Avec l’opération militaire de Jénine, Israël impose une sanction collective aux Palestiniens

Short Url
Publié le Mardi 04 juillet 2023

Avec l’opération militaire de Jénine, Israël impose une sanction collective aux Palestiniens

  • Depuis lundi matin, Jénine est le terrain de violents bombardements aériens et d’incursions terrestres par l’armée israélienne, impliquant des forces spéciales d’élite et des véhicules blindés entre autres
  • Le gouvernement israélien du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, affirme que l’offensive «porte un coup dur aux terroristes à Jénine»

DUBAÏ: L’offensive terrestre massive menée par Israël dans un camp de réfugiés palestiniens densément peuplé au nord de la Cisjordanie donne une forte impression de déjà-vu, du moins pour ceux qui se souviennent des raids et des affrontements de 2002 qui ont transformé la bataille de Jénine en un symbole de la résistance palestinienne.

Bien que vingt et un ans se soient écoulés entre les deux opérations militaires israéliennes, la situation dans les territoires palestiniens occupés demeure largement inchangée. Au contraire, le très faible espoir d’une résolution pacifique du conflit au Moyen-Orient qui existait en 2002 s’est évanoui avec la suprématie politique de l’extrême droite israélienne.

Depuis lundi matin, Jénine est le terrain de violents bombardements aériens et d’incursions terrestres par l’armée israélienne, impliquant des forces spéciales d’élite, des véhicules blindés de transport de troupes, des bulldozers, des hélicoptères et des drones. L’assaut a commencé par une attaque de drone contre un appartement en plein cœur du camp de réfugiés.

L’armée israélienne déclare que cet appartement est un «centre de commandement opérationnel conjoint» pour les Brigades de Jénine, une unité composée de groupes militants dont les membres appartiennent principalement au Hamas et au Djihad islamique. On estime que plus de 10 000 Palestiniens résident à moins d’un demi-kilomètre de la cible apparente.

jenine
Des affrontements ont éclaté à Jénine alors qu’Israël a lancé lundi une opération militaire massive dans la ville de Cisjordanie, ravivant les souvenirs d’une offensive terrestre similaire menée il y a vingt et un ans. (Reuters).

Constituée en grande partie de camps initialement mis en place dans les années 1950, la ville de Jénine abrite plus de 22 000 Palestiniens expulsés de leurs foyers d’origine en 1948 lors de la Nakba, qui représente le nettoyage ethnique de la Palestine par les milices sionistes pour mettre en place l’État d’Israël.

Pour les Palestiniens, l’enclave incarne la résistance armée contre l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza. Pour les Israéliens, Jénine est un foyer de militantisme qui appartient à des groupes qui couvrent toute la gamme idéologique – du Hamas et du Djihad islamique au Fatah.

Mansour al-Saadi, le vice-gouverneur de Jénine, déclare à Arab News que l’armée israélienne avait isolé le camp de réfugiés de la ville en utilisant des monticules de terre que ses bulldozers ont entassés à toutes les entrées. «Si l’opération militaire se poursuit pendant une période plus longue, la situation dans le camp de Jénine se transformera en une catastrophe humanitaire», souligne-t-il.

S’adressant à Arab News, Abdallah Amawi, un résident palestinien d’un camp de réfugiés au Liban, affirme: «Des membres de ma famille se trouvent à Jénine. Nous restons en contact sur les réseaux sociaux parce que je ne peux pas les appeler directement. Sur toutes les photos, on voit de la fumée, des incendies et des résidents blessés. Tout ce que je peux faire, c’est prier: prier pour leur sécurité, un toit permanent au-dessus de leur tête et, au bout du compte, leur liberté.»

Exprimant son inquiétude face à l’assaut israélien, Lynn Hastings, coordinatrice humanitaire de l’Organisation des nations unies (ONU), écrit sur Twitter: «Des attaques aériennes ont été lancées en direction du camp de réfugiés densément peuplé, entraînant de nombreux décès et blessures graves. L’accès à tous les blessés devrait être garanti.»

jenine
Des affrontements ont éclaté à Jénine alors qu’Israël a lancé lundi une opération militaire massive dans la ville de Cisjordanie, ravivant les souvenirs d’une offensive terrestre similaire menée il y a vingt et un ans. (AFP).

Un porte-parole du président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné l’offensive israélienne qu’il considère comme «un nouveau crime de guerre contre notre peuple sans défense». Il ajoute: «Notre peuple palestinien ne courbera pas l’échine, ne se rendra pas et restera inébranlable face à cette agression brutale.»

Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, a écrit sur Twitter lundi: «Le bombardement de villes et de camps par des avions et la destruction de maisons et de routes est une punition collective et une vengeance qui ne fera que conduire à une nouvelle dégradation de la situation.»

Le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne, déclare que les frappes aériennes visaient à «minimiser les frictions» pour les soldats déployés sur le terrain. Il ajoute que l’opération cherche à mettre fin à «la mentalité de refuge sûr» dans les camps de réfugiés qui, selon lui, abritent 19 personnes soupçonnées d’avoir mené des attaques contre des Israéliens.

Au cours des dernières vingt-quatre heures, de nouvelles frappes aériennes israéliennes ont été lancées et des milliers de soldats ont été déployés à Jénine pour tenter de saisir des armes. Selon des responsables du ministère palestinien de la Santé, 8 Palestiniens sont morts et 50 ont été blessés jusqu’à présent.

Le gouvernement israélien du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, affirme que l’offensive «porte un coup dur aux terroristes à Jénine». L’armée israélienne n’a publié aucune déclaration pour indiquer quand son opération prendra fin, tandis que la radio de l’armée israélienne a déclaré que l’offensive, qui implique 1 000 soldats et des dizaines de drones, pourrait durer plusieurs jours.

Alors que la fusillade faisait rage entre les troupes israéliennes et les combattants palestiniens lundi, les Brigades de Jénine déclarent dans un communiqué: «Nous combattrons les forces d’occupation jusqu’au dernier souffle. Nous travaillons ensemble. Toutes les factions et formations militaires sont unies.»

jenine
La bataille de Jénine a provoqué la mort de 50 civils et combattants palestiniens et de 23 soldats israéliens en avril 2002.

Avant l’assaut israélien, une roquette avait été tirée depuis la région de Jénine vers une communauté israélienne et avait explosé peu de temps après son tir, selon des images vidéo.

Les tensions avaient augmenté dans la région à la suite d’une opération militaire israélienne le 19 juin à Jénine. Cinq Palestiniens avaient été tués dans une fusillade, dont une Palestinienne de quinze ans. Des dizaines d’autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires palestiniennes.

Jénine et Naplouse ont été les deux principales cibles de l’opération israélienne Breakwater, programmée il y a plus d’un an. Cette opération a donné lieu à des raids israéliens nocturnes et à certains des affrontements les plus violents dans les territoires occupés depuis le deuxième soulèvement populaire palestinien ou intifada.

jenine
Des médecins palestiniens transportent une personne blessée dans un hôpital alors que les forces israéliennes commençaient leur offensive contre Jénine lundi. (AFP).

L’offensive israélienne en cours est la plus intense depuis la bataille de Jénine, qui a provoqué la mort de 50 civils et combattants palestiniens et de 23 soldats israéliens en l’espace d’un peu plus d’une semaine en 2002. Treize soldats avaient été tués dans une seule embuscade alors qu’ils tentaient de traverser les rues piégées du camp de réfugiés.

L’offensive avait commencé le 9 avril 2002, lorsque les forces israéliennes, soutenues par des avions de chasse, eurent envahi le camp avec plus de 150 chars blindés et bulldozers. L’assaut avait été lancé quelques jours après un attentat-suicide palestinien qui avait fait 30 morts lors d’un grand rassemblement pour la fête juive de Pessah.

Les affrontements qui avaient suivi entre les militants palestiniens et les troupes israéliennes durèrent plus de dix jours, rasant une grande partie de la ville de Jénine. Quelque 3 000 Palestiniens se retrouvèrent sans logement. Des allégations selon lesquelles des exécutions extrajudiciaires auraient été menées par l’armée israélienne ont été formulées et le bilan final des morts n’est toujours pas tranché.

Le gouvernement israélien de l’époque a conçu l’opération baptisée «Bouclier défensif» – la plus grande mobilisation militaire du pays depuis 1967 – comme une mesure défensive et une réponse aux attentats-suicides commis à l’intérieur d’Israël qui ont fait 56 morts et des centaines de blessés.

Au lieu de traiter l’Autorité palestinienne comme un partenaire de sécurité pendant la période séparant les deux offensives, les gouvernements israéliens successifs ont pris des mesures qui l’ont affaiblie. Simultanément, des groupes de colons d’extrême droite se sont emparés du pouvoir politique en Israël aux dépens des partis qui soutiennent une solution à deux États.

Le résultat est une désillusion croissante des Palestiniens vis-à-vis des politiques du gouvernement de Mahmoud Abbas et la popularité croissante des groupes armés à Jénine et Naplouse, entre autres villes.

L’année écoulée, au cours de laquelle plus de 140 Palestiniens ont trouvé la mort, principalement dans des affrontements ou en tant que simples passants, s’avère la plus meurtrière depuis plus d’une décennie. Près de 30 Israéliens ont perdu la vie au cours de la même période.

L’opération militaire à Jénine a jusqu’à présent été largement approuvée par les Israéliens. Même le centriste Yaïr Lapid a exprimé son soutien. «C’est une mesure justifiée contre une infrastructure terroriste, fondée sur des renseignements précis et de haute qualité», écrit-il sur Twitter.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La municipalité de Riyad confirme qu'une seule entreprise est responsable des récents cas d'intoxication alimentaire

La municipalité de Riyad a conclu vendredi qu'un seul établissement alimentaire avait été jugé responsable de la vague d'intoxications alimentaires causées par le clostridium botulinum le 25 avril 2024. (Shutterstock/File Photo)
La municipalité de Riyad a conclu vendredi qu'un seul établissement alimentaire avait été jugé responsable de la vague d'intoxications alimentaires causées par le clostridium botulinum le 25 avril 2024. (Shutterstock/File Photo)
Short Url
  • Les autorités ont déclaré que la chaîne de restauration rapide pourrait être condamnée à une amende en raison de l'épidémie qui a entraîné l'hospitalisation de dizaines de personnes
  • Le ministère saoudien de la Santé a déclaré que 75 personnes avaient été touchées par l'épidémie, dont une est décédée

RIYAD : La municipalité de Riyad a confirmé vendredi que les résultats d'une enquête préliminaire menée par les autorités sanitaires suggèrent qu'une seule entreprise est responsable de plusieurs cas d'intoxication alimentaire la semaine dernière, causés par la bactérie Clostridium botulinum, qui ont nécessité l'hospitalisation de dizaines de personnes.

Elle a également confirmé que la chaîne pourrait être condamnée à une amende pour cette épidémie, révélée le 25 avril, et que toutes ses succursales et ses installations de transformation des aliments à Riyad et à Al-Kharj restaient fermées.

Le montant de l'amende sera fixé conformément à la législation en vigueur, sur la base d'une enquête complète et en tenant compte de la gravité des effets de l'incident sur les personnes malades, a ajouté la municipalité.

Elle n'a pas précisé combien de temps les succursales et autres installations de l'entreprise resteraient fermées, mais a indiqué que tous les produits alimentaires qu'elles contenaient seraient détruits et que le processus de nettoyage et de désinfection de tous les bâtiments, outils et machines serait supervisé par des fonctionnaires de la municipalité.

« Nous confirmons la sécurité des produits alimentaires pour les restaurants, les cuisines, les cafés et les traiteurs de la région de Riyad, car aucun cas n'a été enregistré en dehors de la source susmentionnée », a déclaré la municipalité.

La déclaration de vendredi n'a pas nommé la société impliquée, mais Arab News a rapporté la semaine dernière qu'un certain nombre de cas d'intoxication alimentaire semblaient liés à la chaîne de restauration rapide Hamburgini.

La municipalité de Riyad a déclaré que les équipes de surveillance sanitaire avaient pris des mesures rapides pour enquêter et surveiller la situation dès qu'elles ont commencé à recevoir des rapports sur les cas d'intoxication alimentaire.

Le 26 avril, Nawaf Al-Fozan, fondateur et PDG de Hamburgini, a partagé une vidéo sur la page Instagram de la chaîne qui confirme son implication dans l'épidémie.

Dans un communiqué distinct publié vendredi, le ministère saoudien de la Santé a également déclaré que tous les cas d'intoxication alimentaire étaient liés à la même source.

Le ministère de la Santé a déclaré que 75 personnes avaient été touchées par l'épidémie, et qu’un décès avait enregistré, et qu'aucun nouveau cas n'avait été signalé au cours des cinq derniers jours.

« Le nombre total de cas recensés s'élève à 75, dont 69 ressortissants saoudiens et 6 non saoudiens », a déclaré le porte-parole du ministère, le Dr Mohammed Al-Abd Al-Aly, dans un communiqué diffusé sur le réseau social X vendredi.

Le communiqué précise que 50 des cas ont été diagnostiqués comme étant causés par la bactérie Clostridium botulinum. Le ministère a expliqué que 43 patients avaient complètement récupéré et étaient sortis de l'hôpital, que 11 étaient actuellement en cours de traitement et que 20 cas étaient étroitement surveillés dans des unités de soins intensifs (USI).

« Le ministère continue de suivre de près les cas hospitalisés et de leur fournir les soins nécessaires, tout en leur souhaitant un prompt rétablissement », indique le communiqué. Il a souligné « l'importance de se fier aux sources officielles pour les instructions et les informations, et de ne pas répandre de rumeurs et de fausses informations ».

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Les événements de la Semaine de l'environnement mettent en lumière le rôle de leader de l'Arabie saoudite

Des experts et des défenseurs participent à une table ronde à l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad. (Photo UNCCD)
Des experts et des défenseurs participent à une table ronde à l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad. (Photo UNCCD)
Short Url
  • Riyad accueille une série de discussions sur les défis posés par la sécheresse, la désertification et la dégradation des sols
  • Les pratiques agricoles non durables, le surpâturage, la déforestation et l'érosion des sols contribuent à la désertification

RIYAD : La région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord est connue pour son climat chaud et sec et ses faibles ressources en eau. Les conditions climatiques difficiles sont un facteur contribuant au fléau permanent de la région que sont la sécheresse, la désertification et la dégradation des sols.

Ces problèmes entraînent des déséquilibres dans les différents écosystèmes, qui nuisent particulièrement au secteur agricole et imposent des difficultés économiques aux populations locales. L'importance croissante de ce problème régional a incité l'Arabie saoudite à organiser des discussions régulières.

Cette semaine, la Semaine de l'environnement a été l'occasion de faire le point sur les défis à relever et les progrès accomplis jusqu'à présent. Les événements organisés pendant la Semaine de l'environnement ont mis en lumière le rôle de chef de file de l'Arabie saoudite en matière de préservation de l'environnement et de développement durable.

Des experts et des défenseurs participent à une table ronde à l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad. (Photo UNCCD)
La désertification, processus par lequel des terres fertiles se transforment en déserts arides, est un défi important auquel sont confrontés les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. (Shutterstock)

Les écologistes ont eu l'occasion d'échanger sur une série de sujets, l'accent étant naturellement mis sur la sécheresse, la désertification et la dégradation des sols. A cette occasion, Arab News a interviewé Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification à Riyad.

« Il est devenu extrêmement difficile pour l'humanité de faire face à la fréquence des défis », a-t-il déclaré. « L'Arabie saoudite joue évidemment un rôle très important. Il ne s'agit pas d'une petite économie, c'est pourquoi la demande de soutien de la part de l'Arabie saoudite augmente également ».

Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification
Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (fourni)

Thiaw a évoqué certaines des conséquences de la dégradation des sols et de la sécheresse, telles que l'augmentation des migrations irrégulières. « On assistera probablement à une concurrence accrue pour les terres et l'eau, et donc à une augmentation des conflits », a-t-il déclaré.

La sécheresse, un problème majeur dans de nombreux pays du Moyen-Orient, a mis les ressources en eau sous pression, parallèlement à la hausse des températures. Les réserves d'eau de surface et d'eau souterraine diminuent en raison de la baisse des précipitations et de l'augmentation des taux d'évaporation.

Une photo montre le lit asséché de la rivière al-Kalal dans la ville de Badrah, près de la frontière iranienne, le 28 août 2023. La sécheresse en Irak reflète une baisse du niveau des cours d'eau en raison du manque de pluie et de la diminution des flux provenant des pays voisins en amont, l'Iran et la Turquie. (AFP)
Une photo montre le lit asséché de la rivière al-Kalal dans la ville de Badrah, près de la frontière iranienne, le 28 août 2023. La sécheresse en Irak reflète une baisse du niveau des cours d'eau en raison du manque de pluie et de la diminution des flux provenant des pays voisins en amont, l'Iran et la Turquie. (AFP)

En conséquence, les rivières et les lacs s'assèchent et les pénuries d'eau sont devenues un grave problème. De plus, pour de multiples raisons environnementales, dont la sécheresse, la région connaît de fréquentes tempêtes de sable.

« Il y a environ 50 pays qui sont des sources de tempêtes de poussière, mais il y a 150 pays qui sont touchés par ce phénomène. C'est donc devenu un problème mondial », a déclaré Thiaw, en parlant de l'impact des tempêtes de poussière d'un pays sur un autre.

« On peut citer un pays pour mettre en lumière les tempêtes de poussière, mais il s'agit d'un phénomène mondial auquel nous devons tous nous attaquer. Pour ce faire, il faut des traités mondiaux tels que la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, qui compte actuellement 197 parties. Il s'agit donc d'une institution universelle qui organise un sommet, une réunion, tous les deux ans ».

« La prochaine réunion se tiendra ici à Riyad en décembre 2024, où les 197 pays se réuniront au niveau des chefs d'État, des ministres et des experts, des communautés et ONG ainsi que des organisations de la société civile, pour discuter justement de cela, à savoir des conséquences de la dégradation des terres et de la sécheresse sur la vie et les moyens de subsistance des communautés. »

En outre, les experts soulignent que la sécheresse et la désertification s'influencent mutuellement.

La désertification, processus par lequel des terres fertiles se transforment en déserts arides, est un autre défi important auquel sont confrontés les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Les pratiques agricoles non durables, le surpâturage, la déforestation et l'érosion des sols sont autant de facteurs qui contribuent au problème.

Par conséquent, les terres arables disparaissent et la production alimentaire diminue, ce qui aggrave le problème de l'insécurité alimentaire. Selon Thaiaw, la désertification entraîne également le déplacement de communautés, les populations étant forcées de migrer à la recherche de zones plus hospitalières.

À l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad, Elizabeth Mrema, directrice exécutive adjointe du Programme des Nations unies pour l'environnement, a donné son point de vue sur la crise de la désertification à Arab News.

Elizabeth Mrema, directrice exécutive adjointe du Programme des Nations unies pour l'environnement. (Fourni)
Elizabeth Mrema, directrice exécutive adjointe du Programme des Nations unies pour l'environnement. (Fourni)

« En ce qui concerne l'Arabie saoudite, le pays a clairement perçu l'impact de la désertification et en a fait une priorité pour cette année. Je dis « cette année » parce que, lors de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement qui s'est tenue fin février, l'Arabie saoudite a pris la tête d'une initiative visant à lutter contre la dégradation. Cette initiative a été adoptée, et ce au niveau mondial », a expliqué Mrema.

« En outre, le mois prochain, le 5 juin, ce pays accueillera la Journée mondiale de l'environnement.

Cette journée est célébrée chaque année. Elle est mondiale car elle a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies. Cette année, c'est l'Arabie saoudite qui l'accueille ».

« Cette année, l'Arabie saoudite accueillera la conférence des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Elle se déroulera ici sur le thème « Notre terre, notre avenir », qui met à nouveau l'accent sur la terre.

En outre, la combinaison de la sécheresse et de la désertification dans une même région entraîne une dégradation des terres, ce qui aggrave encore la crise environnementale au Moyen-Orient. L'érosion des sols, la salinisation et l'épuisement des nutriments du sol sont quelques-uns des résultats de la dégradation des sols.

Alors que la productivité agricole diminue dans le monde entier, les agriculteurs sont confrontés à des défis majeurs pour assurer leur subsistance, sans compter que les problèmes environnementaux augmentent la vulnérabilité des écosystèmes, ce qui entraîne également une perte de biodiversité et un déséquilibre des écosystèmes.

« L'Arabie saoudite montre au monde qu'il s'agit d'un problème mondial.  Les initiatives prises par le gouvernement ces dernières années témoignent de son engagement à traiter ces questions », a souligné Mme Mrema.

La Journée de l'initiative verte saoudienne reflète la vision de l'Arabie saoudite et sa volonté de promouvoir une culture de la durabilité (SPA).
La Journée de l'initiative verte saoudienne reflète la vision de l'Arabie saoudite et sa volonté de promouvoir une culture de la durabilité (SPA).

« Je me penche sur la Vision 2030 saoudienne, sur les stratégies environnementales de 2018, sur l'Initiative verte saoudienne. Je me réfère à l'Initiative verte pour le Moyen-Orient, qui s'engage à atteindre un niveau régional pour planter 50 milliards d'arbres, dont 10 que l'Arabie saoudite s'est engagée à planter dans ce pays. Il ne s'agit pas de s'engager verbalement, mais de mettre en place une institution pour s'assurer que cela se produise ».

Pour relever les trois défis de la sécheresse, de la désertification et de la dégradation des sols au Moyen-Orient, il faut adopter une approche à multiples facettes. Thiaw et Mrema sont d'avis que les gouvernements, les organisations internationales et les communautés locales doivent collaborer pour mettre en œuvre des stratégies de gestion durable de l'eau, promouvoir des technologies d'irrigation efficaces et investir dans les sources d'énergie renouvelables.

En outre, les efforts de reboisement et la protection des habitats naturels peuvent contribuer à réduire la désertification et la dégradation des sols.

La sensibilisation à l'importance des pratiques d'utilisation durable des terres et le soutien aux communautés touchées constituent une étape importante vers des solutions à long terme pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord et pour le monde entier.

En résumé, les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord souffrent des effets de l'intensification de la sécheresse, de la désertification et de la dégradation des sols. Une action urgente est nécessaire pour inverser cette tendance et assurer la durabilité environnementale de la région.

En adoptant des méthodes durables, en investissant dans la gestion de l'eau et en promouvant des actions de conservation, les populations de la région seront en mesure de réduire la gravité de ces défis et de s'assurer un avenir plus stable.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: des groupes armés ont dérobé 66 millions d'euros à la Banque de Palestine, selon Le Monde

Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
Short Url
  • Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets
  • Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide

PARIS : Des groupes armés palestiniens, dont l'un se revendiquant du groupe islamiste Hamas, ont dérobé le mois dernier un total de 66 millions d'euros dans les coffres de plusieurs agences bancaires de Gaza, rapporte samedi Le Monde.

Le quotidien français a eu accès à un document transmis par la Banque de Palestine «à certains partenaires internationaux» qui décrit des casses spectaculaires dont celui survenu dans sa principale agence dans la ville de Gaza.

Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets, contenant l'équivalent de 2,8 millions d'euros en shekels israéliens».

Le Monde poursuit: «Dès le lendemain matin, le 17 avril, +des groupes armés+ munis d'explosifs se sont de nouveau rendus dans le bâtiment» pour faire sauter le caisson de ciment coulé la veille pour protéger l'argent et ont ouvert trois coffres, «emportant l'équivalent de 29 millions d'euros en différentes devises».

Le 18 avril, c'est la seconde agence, la plus importante du centre-ville, qui a été assaillie par un «commando» d'hommes se réclamant «des plus hautes autorités à Gaza», une formule qui désigne le Hamas, rappelle le journal, et est reparti «avec l'équivalent de 33,6 millions d’euros en shekels israéliens».

Par ailleurs, l'armée israélienne a de son côté saisi dans l'enclave «une importante somme d'argent appartenant à l'institution», selon les informations du Monde. Le quotidien cite aussi des médias israéliens, qui «avaient rapporté en février que le montant confisqué se chiffrait à plusieurs dizaines de millions de dollars et que l'opération visait à éviter que le Hamas ne mette la main sur cette somme».

Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide.

«Seuls deux distributeurs de billets fonctionnent encore, à Rafah et à Deir Al-Balah (Sud), lorsqu'ils sont alimentés en électricité», souligne le journal.

Enfin, «selon des témoignages de Gazaouis, corroborés par des enregistrements de caméras de surveillance, des hommes armés et masqués rançonnent les clients devant les distributeurs, exigeant un pourcentage de leurs retraits», explique le journal.