Élections législatives partielles : Attal regrette que LR présente Barnier « sans se coordonner » avec Renaissance

Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance (Photo AFP)
Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance (Photo AFP)
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Publié le Lundi 21 juillet 2025

Élections législatives partielles : Attal regrette que LR présente Barnier « sans se coordonner » avec Renaissance

  • Gabriel Attal, a regretté lundi que Les Républicains ne se soient pas coordonnés avec son parti pour la législative partielle prévue à Paris à la rentrée.
  • « Je regrette que certaines formations politiques fassent le choix d'annoncer une candidature sans même se coordonner avec les autres », a déclaré l'ancien Premier ministre.

PARIS : Le secrétaire général de Renaissance, Gabriel Attal, a regretté lundi que Les Républicains ne se soient pas coordonnés avec son parti pour la législative partielle prévue à Paris à la rentrée, alors que le député sortant siégeait dans les rangs du parti présidentiel.

« Je regrette que certaines formations politiques fassent le choix d'annoncer une candidature sans même se coordonner avec les autres », a déclaré l'ancien Premier ministre en marge d'une conférence de presse sur les propositions de Renaissance en matière d'écologie et d'économie.

« Vous avez bien compris que je parle ici des LR », a ajouté Gabriel Attal, en allusion à la candidature annoncée il y a une semaine par Michel Barnier, immédiatement adoubée par le président des LR, Bruno Retailleau, et même par le parti, qui l'a présenté dans la foulée sur les réseaux sociaux comme « notre nouveau député ».

« On cherchera toujours à tendre la main, à essayer de rassembler pour ces échéances qui se présentent à nous », a ajouté le président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, auquel appartenait le sortant Jean Laussucq, déclaré inéligible par le Conseil constitutionnel.

La candidature de Michel Barnier a déclenché une guerre ouverte avec la ministre de la Culture, Rachida Dati, également membre de LR, qui a elle aussi fait savoir qu'elle envisageait de se présenter dans la deuxième circonscription de Paris, qui s'étend le long de la Seine, du VII^e arrondissement, dont elle est maire, jusqu'au Ve.


Pour Abdallah, la fin de plus de quarante ans de vie entre les murs

"Sur mon ordinateur, j'ai un calendrier où je vois au jour le jour ce qui se passe: les camarades décédés, c'est en couleur marron, le orange c'est pour les visites, le vert les anniversaires", dit-il. Or, "la couleur marron, ça devient très consistant".  Malgré tout, le détenu libérable vendredi estime avoir été "bichonné" dans les prisons françaises, au regard "de ce qui se passe à Gaza ou en Cisjordanie, surtout pour les camarades qui sont en prison". (AFP)
"Sur mon ordinateur, j'ai un calendrier où je vois au jour le jour ce qui se passe: les camarades décédés, c'est en couleur marron, le orange c'est pour les visites, le vert les anniversaires", dit-il. Or, "la couleur marron, ça devient très consistant". Malgré tout, le détenu libérable vendredi estime avoir été "bichonné" dans les prisons françaises, au regard "de ce qui se passe à Gaza ou en Cisjordanie, surtout pour les camarades qui sont en prison". (AFP)
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  • A quelques kilomètres des sommets pyrénéens que Georges Abdallah ne pouvait pas voir depuis sa cellule, l'établissement réservé aux longues peines accueille environ 140 détenus
  • C'est dans cette cellule ouvrant sur un couloir orange flashy du bâtiment A que la députée LFI Andrée Taurinya a pu lui rendre visite le jour de l'annonce de sa libération, accompagnée par une équipe de l'AFP

LANNEMEZAN: Un grand drapeau rouge frappé d'un portrait du Che, des affiches et autocollants signes du combat en faveur de la cause palestinienne: Georges Ibrahim Abdallah doit quitter vendredi le décor de cette cellule de 11m2 où il a passé les dernières de ses quarante années de détention en France.

Conformément à la décision de la cour d'appel de Paris du 17 juillet, le Libanais de 74 ans devenu l'un des détenus les plus anciens de France va sortir de la prison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), avant de s'envoler pour son pays natal.

A quelques kilomètres des sommets pyrénéens que Georges Abdallah ne pouvait pas voir depuis sa cellule, l'établissement réservé aux longues peines accueille environ 140 détenus.

Incarcéré depuis 1984 et condamné en 1987 pour complicité d'assassinats, le prisonnier y était déjà passé à plusieurs reprises, alternant avec les centrales de Saint-Maur (Indre), Moulins (Allier) ou Clairvaux (Aube), avant de s'installer dans sa geôle 221 marquée d'une étiquette manuscrite portant la mention "Abdallah".

C'est dans cette cellule ouvrant sur un couloir orange flashy du bâtiment A que la députée LFI Andrée Taurinya a pu lui rendre visite le jour de l'annonce de sa libération, accompagnée par une équipe de l'AFP.

"Camarades sous terre" 

Le militant communiste et anti-impérialiste, débardeur rouge et short blanc, l'a accueillie ce jour-là avec une longue accolade, partageant sourires, selfie et impressions avec la parlementaire.

Dans cette cellule aux murs abricot, des cartes postales envoyées par des amis et soutiens, des papiers et journaux divers remplissent presque tout l'espace entre le lit, un bureau encombré et un petit coin cuisine.

"Quarante ans c'est beaucoup mais on ne les sent pas quand il y a une dynamique de lutte", confie le détenu, barbe et cheveux blancs soignés.

Même si c'est difficile en raison "des camarades qui sont sous terre", morts au fil des ans comme autant de jalons dans sa détention.

"Sur mon ordinateur, j'ai un calendrier où je vois au jour le jour ce qui se passe: les camarades décédés, c'est en couleur marron, le orange c'est pour les visites, le vert les anniversaires", dit-il. Or, "la couleur marron, ça devient très consistant".

Malgré tout, le détenu libérable vendredi estime avoir été "bichonné" dans les prisons françaises, au regard "de ce qui se passe à Gaza ou en Cisjordanie, surtout pour les camarades qui sont en prison".

"Levier historique" 

Condamné pour complicité d'assassinats de diplomates américain et israélien, le militant propalestinien avait nié lors de son procès, affirmant qu'il n'était "rien qu'un combattant arabe". Depuis, il n'a jamais exprimé le moindre regret sur son passé.

Derrière les barreaux, il se décrit comme "un militant qui lutte (...) dans des conditions particulières". Dehors, il assure vouloir rester un militant "dans des conditions différentes", ne voyant pas dans sa libération un "changement radical dans (s)es perspectives de lutte".

Sur la cause palestinienne, le militant marxiste estime que les manifestations en Occident sont un élément important pour tenter de faire évoluer la situation dans la région, considérant que "la Palestine reste le levier historique de la révolution dans tout le monde arabe".

Le mot "lutte" reste en tout cas son moteur: "Si je suis debout aujourd'hui face à vous, c'est parce que je lutte, sinon quarante ans ça décervelle, il ne faut pas oublier que la prison, c'est la prison", déclarait-il, juste après avoir appris sa libération prochaine et son retour imminent au Liban.


L’économie française à bout de souffle, à l’orée de la présidentielle de 2027

Alors que le Premier ministre François Bayrou dévoile un plan d’économies de 44 milliards d’euros et brandit la rigueur, la pauvreté bat des records et les faillites d’entreprises se multiplient. (AFP)
Alors que le Premier ministre François Bayrou dévoile un plan d’économies de 44 milliards d’euros et brandit la rigueur, la pauvreté bat des records et les faillites d’entreprises se multiplient. (AFP)
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  • Treize vulnérabilités systémiques menacent le pays, dont trois sont identifiées comme critiques : le verrouillage économique et social, l’adaptation insuffisante au changement climatique, et la montée en puissance d’une défiance civique
  • Premier constat : l’économie française est enlisée dans un triangle infernal, fait de déclin démographique, de productivité stagnante et d’endettement massif

PARIS : L’économie française est à bout de souffle, confrontée à une succession de tempêtes qu’aucune stratégie cohérente ne semble pouvoir contenir. C’est le sombre tableau dressé par l’Institut Montaigne (un think tank qui propose des études sur les politiques publiques) dans son rapport « France 2040 : projections pour l’action politique ».

Alors que le Premier ministre François Bayrou dévoile un plan d’économies de 44 milliards d’euros et brandit la rigueur, la pauvreté bat des records et les faillites d’entreprises se multiplient.

Dans son rapport publié le 16 juillet, l’Institut Montaigne ne mâche pas ses mots : sans une « volonté politique puissante », le pire est à venir.

Treize vulnérabilités systémiques menacent le pays, dont trois sont identifiées comme critiques : le verrouillage économique et social, l’adaptation insuffisante au changement climatique, et la montée en puissance d’une défiance civique qualifiée de « structurelle ».

Un triangle infernal

Premier constat : l’économie française est enlisée dans un triangle infernal, fait de déclin démographique, de productivité stagnante et d’endettement massif.

Sur le front écologique, malgré des atouts comme le nucléaire et une base industrielle diversifiée, l’action publique reste « désordonnée et insuffisamment financée », affirme le rapport.

La transition énergétique, chantier crucial pour la prospérité future, est bloquée par l’inertie politique et les logiques électoralistes. L’Institut fustige le maigre bilan d’Emmanuel Macron sur le climat, malgré de grandes annonces.

Mais c’est la défiance civique qui inquiète le plus : les citoyens ne croient plus aux promesses de leurs dirigeants, et le fossé entre discours politique et résultats concrets alimente un ressentiment croissant, compromettant la gouvernance du pays.

Pour éviter le décrochage complet, l’Institut Montaigne plaide pour des réformes profondes et cohérentes, telles que la modernisation de l’appareil productif, des investissements massifs dans la santé et la recherche, ainsi qu’une refonte du système éducatif.

Par ailleurs, un rapport de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), publié le même jour, enfonce un autre clou : 9,8 millions de personnes vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté, soit 15,4 % de la population française – un record depuis 1996.

Amer constat

Cette hausse de 0,9 point en un an s’explique par la fin des mesures exceptionnelles post-Covid (indemnité inflation, prime de rentrée), mais surtout par une stagnation des salaires et des prestations sociales.

Le contraste est saisissant : tandis que les revenus financiers des plus aisés explosent, les familles monoparentales s’enfoncent, et un tiers d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté.

Malgré les promesses de la « stratégie nationale de lutte contre la pauvreté », lancée en 2018, le constat est amer. Depuis le début du quinquennat Macron, la pauvreté a augmenté de 14 %, les aides exceptionnelles ont été supprimées, et les allocations revalorisées en dessous de l’inflation.

Sur le front économique, les signes de faiblesse s’accumulent. Après une décennie de timide renouveau industriel, la France rechute.

Pour assombrir encore plus le tableau, le cabinet Trendeo (un observatoire de l’emploi et de l’investissement) indique que le solde net d’usines est négatif pour le deuxième semestre consécutif.

L’industrie agroalimentaire, les produits métalliques, l’automobile… tous les secteurs souffrent, alors que la concurrence étrangère, la transition énergétique coûteuse et l’incertitude politique paralysent l’investissement.

Les faillites explosent. Selon Trendeo, plus de 34 100 entreprises ont déposé le bilan au premier semestre 2025, soit 24 % de plus qu’en 2019.

Derrière ces chiffres, plus de 100 000 emplois sont menacés, les petites et moyennes entreprises peinant à faire face à la baisse d’activité et à l’augmentation des charges.

Toujours selon Trendeo, le secteur de l’informatique, longtemps épargné, est désormais frappé de plein fouet, avec une hausse de 17 % des défaillances.

Une austérité assumée

Dans ce contexte tendu, François Bayrou a dévoilé, le 16 juillet, son grand plan d’économies pour 2026, visant à économiser 44 milliards d’euros.

Pour cela, le gouvernement mise sur une recette bien connue : réduction des dépenses publiques, gel des prestations sociales, et hausses d’impôts déguisées.

Les mesures les plus marquantes touchent le domaine de la santé, tandis que les retraités sont également mis à contribution, avec la fin programmée de l’abattement fiscal spécifique dont ils bénéficiaient.

Plus encore, une « année blanche » est prévue pour 2026 : retraites, prestations sociales, barème de l’impôt… rien ne sera revalorisé pour compenser l’inflation.

Une décision qui, en pratique, revient à augmenter l’impôt pour tous et à appauvrir les plus fragiles. Même les fonctionnaires ne seront pas épargnés.

Enfin, une nouvelle réforme du chômage est sur les rails, visant à durcir les conditions d’indemnisation, tandis que le gouvernement promet une « chasse accrue » à la fraude sociale et fiscale.

Alors que les signaux d’alerte s’accumulent – pauvreté record, défiance citoyenne, faillites d’entreprises – le gouvernement répond par une austérité assumée. De quoi faire dire à un observateur qu’il s’agit d’un cocktail des plus explosifs, à l’orée de la présidentielle de 2027.


La France demande l'accès à Gaza pour la presse, «pour montrer ce qu'il s'y passe»

La France appelle au "cessez le feu immédiat, à la libération de tous les otages du Hamas, qui doit être désormais désarmé, et à l'accès sans aucune entrave de l'aide humanitaire à Gaza", a ajouté le ministre. (AFP)
La France appelle au "cessez le feu immédiat, à la libération de tous les otages du Hamas, qui doit être désormais désarmé, et à l'accès sans aucune entrave de l'aide humanitaire à Gaza", a ajouté le ministre. (AFP)
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  • Plusieurs collaborateurs de l'AFP sur place se trouvent dans "une situation effroyable" selon la direction de l'agence
  • "Depuis des mois, nous assistons, impuissants, à la détérioration dramatique de leurs conditions de vie. Leur situation est aujourd’hui intenable, malgré un courage, un engagement professionnel et une résilience exemplaires"

PARIS: La France demande que "la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer" ce qu'il se passe dans le territoire en danger de famine après 21 mois de guerre, a déclaré mardi le ministre français de Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"Nous avons l'espoir de pouvoir faire sortir quelques collaborateurs de journalistes dans les prochaines semaines", a ajouté le ministre sur France Inter, interrogé sur le cas de plusieurs collaborateurs de l'AFP sur place qui se trouvent dans "une situation effroyable" selon la direction de l'agence.

"Nous y consacrons beaucoup d'efforts et beaucoup d'énergie", a dit le ministre, qui s'exprimait depuis Kiev où il est en déplacement.

"Depuis des mois, nous assistons, impuissants, à la détérioration dramatique de leurs conditions de vie. Leur situation est aujourd’hui intenable, malgré un courage, un engagement professionnel et une résilience exemplaires", affirmait un communiqué de l'AFP lundi, tandis que la Société des journalistes (SDJ) alertait du risque de les "voir mourir".

"Nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n'a le souvenir d'avoir vu un collaborateur mourir de faim", soulignait la SDJ de l'agence.

L'ONU et des ONG font régulièrement état d'un risque de famine dans le territoire palestinien assiégé par Israël après plus de 21 mois de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

M. Barrot a également dit que la France condamne "avec la plus grande fermeté" la "déplorable" extension de l'offensive israélienne à Gaza lancée lundi, "qui va aggraver une situation déjà catastrophique".

"Il n'y a plus aucune justification aux opérations militaires de l'armée israélienne à Gaza. C'est une offensive qui va aggraver une situation déjà catastrophique qui va provoquer de nouveaux déplacements forcés de populations que nous condamnons avec la plus grande fermeté", a-t-il dit.

La France appelle au "cessez le feu immédiat, à la libération de tous les otages du Hamas, qui doit être désormais désarmé, et à l'accès sans aucune entrave de l'aide humanitaire à Gaza", a ajouté le ministre.

L'armée israélienne a étendu lundi son offensive dans un nouveau secteur de la bande de Gaza, à Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien, et entend agir dans des zones où elle n'était jamais allé au cours des 21 mois de guerre contre le Hamas, sommant les habitants d'évacuer les lieux.