Les familles des victimes de l’explosion de Beyrouth manifestent devant le palais de Justice

Des parents libanais de victimes de l'explosion du port de Beyrouth du 4 août 2020 brandissent les portraits de leurs proches décédés dans l'explosion massive, tandis que d'autres brûlent des pneus lors d'un sit-in devant le palais de Justice, à Beyrouth, le 17 janvier 2022. (Photo, AFP)
Des parents libanais de victimes de l'explosion du port de Beyrouth du 4 août 2020 brandissent les portraits de leurs proches décédés dans l'explosion massive, tandis que d'autres brûlent des pneus lors d'un sit-in devant le palais de Justice, à Beyrouth, le 17 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 18 janvier 2022

Les familles des victimes de l’explosion de Beyrouth manifestent devant le palais de Justice

  • Les parents des victimes expriment leur colère face à «l’obstruction à la justice» et affirment qu’ils soutiennent, «plus que jamais», le juge d’instruction Tarek Bitar
  • Les manifestants réclameraient une enquête internationale «si l’enlisement et les menaces se poursuivaient et si l’affaire était oubliée»

BEYROUTH: Les parents des victimes de l’explosion qui a détruit le port de Beyrouth le 4 août 2020 ont organisé une nouvelle manifestation dans la capitale ce lundi, pour exprimer leur colère et leur frustration envers ce qu’ils considèrent comme des «atermoiements» qui entravent l’enquête officielle sur l’explosion.
Ils ont donc bloqué les routes et les entrées qui mènent au palais de Justice pour faire part de leur «rage et du profond sentiment d’injustice qu’ils ressentent à cause de tous ceux qui demandent que le travail du juge Tarek Bitar soit rejeté.»
La manifestation a paralysé le travail au sein des salles de tribunal. Les familles ont accusé les autorités de «négliger [l’affaire], d’ignorer et de dissimuler le crime provoqué par la pire explosion de l’Histoire moderne qui a frappé le Liban et sa capitale.»
Les manifestants ont déclaré qu’ils réclameraient une enquête internationale «si l’enlisement et les menaces se poursuivaient et si l’affaire était oubliée.»
Bitar, 48 ans, n’est pas parvenu à poursuivre l’investigation ni à se pencher sur le rôle qu’auraient pu jouer les politiciens et les responsables dans les événements qui ont mené à l’explosion. Parmi les personnes sous enquête figurent un ancien Premier ministre, quatre ministres, quelques députés, de hauts responsables de la sécurité et des responsables du port.
Le travail du juge a été suspendu pendant plus de deux mois. Bitar s’est chargé de l’enquête en février dernier, après que son prédécesseur, Fadi Sawan, a été écarté par la Cour de cassation suite à des plaintes déposées par deux ministres accusés de négligences ayant entraîné la mort de personnes innocentes.
Depuis qu’il a été chargé de l’enquête, Bitar a été sujet à une campagne de diffamation, à des pressions politiques intenses et à des menaces au sein du palais de Justice provenant d’un responsable du Hezbollah. Les suspects dans cette affaire, dont des ministres et des représentants qui jouissent de l’immunité parlementaire, ont intenté une dizaine de procès pour demander que Bitar soit retiré de l’affaire.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé Bitar de «politiser l'enquête et d'exercer son pouvoir discrétionnaire». Les partisans du Hezbollah ont organisé des manifestations en octobre pour demander le remplacement du juge. Des partisans du mouvement Amal ont ensuite rejoint les manifestations, qui ont dégénéré en affrontements violents et ont entraîné des décès.
Lors des protestations du lundi au palais de Justice, les familles des victimes ont appelé les responsables à procéder aux nominations judiciaires nécessaires pour garantir le respect des exigences en ce qui concerne le quorum de l'assemblée générale de la Cour de cassation. La Cour a récemment perdu son quorum lorsque l’un de ses juges est passé à la retraite, ce qui a entravé les efforts visant à reprendre l'enquête.
Une délégation représentant les manifestants a communiqué avec le bureau du juge Suhail Abboud, président du Conseil supérieur de la magistrature. Lorsque les membres de la délégation ont demandé le rétablissement du quorum, Abboud leur a répondu que «toute mesure légale susceptible de protéger l'enquête serait étudiée.»
Les protestataires brandissaient des bannières dénonçant «l'autorité politique corrompue, et le fait que les responsables gouvernementaux tentent de faire disparaître le dossier de l’enquête, manipulent la loi et essayent d’écarter le juge Bitar, chargé par tous les Libanais de dévoiler la vérité et de tenir responsables les auteurs de ce crime, qui qu’ils soient.»
Sur l'une de ces bannières, on pouvait lire : «Personne n'est immunisé quand 220 personnes ont été martyrisées et 6 500 autres blessées, quand la moitié de la capitale Beyrouth a été détruite et des centaines de milliers de citoyens ont été déplacés.»
«Vous avez perdu assez de temps, tantôt en vous servant de l'immunité politique, tantôt en accusant le juge Bitar de discrétion ou de politisation dans l’unique but de l'écarter et de fermer l'enquête», ont dit les manifestants dans une déclaration.  
«Aujourd'hui, nous soutenons plus que jamais l'enquêteur judiciaire et nous tenons les criminels accusés responsables de n'avoir rien fait, sauf entraver la justice.»
Les familles des victimes ont également exprimé leur colère face à l'inaction des autorités suite au mandat d'arrêt émis par Bitar à l'encontre du député Ali Hassan Khalil, ancien ministre des Finances et adjoint politique de Nabih Berri, chef du mouvement Amal.
Indignés, les contestataires ont voulu savoir «comment ce ministre a pu tenir une conférence de presse depuis une semaine sans que personne ne l’arrête.»
Une source judiciaire a révélé à Arab News que le juge Bitar ne pourrait reprendre l’enquête tant que des nominations n'auront pas été faites à la Cour de cassation et a exclu la possibilité de la tenue de ces nominations avant l'élection présidentielle en mai.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Bateau pour Gaza: une initiative "irresponsable", selon Jean-Noël Barrot

Des militants à bord du Madleen, un bateau d'aide humanitaire à destination de Gaza, les mains en l'air, alors qu'ils sont interceptés par les forces israéliennes dans les eaux internationales avant d'atteindre le territoire palestinien de Gaza sous blocus. (AFP)
Des militants à bord du Madleen, un bateau d'aide humanitaire à destination de Gaza, les mains en l'air, alors qu'ils sont interceptés par les forces israéliennes dans les eaux internationales avant d'atteindre le territoire palestinien de Gaza sous blocus. (AFP)
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  • L'expédition de militants propalestiniens qui transportent de l'aide à destination de Gaza, est « irresponsable » et « ne peut contribuer en rien à résoudre la catastrophe humanitaire en cours », a affirmé lundi le ministre des Affaires étrangères.
  • Parmi les 18 militants figurent six Français, quatre Américains, deux Australiens, deux Espagnols, un Israélo-Américain, un Italien, une Norvégienne et un Tunisien.

PARIS : L'expédition de militants propalestiniens, dont deux élues de La France insoumise (LFI), qui transportent de l'aide à destination de Gaza, est « irresponsable » et « ne peut contribuer en rien à résoudre la catastrophe humanitaire en cours », a affirmé lundi le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

Le Handala, navire du mouvement « Flotille pour la liberté », a quitté le port sicilien de Syracuse le 13 juillet, soit un peu plus d'un mois après l'interception d'un précédent voilier, le Madleen, à bord duquel se trouvaient la militante écologiste Greta Thunberg et l'élue du parti de gauche radicale LFI, Rima Hassan.

Au total, 18 militants et trois journalistes se trouvent à bord du Handala, dont deux élues de La France insoumise (LFI) qui ont embarqué le 18 juillet sur le navire en escale à Gallipoli, dans le sud-est de l'Italie : l'eurodéputée Emma Fourreau et la députée Gabrielle Cathala, élue du Val-d'Oise.

Cette dernière a appelé dimanche ses abonnés sur les réseaux sociaux à interpeller Emmanuel Macron, Jean-Noël Barrot et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, pour qu'ils assurent leur sécurité. 

« Les conseils aux voyageurs s'appliquent à tous, y compris aux députés LFI. Se rendre à Gaza est dangereux, strictement déconseillé et ne peut en rien contribuer à résoudre la catastrophe humanitaire en cours sur place », a répondu M. Barrot sur X.

« Les équipes du ministère des Affaires étrangères, déjà très mobilisées, assureront comme toujours leur mission consulaire pour gérer au mieux les conséquences de cette initiative irresponsable », a-t-il ajouté.

L'expédition du Handala, financée par des campagnes de dons, a pour but d'apporter « une aide certes symbolique, mais c'est une mission humanitaire pacifique, et nous voulons garder les yeux rivés sur Gaza en cette période estivale », avait expliqué le 10 juillet à l'AFP Gabrielle Cathala.

Parmi les 18 militants figurent six Français, quatre Américains, deux Australiens, deux Espagnols, un Israélo-Américain, un Italien, une Norvégienne et un Tunisien, a déclaré l'élue. 

Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, avec à son bord douze militants français, allemands, brésiliens, turcs, suédois, espagnols et néerlandais, a été arraisonné par les forces israéliennes à environ 185 kilomètres à l'ouest de la côte de Gaza. Ils avaient ensuite été expulsés, certains après avoir été brièvement détenus.

Israël, dont l'offensive sur Gaza a débuté le lendemain de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre 2023, a imposé un blocus humanitaire au territoire palestinien début mars. Ce blocus provoque de très graves pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres biens de première nécessité, et n'a été que partiellement assoupli.


Gaza: l'armée israélienne étend ses opérations terrestres au centre du territoire

Des hommes font des gestes alors qu'ils roulent ensemble à l'arrière d'un tricycle le long de la route Salaheddin à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 21 juillet 2025. (Photo par Eyad BABA / AFP)
Des hommes font des gestes alors qu'ils roulent ensemble à l'arrière d'un tricycle le long de la route Salaheddin à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 21 juillet 2025. (Photo par Eyad BABA / AFP)
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  • La Défense civile de la bande de Gaza et des témoins ont fait état, lundi, de tirs d'artillerie sur Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien, au lendemain d'un appel israélien à évacuer la zone.
  • Des familles entières ont alors pris la route, transportant leurs affaires à bout de bras ou sur des charrettes tirées par des ânes, en direction du sud,

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile de la bande de Gaza et des témoins ont fait état, lundi, de tirs d'artillerie sur Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien, au lendemain d'un appel israélien à évacuer la zone.

L'armée israélienne avait annoncé lundi qu'elle allait étendre ses opérations militaires dans cette zone, y compris « dans une zone où elle n'était jamais intervenue auparavant » depuis le début de la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, il y a plus de 21 mois, sommant les habitants d'évacuer les lieux.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), entre 50 000 et 80 000 personnes se trouvaient dans cette zone.

Des familles entières ont alors pris la route, transportant leurs affaires à bout de bras ou sur des charrettes tirées par des ânes, en direction du sud, selon des correspondants de l'AFP sur place.

« Pendant la nuit, nous avons entendu des explosions énormes », témoigne Abdallah Abou Slim, un habitant de 48 ans, faisant état de tirs d'artillerie.

« Nous avons peur que l'armée israélienne prépare une opération terrestre à Deir al-Balah et dans les camps du centre de la bande de Gaza, où s'entassent des centaines de milliers de déplacés », a-t-il poursuivi.

Hamdi Abou Moughsib, âgé de 50 ans, a déclaré à l'AFP qu'il avait fui avec sa famille dès l'aube, quittant leur tente installée au sud de Deir al-Balah, après une nuit de bombardements intenses.

« Nous avons vu des chars avancer sur plus d'un kilomètre depuis Khan Younès (sud) en direction du sud-est de Deir al-Balah », a-t-il dit.

« Il n'y a aucun endroit sûr dans la bande de Gaza », note-t-il. « Je ne sais pas où nous pouvons aller. »

« Nous avons reçu des appels de familles assiégées dans la zone de Baraka, à Deir al-Balah, à cause des tirs de chars israéliens », a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile de Gaza.

« Il y a plusieurs blessés, mais personne ne peut accéder à la zone pour les évacuer », a-t-il ajouté.

Mai Elawawda, responsable de la communication à Gaza pour l'ONG médicale britannique Medical Aid for Palestinians, a qualifié la situation d'« extrêmement critique ».

« Les bombardements ont lieu tout autour de notre bureau et les véhicules militaires se trouvent à seulement 400 mètres de nos collègues et de leurs familles », a-t-elle déclaré, ajoutant que « tout le monde est en train d'évacuer, la plupart sans savoir où aller ».

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat.


En Syrie, le cessez-le-feu tient et des civils sont évacués de Soueida

Des membres de la communauté bédouine évacués voyagent à l'arrière d'un camion qui s'arrête à un poste de contrôle de sécurité à Taarah, dans la province de Sweida, au sud de la Syrie, sur le chemin de Daraa, le 21 juillet 2025. (Photo de Rami al SAYED / AFP)
Des membres de la communauté bédouine évacués voyagent à l'arrière d'un camion qui s'arrête à un poste de contrôle de sécurité à Taarah, dans la province de Sweida, au sud de la Syrie, sur le chemin de Daraa, le 21 juillet 2025. (Photo de Rami al SAYED / AFP)
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  • Ces violences, survenues après le massacre de centaines de membres de la communauté alaouite en mars, fragilisent encore davantage le pouvoir islamiste d'Ahmad al-Chareh.
  • Le cessez-le-feu, annoncé samedi par les autorités, est entré en vigueur dimanche, après le retrait des combattants bédouins et des tribus sunnites d'une partie de la ville de Soueida, dont les groupes druzes ont repris le contrôle.

SOUEIDA, SYRIE :  Les autorités syriennes ont évacué lundi des familles bédouines de la ville de Soueida, à majorité druze, à la faveur d'un cessez-le-feu qui a mis un terme à des affrontements intercommunautaires ayant fait plus de 1 100 morts en une semaine, selon une ONG.

Ces violences, survenues après le massacre de centaines de membres de la communauté alaouite en mars, fragilisent encore davantage le pouvoir islamiste d'Ahmad al-Chareh, qui s'était pourtant engagé à protéger les minorités dans un pays meurtri par près de quatorze ans de guerre civile.

Le cessez-le-feu, annoncé samedi par les autorités, est entré en vigueur dimanche, après le retrait des combattants bédouins et des tribus sunnites d'une partie de la ville de Soueida, dont les groupes druzes ont repris le contrôle.

La trêve était globalement respectée lundi, à l'exception de tirs signalés dans des localités au nord de Soueida, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Un correspondant de l'AFP posté aux abords de Soueida a vu des civils, dont des femmes et des enfants, évacués de la ville à bord de cars affrétés par les autorités et de véhicules privés.

Selon l'agence officielle Sana, 1 500 personnes appartenant à des tribus bédouines doivent être évacuées.

Les forces de sécurité ont érigé des barricades de sable aux entrées ouest et sud de la ville, selon le correspondant de l'AFP.

Derrière ces barricades, des membres des forces de sécurité circulent tandis que des combattants des tribus sunnites, équipés de mitraillettes, sont assis sous les arbres bordant la route. 

- Corps non identifiés

Des affrontements ont éclaté le 13 juillet entre des groupes druzes et des Bédouins sunnites, avant l'intervention des forces de sécurité et de combattants de tribus venues d'autres régions de Syrie, qui ont pris le parti des Bédouins, selon des ONG et des témoins.

Les deux parties ont été accusées par des ONG et des témoins d'avoir commis des exactions massives, dont des exécutions sommaires, principalement à l'encontre de druzes.

Lundi, des dizaines de cadavres attendaient d'être identifiés à l'hôpital principal de Soueida, où flottait une odeur de mort, tandis que des corps étaient encore collectés dans les rues et les maisons de la ville.

« Nous avons remis 361 corps à des membres de leur famille, mais nous en avons 97 autres non identifiés », a déclaré à l'AFP un responsable de la morgue.

Dimanche, un premier convoi d'aide humanitaire, chargé de vivres, de matériel médical, de carburant et de sacs mortuaires, est entré dans la ville de quelque 150 000 habitants, privée d'eau et d'électricité, et où la nourriture commençait à manquer.

- 128 000 déplacés 

Samedi, des combattants tribaux sont entrés dans l'ouest de la ville. Un correspondant de l'AFP a vu des dizaines de maisons et de voitures brûler, ainsi que des hommes armés mettre le feu à des magasins après les avoir pillés.

« Porcs de druzes », « Nous venons vous égorger », peut-on lire sur les murs.

L'annonce du cessez-le-feu est intervenue quelques heures après une déclaration de Washington affirmant avoir négocié une trêve entre la Syrie et Israël, qui affirme vouloir protéger les Druzes.

Cet accord a permis le déploiement des forces gouvernementales dans la province, mais pas dans la ville de Soueida même, ce que refusait jusqu'alors Israël.

Israël, qui abrite une minorité druze, avait bombardé la semaine dernière le palais présidentiel et le quartier général de l'armée syrienne à Damas, ainsi que des positions des forces gouvernementales à Soueida, afin de les contraindre à quitter la région.

Selon l'OSDH, les violences ont fait plus de 1 100 morts, dont 427 combattants et 298 civils druzes, dont 194 « exécutés sommairement » par les forces gouvernementales. Dans l'autre camp, 354 membres des forces gouvernementales et 21 Bédouins ont été tués.

Près de 128 000 personnes ont été déplacées par les violences, d'après l'Organisation internationale pour les migrations.

La communauté druze de Syrie, présente principalement à Soueida, comptait avant la guerre civile quelque 700 000 personnes. Mais en raison de la vague d'émigration massive provoquée par le conflit, ils ne seraient plus que 600 000 aujourd'hui.