Syrie: Face aux crises, des actions concrètes sont «Indispensables» selon l’ONU

Plus de 70% de la population syrienne a aujourd’hui besoin d'aide humanitaire (Photo, AFP).
Plus de 70% de la population syrienne a aujourd’hui besoin d'aide humanitaire (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 01 juin 2023

Syrie: Face aux crises, des actions concrètes sont «Indispensables» selon l’ONU

  • La véritable action doit maintenant correspondre avec la diplomatie actuelle, préconise l'envoyé de l'ONU
  • Le retour en toute sécurité des réfugiés et le sort des disparus et des détenus en Syrie sont des dossiers sensibles

NEW YORK: Les mesures diplomatiques actuelles concernant la Syrie doivent être accompagnées d'actions concrètes, a déclaré mardi l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, lors d'une réunion du Conseil de sécurité.

Geir Pedersen a affirmé que le peuple syrien continuait de souffrir «à grande échelle». «Bien qu'il aient constaté les récentes évolutions diplomatiques, ils n'ont encore vu aucune amélioration dans leur vie quotidienne, qu'ils vivent en Syrie ou à l'extérieur de la Syrie», a-t-il indiqué.

Seules «les mesures de renforcement de la confiance sur le terrain» et la reprise du processus politique visant à mettre fin à la guerre indiqueraient que «l'opportunité actuelle a été saisie».

M. Pedersen s’est félicité des récentes rencontres avec le gouvernement syrien qui ont eu lieu à Amman, Djeddah et Moscou, et qui ont abordé plusieurs questions clés. Il s'agit notamment de la situation humanitaire et de l'acheminement de l'aide en toute sécurité, d'un retour digne et volontaire des réfugiés, de la reconstruction, du rétablissement de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie ainsi que de la lutte contre les groupes terroristes.

Il a indiqué que toutes ces préoccupations étaient au cœur de la résolution 2254 de l'ONU et «qu’une attention commune à ces thèmes et points pourrait présenter une réelle opportunité pour aller de l'avant».

Si ces problèmes commencent à être résolus, même progressivement, M. Pedersen a déclaré que cette nouvelle dynamique pourrait créer un «élan indispensable».

Il a déclaré qu'il «ne pouvait que saluer» l’intensification des récentes consultations régionales, et favoriser les progrès en Syrie.

«Après tout, même des progrès minimes sur certaines questions de la résolution 2254 nécessiteraient la confiance et les moyens de nombreux acteurs différents ainsi que des actions sérieuses.»

Ligue arabe : la Syrie est de retour

Ce mois-ci, la Ligue arabe a officiellement accueilli le gouvernement syrien dans son giron. Elle a ainsi mis fin à plus d'une décennie de mise à l’écart de la Syrie en raison de la répression menée par le président Bachar al-Assad contre les manifestations, qui ont dégénéré en une guerre qui a fait plus de 500 000 morts et déplacé des millions de personnes.

M. Pedersen a déclaré avoir réitéré, lors de ses échanges avec des interlocuteurs syriens, régionaux et internationaux, sa vision des «dangers du statu quo, tant pour le peuple syrien que pour les acteurs régionaux et autres, qui continuent d'héberger des millions de réfugiés syriens, et qui veulent freiner l'instabilité émanant de l'autre côté des frontières syriennes, notamment concernant les stupéfiants».

Cependant, pour qu'il y ait un véritable renforcement de la confiance et une reprise sérieuse du processus politique, M. Pedersen a souligné l'importance de travailler pour un retour sûr et digne des réfugiés syriens, qui tienne compte de leurs craintes sécuritaires et économiques.

L'attention portée à cette question est importante «parce qu'elle nous dit que si le gouvernement syrien commençait à répondre de manière plus systématique aux problèmes de protection des personnes déplacées, en travaillant en étroite collaboration avec les Nations unies, et si les donateurs aidaient les Nations unies à faire davantage pour répondre aux préoccupations de tous les Syriens concernant les moyens de subsistance, cela pourrait contribuer à ce que nous disons tous vouloir faire – redonner la confiance et commencer à changer la réalité sur le terrain pour tous les Syriens – et non seulement les déplacés».

«Cela pourrait contribuer à faire évoluer les choses vers un environnement plus sûr, calme et neutre en Syrie, et cela pourrait aider à atténuer les difficultés à l'intérieur du pays», a-t-il ajouté.

L'envoyé de l'ONU a également rappelé que le sort de plus de 130 000 personnes disparues et détenues dans les prisons syriennes demeurait une «question essentielle pour aller de l'avant en Syrie».

«Il est difficile de voir comment il pourrait y avoir un véritable renforcement de la confiance sans des progrès sur cette question, qui touche pratiquement tous les Syriens et qui est fondamentale pour les familles, les communautés, ainsi que la reconstitution du tissu social syrien.»

Il a exhorté les pays à soutenir les efforts de l'ONU en vue de la création d'un organisme consacré à la recherche des Syriens disparus.

Crises multiples

Ghada Eltahir Mudawi, directrice adjointe du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), a déclaré au Conseil de sécurité que la Syrie devait rester une «priorité mondiale».

Plus de 70% de la population syrienne a aujourd’hui besoin d'aide humanitaire. Pour la première fois dans l'histoire du conflit, 15,3 millions de personnes, dans toutes les régions de la Syrie, subissent un certain degré de stress humanitaire, a affirmé Mme Mudawi.

Les deux tremblements de terre, au début de l’année, ont aggravé cette situation humanitaire désastreuse, déplaçant plus de 330 000 personnes et privant des milliers d'autres de l’accès aux services de base et aux moyens de subsistance.

Elle a appelé à une plus grande solidarité, et a exhorté les pays à augmenter leur financement humanitaire, ajoutant qu’alors que des actions sont en cours pour parvenir à une solution politique, «nous devons veiller à ce que les besoins urgents des femmes, des hommes et des enfants de Syrie – soit l’aide humanitaire vitale et le redressement rapide – soient prioritaires et reçoivent les financements adéquats».

«Ils comptent sur votre soutien pour maintenir le cap», a-t-elle déclaré aux membres du conseil.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.