Grèves massives attendues en France contre la réforme des retraites

Le personnel de sécurité se tient à côté d'un panneau indiquant la fermeture de la station de métro Montparnasse à Paris, tôt le matin du 19 janvier 2023, alors que les travailleurs se mettent en grève contre le projet du président français de relever l'âge légal de la retraite de 62 à 64 ans. (Photo STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Le personnel de sécurité se tient à côté d'un panneau indiquant la fermeture de la station de métro Montparnasse à Paris, tôt le matin du 19 janvier 2023, alors que les travailleurs se mettent en grève contre le projet du président français de relever l'âge légal de la retraite de 62 à 64 ans. (Photo STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Des manifestants protestent contre le plan de réforme des retraites du gouvernement français, sur la Canebière à Marseille (Photo, AFP).
Des manifestants protestent contre le plan de réforme des retraites du gouvernement français, sur la Canebière à Marseille (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 19 janvier 2023

Grèves massives attendues en France contre la réforme des retraites

  • La France s'apprête à vivre «un jeudi de galère», a résumé le ministre des Transports, Clément Beaune
  • Unis pour la première fois depuis douze ans, les syndicats prévoient des rassemblements dans 215 à 250 villes

PARIS: Trains à l'arrêt, écoles fermées, syndicats dans les rues. La France entame une journée de grève massive jeudi contre une réforme des retraites sur laquelle le président Emmanuel Macron joue son crédit politique, son gouvernement appelant à éviter un "blocage" du pays.

Le projet et sa mesure phare, le report de l'âge de départ à 64 ans, contre 62 aujourd'hui, se heurte à un front syndical uni et une large hostilité dans l'opinion d'après les sondages.

"Ce sera un jeudi de galère (...), de fortes perturbations dans les transports", a averti le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, en appelant à différer les déplacements ou à télétravailler.

La compagnie nationale SNCF prévoit une circulation "très fortement perturbée" avec un train grande vitesse (TGV) sur trois, voire un sur cinq selon les lignes, et à peine un train régional sur dix en moyenne.

Les matinales du service public perturbées par la grève

Les matinales du service public, radio et télé, sont en majorité perturbées jeudi par "un appel à la grève de l'ensemble des organisations syndicales" contre la réforme des retraites, selon les messages diffusés.

En radio, sur franceinfo, au lieu de l'information en continu, les bulletins, raccourcis, sont espacés d'une demi-heure par une plage musicale. La même façon de procéder a été adoptée sur France Inter, avec une playlist musicale mêlant tous les styles (la pop surannée de Sixto Rodriguez juste avant le rappeur Lomepal).

A intervalle régulier, les auditeurs ont pu entendre le message: "En raison d'un appel à la grève de l'ensemble des organisations syndicales représentatives de Radio France déposé dans le cadre de la journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l'intégralité de nos programmes habituels".

En télévision, sur France 2, Télématin, a rediffusé des anciennes interviews, qu'il s'agisse de thèmes sociétaux (dérives des réseaux sociaux) ou de séquences culturelles, comme la chanteuse Zazie venue présenter le 14 décembre 2022 son dernier album "Aile-P".

Sur franceinfo télé, le journal matinal en plateau de Samuel Etienne s'est déroulé avec chroniqueurs (économie, sports, etc) et invités pour commenter, essentiellement, les mouvements sociaux en France. Mais là aussi, un bandeau prévient les téléspectateurs d'un fonctionnement perturbé (moins de reportages diffusés).

 

A Paris, le trafic était dès le matin très réduit dans le métro, selon la régie des transports RATP, avec une ligne de métro totalement fermée et douze autres ne fonctionnant, parfois partiellement, qu'en heures de pointe.

Et les baisses de production organisées par des agents de l'entreprise publique d'électricité EDF se sont fortement intensifiées dès jeudi matin, atteignant au moins l'équivalent de deux fois la consommation de Paris.

"C'est le début de la lutte jusqu'au retrait!!", écrit la fédération CGT Mines Energie dans un tract sur les réseaux sociaux, annonçant "plus de 7.000 mégawatts de baisse de production sans aucun impact sur les usagers".

La réforme des retraites "canalise tous les mécontentements", selon Martinez

La réforme des retraites "canalise tous les mécontentements" en France, a estimé le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez jeudi, jour de mobilisation massive contre ce projet phare du gouvernement, face auquel l'unité syndicale est la preuve que "le problème est très grave".

"Cette question des retraites canalise tous les mécontentements", a déclaré le N.1 de la CGT interrogé sur Public Sénat, quelques heures avant le coup d'envoi des manifestations dans plus de 200 villes pour dire non au recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Ces manifestations sont "le reflet médiatique de ce mécontentement", mais les personnes qui feront grève sans battre le pavé feront aussi partie des indicateurs d'une mobilisation "forte", selon lui.

"Aujourd'hui, ça va être une très grosse journée de mobilisation, de surcroît quand tous les syndicats sont d'accord", a ajouté le leader syndical. "C'est un vrai marqueur. Quand les syndicats sont d'accord, c'est rare, c'est que le problème est très grave. On est d'accord pour dire que la réforme est injuste", a-t-il poursuivi.

Son homologue de la CFDT, Laurent Berger sur BFMTV s'est dit "pas très inquiet" sur le niveau de mobilisation.

"Beaucoup de gens nous disent on va venir manifester, des gens qui disent on ne vient pas d’habitude mais là on en a assez", a poursuivi le N.1 de la CFDT.

"C’est la première journée de mobilisation, il faut faire une démonstration de force, au sens pacifique du terme", a-t-il complété.

"On est partis pour un conflit dur. Il faut enlever le totem de l’âge de départ et de l’allongement de la durée de cotisation", a pronostiqué de son côté sur Sud Radio le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot.

Alors que certaines stations-services sont déjà à sec, M. Beaune a appelé les automobilistes redoutant des pénuries provoquées par d'éventuels arrêts de travail dans les raffineries à ne "pas prendre de mesures de précaution".

L'aviation civile a de son côté demandé aux compagnies aériennes d'annuler jeudi un vol sur cinq à l'aéroport de Paris-Orly, en raison d'une grève de contrôleurs aériens.

Dans l'Education, 70% des enseignants du primaire ne feront pas cours et de nombreuses écoles seront fermées, d'après leur principal syndicat et des grèves sont aussi prévues dans le secteur électrique.

De nombreux Français qui en ont la possibilité et qui ne font pas grève devraient recourir au télétravail. "Demain je vais faire du télétravail, je vais rester à la maison et attendre que ça passe", a confié Aurélie Lenoir, 36 ans, dirigeante d'une start-up.

Entre 70 et 100% de grévistes dans la plupart des raffineries TotalEnergies

Le mouvement de grève contre la réforme des retraites était suivi par 70 à 100% de grévistes dans la plupart des raffineries du groupe TotalEnergies, a indiqué jeudi la CGT du groupe.

"Partout, les expéditions ont été suspendues", a déclaré à l'AFP Eric Sellini, coordinateur national du syndicat pour TotalEnergies.

Selon un premier point de la CGT, il y avait 100% de grévistes dans les équipes du matin pour la bio-raffinerie de La Mède, le dépôt de carburant de Flandres, près de Dunkerque, et l'usine pétrochimique de Carling (Moselle).

La raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) connaissait 95% de grévistes et celle de Normandie 80%, alors que les équipes de la raffinerie de Feyzin (Rhône) étaient en grève à plus de 70%, selon M. Sellini.

"Rien ne rentre ni ne sort" de ces installations, a assuré le syndicaliste.
Il n'avait pas de chiffres en revanche pour le site de Grandpuits, en Seine-et-Marne.

"C'est un mouvement qui est bien suivi, ça donne de l'élan, de la force et du courage pour la suite", a déclaré à l'AFP Benjamin Tange, responsable syndical CGT au dépôt de Flandres, avant d'aller défiler contre la réforme des retraites à Dunkerque.

La mobilisation du personnel de jour, c'est-à-dire toutes les fonctions support et administratives, "s'annonce importante aussi", selon M. Tange.

Côté Esso-ExxonMobil, la raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) connaissait 100% de grévistes parmi les équipes du matin, alors qu'il n'y avait pas de grévistes à la raffinerie de Gravenchon (Seine-Maritime), selon la CGT.

Réforme phare

Emmanuel Macron, dont la réforme des retraites est un chantier crucial du second quinquennat, auquel il s'était engagé dès la campagne de son premier mandat, joue gros : son parti, qui ne dispose pas d'une majorité à l'Assemblée nationale, pourrait être fragilisé si le mouvement était profond et durable.

Alors que le président français pointait du doigt mercredi certains syndicats qui voudraient "bloquer le pays", le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a dit espérer, sur le même champ lexical, que l'"expression populaire ne se transformera pas en blocage", alors que les syndicats, unis pour la première fois depuis 12 ans, sont tendanciellement en perte de vitesse dans le paysage social français.

La gauche et l'extrême droite sont opposées à la réforme. Seule l'opposition de droite classique paraît ouverte au compromis.

"La coupe est pleine", estime Olivier Mateu, un élu syndical du sud de la France, interrogé par l'AFP à Marseille. "On a vu que tout ce que faisait le gouvernement c'était en faveur des plus riches de ce pays et jamais envers ceux qui créent les richesses, c'est-à-dire nous les travailleurs."

Des rassemblements sont attendus dans 215 à 250 villes, selon les sources, qui espèrent une mobilisation dépassant "le million" de manifestants. Cette jauge symbolique aiderait le mouvement à s'inscrire dans la durée.

Plus de 10.000 policiers et gendarmes, dont 3.500 à Paris, seront mobilisés pour sécuriser les manifestations, selon le ministère de l'Intérieur qui s'attend à "un petit millier" de manifestants "qui pourraient être violents" dans la capitale.

La France est l'un des pays européens où l'âge légal de départ à la retraite est le plus bas, sans que les systèmes de retraite soient complètement comparables. C'est 65 ans en Allemagne, Belgique ou Espagne, 67 ans au Danemark selon le Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale, un organisme public français.

Le gouvernement a fait le choix d'allonger la durée de travail, pris pour répondre à la dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population. Il défend son projet en le présentant comme "porteur de progrès social" notamment en revalorisant les petites retraites.


Moyen-Orient: À force de se vouloir équilibrée, la posture française en devient illisible

Le président français Emmanuel Macron est vu lors d'une cérémonie d'arrivée au sommet du Groupe des Sept (G7) au Pomeroy Kananaskis Mountain Lodge à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron est vu lors d'une cérémonie d'arrivée au sommet du Groupe des Sept (G7) au Pomeroy Kananaskis Mountain Lodge à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • En rappelant que l’Iran dispose de missiles pouvant atteindre le territoire français et qu’il soutient activement le Hamas et le Hezbollah, Barrot a justifié la fermeté de la diplomatie française à l’égard de Téhéran
  • Mais aussitôt, il a tempéré ses propos, indiquant qu’à ce stade, « les moyens militaires français n’ont pas été mobilisés », avant de renouveler un appel classique « à la retenue »

PARIS: Alors que la guerre entre Israël et l’Iran s’intensifie, la France tente de maintenir une ligne diplomatique fondée sur la retenue, la désescalade et l’équilibre.
Mais cette posture, censée affirmer une voix autonome au sein du concert international, peine désormais à convaincre. À force de vouloir ménager toutes les parties, la position française en devient brouillée, voire illisible.
S’exprimant le dimanche 15 juin, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est montré ferme : « Le programme nucléaire iranien a une vocation militaire. C’est une menace existentielle pour Israël, pour les pays de la région et pour nous aussi », a-t-il affirmé.
En rappelant que l’Iran dispose de missiles pouvant atteindre le territoire français et qu’il soutient activement le Hamas et le Hezbollah, Barrot a justifié la fermeté de la diplomatie française à l’égard de Téhéran.
Mais aussitôt, il a tempéré ses propos, indiquant qu’à ce stade, « les moyens militaires français n’ont pas été mobilisés », avant de renouveler un appel classique « à la retenue » à l’adresse de toutes les parties.
Le vendredi 13 juin, à la suite des frappes israéliennes contre des cibles iraniennes, Emmanuel Macron avait rappelé « le droit d’Israël à se protéger », tout en insistant sur la nécessité de « ne pas mettre en péril la stabilité de la région ».
Il est même allé jusqu’à affirmer que la France participerait « aux opérations de protection et de défense » d’Israël en cas de « représailles » menées par l’Iran, « si elle est en situation de le faire ».

La logique française se veut cohérente : elle soutient le droit d’Israël à se défendre, mais sans donner un chèque en blanc à la politique de Benyamin Netanyahou.

« J’ai marqué notre disponibilité en ce sens », a ajouté le président français lors d’une conférence de presse, et « à l’inverse, je n’envisage aucunement de participer à quelque opération offensive que ce soit. Ce n’est pas notre rôle », a-t-il fait valoir.
La condamnation française du programme nucléaire iranien est ancienne, tout comme son soutien au droit d’Israël à se défendre. Mais, par ailleurs, la France dénonçait, il y a quelques semaines, le blocus humanitaire imposé par Israël à Gaza, le qualifiant de « honte ».
La logique française se veut cohérente: elle soutient le droit d’Israël à se défendre, mais sans donner un chèque en blanc à la politique de Benyamin Netanyahou.
Cette même logique fait dire à Paris: oui à une riposte contre Téhéran si une ligne rouge est franchie, mais toujours dans une optique diplomatique.
À l’approche du sommet du G7 au Canada, Macron entend plaider cette voie médiane, espérant maintenir la France comme puissance d’équilibre. Mais encore faut-il être entendu et compris.
Dans les faits, Paris semble marginalisé. L’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, a reconnu que Tel-Aviv n’avait pas informé la France de ses frappes.
« La relation n’est plus aussi proche qu’avant », a-t-il déclaré. Pour lui, la France reste un allié, « mais pas au point d’avoir été alertée », signifiant clairement que la critique française de la guerre à Gaza a éloigné les deux capitales.
Côté iranien, les leviers français sont tout aussi limités. Malgré les pressions exercées sur Téhéran, y compris une résolution récente de l’AIEA dénonçant l’enrichissement d’uranium par l’Iran, la République islamique reste sourde aux avertissements.

Les frappes croisées entre Israël et l’Iran ont aussi eu une conséquence immédiate : le report de la conférence de New York, prévue pour discuter de la reconnaissance d’un État palestinien, initiative portée conjointement par la France et l’Arabie saoudite.


Les menaces françaises de déclencher la procédure de « snap back » pour rétablir les sanctions, en cas d’absence d’accord sur le nucléaire, sont prises au sérieux, mais elles n’inversent pas la dynamique de confrontation.
Les frappes croisées entre Israël et l’Iran ont aussi eu une conséquence immédiate : le report de la conférence de New York, prévue pour discuter de la reconnaissance d’un État palestinien, initiative portée conjointement par la France et l’Arabie saoudite.
À Paris, on parle d’un simple report technique, mais en vérité, la flambée de violence a démontré le décalage entre la réalité sur le terrain et cette initiative diplomatique pourtant centrale.
Le président Macron, qui souhaitait inscrire cette reconnaissance dans une dynamique plus large d’accords régionaux, avec une normalisation entre Israël et certains pays arabes en contrepartie, doit composer avec un terrain à feu et à sang.
L’idée d’une « reconnaissance réciproque » (d’un État palestinien et de l’État d’Israël par de nouveaux acteurs) reste d’actualité, mais semble désormais hors de portée dans le contexte actuel.
Ce flou diplomatique se heurte aussi à une opinion publique française de plus en plus sceptique. Et Macron, en chute libre dans les sondages, doit composer avec un climat politique intérieur tendu.
Son autorité sur la politique étrangère, pourtant historiquement l’un des leviers du pouvoir présidentiel en France, semble contestée et contrariée.
Pour redevenir lisible et audible, Paris devra clarifier ses priorités : la dénonciation du programme nucléaire iranien ne peut s’accompagner d’une ambiguïté persistante sur la politique israélienne à Gaza et sur la reconnaissance par la France de l’État palestinien.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.