dernières 24 heures, plus de 300 talibans ont été tués lors de combats avec les forces gouvernementales, a déclaré samedi le ministère de la Défense
Des observateurs craignent que l'armée afghane peine face aux talibans sans le soutien aérien fourni jusqu'ici par les forces américaines
Ce retrait intervient avant la date butoir fixée du 11 septembre sans pour autant être aussi rapide que ceux qui comptaient sur la date symbolique de la fête nationale américaine du 4 juillet
Selon des informations de presse, le Pentagone devrait néanmoins maintenir près de 600 soldats en Afghanistan pour garder la vaste ambassade des Etats-Unis à Kaboul
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur indique que 30 000 habitants ont «déterré leurs armes» ou qu’ils en ont reçu, en plus d’autres ressources, de Kaboul
Les talibans ont intensifié leurs attaques ces derniers mois, profitant du nombre réduit de forces étrangères dans le cadre de l’actuel processus de retrait
Les talibans ont encerclé cette capitale provinciale déjà tombée deux fois entre leurs mains, en 2015 et 2016, et pris le contrôle du principal poste-frontière vers le Tadjikistan
«Environ 5 000 familles ont été déplacées par les combats», a déclaré Ghulam Sakhi Rasouli, directeur du Département des réfugiés et rapatriés de Kunduz
Abdul Basir, 33 ans, père de cinq enfants, a été retrouvé mort dans le Wardak le 19 juin, ont rapporté cette semaine à l’AFP ses frères et son oncle
Abdul Basir avait vu ses demandes de visa rejetées à deux reprises, la dernière en juin 2020, a confirmé à l’AFP son avocat parisien, Me William O'Rorke
L'armée américaine ne donne plus depuis deux semaines d'estimation de son retrait en pourcentage, qui pourrait donc être bien supérieur à 50%
Les talibans préféreraient ne pas avoir à se battre pour Kaboul: «Ce qu'ils voudraient, c'est voir le gouvernement afghan s'effondrer pour avancer dans le vide qu'il laisserait, plutôt que d'avoir à se battre»
« Kaboul dispose d'une force militaire d'environ 300 000 hommes », « c'est leur travail de défendre leur pays », assène le chef d'état-major US Mark Milley
Le Pentagone confirme que les offensives de la milice islamiste ne remettraient pas en cause le retrait total des troupes américaines d'Afghanistan