Une équipe saoudienne remporte le prix de l'innovation avec un capteur destiné à protéger les palmiers-dattiers des parasites

De gauche à droite : Islam Ashry et le professeur Boon S. Ooi reçoivent le Prix international d'excellence en technologie innovante du palmier-dattier 2022 du NCPD au nom de leur équipe. (Fourni)
De gauche à droite : Islam Ashry et le professeur Boon S. Ooi reçoivent le Prix international d'excellence en technologie innovante du palmier-dattier 2022 du NCPD au nom de leur équipe. (Fourni)
De gauche à droite : Islam Ashry, chercheur à la KAUST, et le professeur Boon S. Ooi reçoivent le Prix international d'excellence en technologie innovante pour le palmier-dattier 2022 du NCPD au nom de leur équipe. (Fourni)
De gauche à droite : Islam Ashry, chercheur à la KAUST, et le professeur Boon S. Ooi reçoivent le Prix international d'excellence en technologie innovante pour le palmier-dattier 2022 du NCPD au nom de leur équipe. (Fourni)
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Publié le Samedi 14 janvier 2023

Une équipe saoudienne remporte le prix de l'innovation avec un capteur destiné à protéger les palmiers-dattiers des parasites

  • Les invasions de charançons rouges du palmier sont un problème majeur au Moyen-Orient
  • Des chercheurs de KAUST-PDC reçoivent un prix de 53 000 dollars

DJEDDAH : Une équipe de l'Université des sciences et de la technologie King Abdullah et du Centre des palmiers et des dattes d'Al-Hasa a reçu le prix d'excellence international 2022 pour les technologies innovantes dans le domaine des palmiers-dattiers.

Présenté par le Centre national des palmiers et des dattes, le prix a été décerné en reconnaissance du capteur acoustique à fibre optique de l'équipe, qui est utilisé dans la détection précoce du charançon rouge du palmier dans les palmiers-dattiers.

La lutte contre les invasions de charançons rouges du palmier est un problème de longue date au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est, en Europe et dans d'autres régions du monde.

L'équipe gagnante était composée du Dr Islam Ashry, du Dr Chun Hong Kang et du professeur Boon S. Ooi du laboratoire de photonique de KAUST, ainsi que du Dr Yousef Alfehaid et de l'ingénieur Abdulmonem Alshawaf du PDC, qui relève du ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture.

Outre le prestige, l'équipe a reçu un prix de 200 000 riyals saoudiens (1 SAR = 0,24 EUR). Le prix a été annoncé lors de la 3e conférence et exposition internationale sur les dattes, qui s'est tenue du 7 au 10 décembre à Riyad. L'équipe a remporté le prix face à soixante-cinq autres candidatures.

Ashry a déclaré que l'équipe était honorée d'avoir remporté un prix aussi prestigieux et a rendu hommage à ses collègues du Photonics Laboratory et du PDC qui ont contribué au développement, aux essais et l’application de la technologie.

« Cette reconnaissance nous pousse à continuer d'améliorer, d'optimiser et d’emmener cette technologie à un niveau supérieur », a-t-il déclaré.

Selon le PDC, l'événement a fourni « une combinaison unique de recherche scientifique et de stratégie commerciale pour échanger des connaissances scientifiques et des technologies innovantes afin d'améliorer la production et la commercialisation sûres de ces super fruits extraordinaires. »

Le Royaume abrite quelque 33 millions de palmiers dattiers, qui produisent environ 1 million de tonnes de dattes par an, soit 20 % de la production mondiale. Dans la seule région du Moyen-Orient, environ 8 millions de dollars sont dépensés chaque année pour lutter contre les invasions de charançons.

« Notre technologie de détection du charançon utilise un capteur acoustique en fibre optique », explique Ashry. « C'est la première de son genre et elle offre une approche plus évolutive que les autres méthodes de détection, telles que la sonde micro, la tomographie informatisée et l'inspection visuelle. »

Kang a déclaré que le système de l'équipe utilisait des câbles à fibres optiques enroulés autour de troncs d'arbres individuels.

« Les signaux acoustiques générés par les larves de charançons à l'intérieur d'un tronc peuvent être captés par le câble et transmis à un système d'interrogation », a-t-il expliqué.

« Les signaux collectés sont ensuite analysés et traités par un algorithme d'apprentissage automatique pour identifier l’état de chaque arbre. »

Ashry et Kang travaillent maintenant avec diverses organisations du Royaume, notamment le PDC, le MEWA, NEOM, la Commission royale pour AlUla et la Tabuk Agricultural Development Co. sur l’application de leur technologie.

Ces tests permettront d'améliorer la sensibilité des systèmes de capteurs afin qu'ils puissent être utilisés dans des exploitations agricoles à grande échelle.

« Nos efforts de recherche s'inscrivent dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, qui vise à diversifier l'économie, en particulier dans le secteur des palmiers-dattiers », a précisé Ashry.

Ooi a déclaré : « Notre technologie offre une solution unique et peu coûteuse pour protéger le grand nombre de palmiers-dattiers dans le pays grâce à une détection précoce des invasions. »


Bateau pour Gaza: une initiative "irresponsable", selon Jean-Noël Barrot

Des militants à bord du Madleen, un bateau d'aide humanitaire à destination de Gaza, les mains en l'air, alors qu'ils sont interceptés par les forces israéliennes dans les eaux internationales avant d'atteindre le territoire palestinien de Gaza sous blocus. (AFP)
Des militants à bord du Madleen, un bateau d'aide humanitaire à destination de Gaza, les mains en l'air, alors qu'ils sont interceptés par les forces israéliennes dans les eaux internationales avant d'atteindre le territoire palestinien de Gaza sous blocus. (AFP)
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  • L'expédition de militants propalestiniens qui transportent de l'aide à destination de Gaza, est « irresponsable » et « ne peut contribuer en rien à résoudre la catastrophe humanitaire en cours », a affirmé lundi le ministre des Affaires étrangères.
  • Parmi les 18 militants figurent six Français, quatre Américains, deux Australiens, deux Espagnols, un Israélo-Américain, un Italien, une Norvégienne et un Tunisien.

PARIS : L'expédition de militants propalestiniens, dont deux élues de La France insoumise (LFI), qui transportent de l'aide à destination de Gaza, est « irresponsable » et « ne peut contribuer en rien à résoudre la catastrophe humanitaire en cours », a affirmé lundi le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

Le Handala, navire du mouvement « Flotille pour la liberté », a quitté le port sicilien de Syracuse le 13 juillet, soit un peu plus d'un mois après l'interception d'un précédent voilier, le Madleen, à bord duquel se trouvaient la militante écologiste Greta Thunberg et l'élue du parti de gauche radicale LFI, Rima Hassan.

Au total, 18 militants et trois journalistes se trouvent à bord du Handala, dont deux élues de La France insoumise (LFI) qui ont embarqué le 18 juillet sur le navire en escale à Gallipoli, dans le sud-est de l'Italie : l'eurodéputée Emma Fourreau et la députée Gabrielle Cathala, élue du Val-d'Oise.

Cette dernière a appelé dimanche ses abonnés sur les réseaux sociaux à interpeller Emmanuel Macron, Jean-Noël Barrot et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, pour qu'ils assurent leur sécurité. 

« Les conseils aux voyageurs s'appliquent à tous, y compris aux députés LFI. Se rendre à Gaza est dangereux, strictement déconseillé et ne peut en rien contribuer à résoudre la catastrophe humanitaire en cours sur place », a répondu M. Barrot sur X.

« Les équipes du ministère des Affaires étrangères, déjà très mobilisées, assureront comme toujours leur mission consulaire pour gérer au mieux les conséquences de cette initiative irresponsable », a-t-il ajouté.

L'expédition du Handala, financée par des campagnes de dons, a pour but d'apporter « une aide certes symbolique, mais c'est une mission humanitaire pacifique, et nous voulons garder les yeux rivés sur Gaza en cette période estivale », avait expliqué le 10 juillet à l'AFP Gabrielle Cathala.

Parmi les 18 militants figurent six Français, quatre Américains, deux Australiens, deux Espagnols, un Israélo-Américain, un Italien, une Norvégienne et un Tunisien, a déclaré l'élue. 

Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, avec à son bord douze militants français, allemands, brésiliens, turcs, suédois, espagnols et néerlandais, a été arraisonné par les forces israéliennes à environ 185 kilomètres à l'ouest de la côte de Gaza. Ils avaient ensuite été expulsés, certains après avoir été brièvement détenus.

Israël, dont l'offensive sur Gaza a débuté le lendemain de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre 2023, a imposé un blocus humanitaire au territoire palestinien début mars. Ce blocus provoque de très graves pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres biens de première nécessité, et n'a été que partiellement assoupli.


Gaza: l'armée israélienne étend ses opérations terrestres au centre du territoire

Des hommes font des gestes alors qu'ils roulent ensemble à l'arrière d'un tricycle le long de la route Salaheddin à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 21 juillet 2025. (Photo par Eyad BABA / AFP)
Des hommes font des gestes alors qu'ils roulent ensemble à l'arrière d'un tricycle le long de la route Salaheddin à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 21 juillet 2025. (Photo par Eyad BABA / AFP)
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  • La Défense civile de la bande de Gaza et des témoins ont fait état, lundi, de tirs d'artillerie sur Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien, au lendemain d'un appel israélien à évacuer la zone.
  • Des familles entières ont alors pris la route, transportant leurs affaires à bout de bras ou sur des charrettes tirées par des ânes, en direction du sud,

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile de la bande de Gaza et des témoins ont fait état, lundi, de tirs d'artillerie sur Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien, au lendemain d'un appel israélien à évacuer la zone.

L'armée israélienne avait annoncé lundi qu'elle allait étendre ses opérations militaires dans cette zone, y compris « dans une zone où elle n'était jamais intervenue auparavant » depuis le début de la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, il y a plus de 21 mois, sommant les habitants d'évacuer les lieux.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), entre 50 000 et 80 000 personnes se trouvaient dans cette zone.

Des familles entières ont alors pris la route, transportant leurs affaires à bout de bras ou sur des charrettes tirées par des ânes, en direction du sud, selon des correspondants de l'AFP sur place.

« Pendant la nuit, nous avons entendu des explosions énormes », témoigne Abdallah Abou Slim, un habitant de 48 ans, faisant état de tirs d'artillerie.

« Nous avons peur que l'armée israélienne prépare une opération terrestre à Deir al-Balah et dans les camps du centre de la bande de Gaza, où s'entassent des centaines de milliers de déplacés », a-t-il poursuivi.

Hamdi Abou Moughsib, âgé de 50 ans, a déclaré à l'AFP qu'il avait fui avec sa famille dès l'aube, quittant leur tente installée au sud de Deir al-Balah, après une nuit de bombardements intenses.

« Nous avons vu des chars avancer sur plus d'un kilomètre depuis Khan Younès (sud) en direction du sud-est de Deir al-Balah », a-t-il dit.

« Il n'y a aucun endroit sûr dans la bande de Gaza », note-t-il. « Je ne sais pas où nous pouvons aller. »

« Nous avons reçu des appels de familles assiégées dans la zone de Baraka, à Deir al-Balah, à cause des tirs de chars israéliens », a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile de Gaza.

« Il y a plusieurs blessés, mais personne ne peut accéder à la zone pour les évacuer », a-t-il ajouté.

Mai Elawawda, responsable de la communication à Gaza pour l'ONG médicale britannique Medical Aid for Palestinians, a qualifié la situation d'« extrêmement critique ».

« Les bombardements ont lieu tout autour de notre bureau et les véhicules militaires se trouvent à seulement 400 mètres de nos collègues et de leurs familles », a-t-elle déclaré, ajoutant que « tout le monde est en train d'évacuer, la plupart sans savoir où aller ».

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat.


En Syrie, le cessez-le-feu tient et des civils sont évacués de Soueida

Des membres de la communauté bédouine évacués voyagent à l'arrière d'un camion qui s'arrête à un poste de contrôle de sécurité à Taarah, dans la province de Sweida, au sud de la Syrie, sur le chemin de Daraa, le 21 juillet 2025. (Photo de Rami al SAYED / AFP)
Des membres de la communauté bédouine évacués voyagent à l'arrière d'un camion qui s'arrête à un poste de contrôle de sécurité à Taarah, dans la province de Sweida, au sud de la Syrie, sur le chemin de Daraa, le 21 juillet 2025. (Photo de Rami al SAYED / AFP)
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  • Ces violences, survenues après le massacre de centaines de membres de la communauté alaouite en mars, fragilisent encore davantage le pouvoir islamiste d'Ahmad al-Chareh.
  • Le cessez-le-feu, annoncé samedi par les autorités, est entré en vigueur dimanche, après le retrait des combattants bédouins et des tribus sunnites d'une partie de la ville de Soueida, dont les groupes druzes ont repris le contrôle.

SOUEIDA, SYRIE :  Les autorités syriennes ont évacué lundi des familles bédouines de la ville de Soueida, à majorité druze, à la faveur d'un cessez-le-feu qui a mis un terme à des affrontements intercommunautaires ayant fait plus de 1 100 morts en une semaine, selon une ONG.

Ces violences, survenues après le massacre de centaines de membres de la communauté alaouite en mars, fragilisent encore davantage le pouvoir islamiste d'Ahmad al-Chareh, qui s'était pourtant engagé à protéger les minorités dans un pays meurtri par près de quatorze ans de guerre civile.

Le cessez-le-feu, annoncé samedi par les autorités, est entré en vigueur dimanche, après le retrait des combattants bédouins et des tribus sunnites d'une partie de la ville de Soueida, dont les groupes druzes ont repris le contrôle.

La trêve était globalement respectée lundi, à l'exception de tirs signalés dans des localités au nord de Soueida, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Un correspondant de l'AFP posté aux abords de Soueida a vu des civils, dont des femmes et des enfants, évacués de la ville à bord de cars affrétés par les autorités et de véhicules privés.

Selon l'agence officielle Sana, 1 500 personnes appartenant à des tribus bédouines doivent être évacuées.

Les forces de sécurité ont érigé des barricades de sable aux entrées ouest et sud de la ville, selon le correspondant de l'AFP.

Derrière ces barricades, des membres des forces de sécurité circulent tandis que des combattants des tribus sunnites, équipés de mitraillettes, sont assis sous les arbres bordant la route. 

- Corps non identifiés

Des affrontements ont éclaté le 13 juillet entre des groupes druzes et des Bédouins sunnites, avant l'intervention des forces de sécurité et de combattants de tribus venues d'autres régions de Syrie, qui ont pris le parti des Bédouins, selon des ONG et des témoins.

Les deux parties ont été accusées par des ONG et des témoins d'avoir commis des exactions massives, dont des exécutions sommaires, principalement à l'encontre de druzes.

Lundi, des dizaines de cadavres attendaient d'être identifiés à l'hôpital principal de Soueida, où flottait une odeur de mort, tandis que des corps étaient encore collectés dans les rues et les maisons de la ville.

« Nous avons remis 361 corps à des membres de leur famille, mais nous en avons 97 autres non identifiés », a déclaré à l'AFP un responsable de la morgue.

Dimanche, un premier convoi d'aide humanitaire, chargé de vivres, de matériel médical, de carburant et de sacs mortuaires, est entré dans la ville de quelque 150 000 habitants, privée d'eau et d'électricité, et où la nourriture commençait à manquer.

- 128 000 déplacés 

Samedi, des combattants tribaux sont entrés dans l'ouest de la ville. Un correspondant de l'AFP a vu des dizaines de maisons et de voitures brûler, ainsi que des hommes armés mettre le feu à des magasins après les avoir pillés.

« Porcs de druzes », « Nous venons vous égorger », peut-on lire sur les murs.

L'annonce du cessez-le-feu est intervenue quelques heures après une déclaration de Washington affirmant avoir négocié une trêve entre la Syrie et Israël, qui affirme vouloir protéger les Druzes.

Cet accord a permis le déploiement des forces gouvernementales dans la province, mais pas dans la ville de Soueida même, ce que refusait jusqu'alors Israël.

Israël, qui abrite une minorité druze, avait bombardé la semaine dernière le palais présidentiel et le quartier général de l'armée syrienne à Damas, ainsi que des positions des forces gouvernementales à Soueida, afin de les contraindre à quitter la région.

Selon l'OSDH, les violences ont fait plus de 1 100 morts, dont 427 combattants et 298 civils druzes, dont 194 « exécutés sommairement » par les forces gouvernementales. Dans l'autre camp, 354 membres des forces gouvernementales et 21 Bédouins ont été tués.

Près de 128 000 personnes ont été déplacées par les violences, d'après l'Organisation internationale pour les migrations.

La communauté druze de Syrie, présente principalement à Soueida, comptait avant la guerre civile quelque 700 000 personnes. Mais en raison de la vague d'émigration massive provoquée par le conflit, ils ne seraient plus que 600 000 aujourd'hui.