A l'Assemblée nationale, un an qui compte au moins double

Des manifestants sont assis devant le Palais Bourbon (Assemblée nationale française) lors d'une manifestation lors de la 14e journée d'action après que le gouvernement a poussé une réforme des retraites au parlement sans vote, en utilisant l'article 49.3 de la Constitution, à Paris le 6 juin 2023. (Photo, AFP)
Des manifestants sont assis devant le Palais Bourbon (Assemblée nationale française) lors d'une manifestation lors de la 14e journée d'action après que le gouvernement a poussé une réforme des retraites au parlement sans vote, en utilisant l'article 49.3 de la Constitution, à Paris le 6 juin 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 14 juin 2023

A l'Assemblée nationale, un an qui compte au moins double

  • L'Assemblée est divisée en trois blocs: les scrutins donnent des sueurs froides à l'exécutif, les séances sont traversées de pics de tension et les textes cheminent cahin caha
  • Une soixantaine de projets ou propositions de loi ont été définitivement adoptés au total, sur le pouvoir d'achat, l'assurance chômage, les énergies ou encore le régalien

PARIS: L'Assemblée nationale nouvelle formule, où le camp présidentiel n'est plus en position de force, passe son premier anniversaire entre fatigue et résignation, dans l'attente d'une possible nouvelle donne au gouvernement.

Lundi, les députés ont rejeté à 50 voix près une 17e motion de censure contre Elisabeth Borne, sur un air de déjà-vu.

Et la patronne des députés LFI Mathilde Panot d'évoquer une "guerre d'usure": "Ce n'est que partie remise. Tôt ou tard, vous tomberez, car la colère a dépassé la question des retraites", a-t-elle asséné à la cheffe du gouvernement, en ce jour anniversaire du premier tour des élections législatives il y a un an.

A l'initiative de la motion de censure, l'alliance de gauche Nupes l'a votée d'un bloc avec les députés du Rassemblement national, comme déjà auparavant, dans une "alliance des contraires" épinglée par les macronistes.

"Il n'y a pas de majorité alternative", martèle la locataire de Matignon, qui avait échappé à neuf voix près en mars à un renversement, lors d'une précédente motion.

Ainsi va l'Assemblée, divisée en trois blocs: les scrutins donnent des sueurs froides à l'exécutif, les séances sont traversées de pics de tension et les textes cheminent cahin caha.

Une soixantaine de projets ou propositions de loi ont été définitivement adoptés au total, sur le pouvoir d'achat, l'assurance chômage, les énergies ou encore le régalien.

"On n'a pas dénaturé nos projets" et "la majorité est plus étroite mais plus solide", se félicite-t-on dans le camp présidentiel, sans "méthode Coué ou triomphalisme".

Nombre de députés, contraints à davantage de présence dans l'hémicycle pour assurer les votes, sont lessivés. "C'est fatigant, le volume sonore, et intellectuellement aussi", lâche l'une.

"En circonscription, on a des retours pas toujours élogieux" sur l'image donnée, "mais les gens savent d'où vient le bordel", affirme Maud Bregeon, porte-parole du groupe Renaissance, en pointant les extrêmes.

Un an à l'Assemblée nationale en cinq temps forts

Démarrage en fanfare post-législatives, puis des mois laborieux, marqués par la bataille tumultueuse des retraites: les députés ont connu une année épique, avant une suite de quinquennat incertaine.

Rentrée mouvementée

C'est la "claque": les macronistes perdent aux élections législatives de juin la majorité absolue et voient débarquer d'un côté quelque 150 députés de l'alliance des gauches Nupes, de l'autre 89 élus Rassemblement national, plus gros groupe d'extrême droite de toute l'histoire en France.

Les premiers, très offensifs dans l'hémicycle sous l'impulsion des mélenchonistes, bousculent les codes et font tomber la cravate. Les autres, emmenés par Marine Le Pen, jouent le contraste en affichant leur "sérieux". Ils accèdent à des postes clés de l'institution, au grand dam de certains jusque dans la majorité.

Au Perchoir, une femme, pour la première fois: Yaël Braun-Pivet, encore novice en politique en 2017, n'était pourtant pas la candidate d'Emmanuel Macron. L'élue des Yvelines marque ensuite son indépendance à plusieurs occasions, mais se voit aussi reprocher d'être "l'agent du pouvoir exécutif".

La saison des 49.3

La Première ministre Elisabeth Borne appelle les parlementaires à "bâtir ensemble" des "compromis". A l'été, le paquet de mesures en faveur du pouvoir d'achat passe au forceps, grâce aux voix des députés Les Républicains et du RN.

Il en va autrement des budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale à l'automne, pour lesquels la cheffe du gouvernement doit recourir dix fois à l'arme constitutionnelle du 49.3 permettant de faire adopter des textes sans vote. A chaque fois, les députés LFI, seuls ou avec l'ensemble de la Nupes, déposent une motion de censure contre le gouvernement. Le groupe RN fait de même à deux reprises. Les motions sont rejetées, faute du soutien des députés LR. Mêmes causes, mêmes effets: ce scénario des 49.3 à répétition, vécu comme une "brutalité" par la gauche, pourrait se reproduire à l'automne prochain.

Le RN dérape

Le 3 novembre, brusque interruption de la séance: l'élu RN Grégoire de Fournas vient de lancer "qu'il retourne en Afrique", pendant une question sur des migrants de l'insoumis - et noir - Carlos Martens Bilongo. L'Assemblée vote le lendemain son exclusion pour 15 jours de séance, décision rarissime et plus lourde sanction disciplinaire possible.

Le député récuse tout racisme, mais l'épisode met à mal la stratégie de dédiabolisation du RN. Gauche et macronistes s'emploient à montrer le "vrai visage" de l'extrême droite, et épinglent le "vide" des propositions issues de leurs rangs voire leur "mutisme". Pour sa part, Marine Le Pen trace sa route et prépare 2027.

Les retraites: Des mois de fièvre

Lundi 6 février : en plein hiver, l'hémicycle est incandescent. Olivier Dussopt ouvre les débats sur la réforme des retraites sous les "vendu". Entre invectives et sanctions de députés, l’examen tourne au chaos. "Personne n'a craqué", criera à la gauche Olivier Dussopt 12 jours plus tard. "On est là", chante LFI, et le premier round s'achève sans vote.

Au Sénat ensuite, l'exécutif peut compter sur les voix de la droite, et sort l'arme du vote bloqué pour dribbler les amendements de la gauche. Au retour à l'Assemblée, l'exécutif est échaudé par l'incertitude autour des députés LR, et ne veut pas risquer le vote. Le 16 mars, Élisabeth Borne prononce les mots fatidiques "article 49 alinéa 3", à peine audible sous la bronca et la Marseillaise chantée par les Insoumis. Le 20 mars, elle survit de justesse à une motion de censure, à neuf voix près.

La loi toujours très contestée est promulguée mi-avril après le feu vert du Conseil constitutionnel. Le groupe indépendant des députés Liot et la gauche abattent une dernière carte: un texte d'abrogation des 64 ans est mis à l'ordre du jour de l'Assemblée le 8 juin. Las, sa mesure phare est jugée irrecevable et il n'y a pas de vote. Mais les députés de gauche font le "serment de ne jamais lâcher le combat".

Bras de fer sur l'immigration

C'est le nouveau serpent de mer. L'exécutif avait présenté un premier texte voulu "équilibré", entre mesures coercitives et régularisations dans les métiers en tension. Mais Les Républicains, conscients du prix de leurs voix et soucieux de ne plus apparaître en supplétifs, entendent bien imposer leurs propositions très dures.

Matignon missionne Gérald Darmanin pour trouver un accord et pouvoir présenter une mouture en juillet... sans fracturer la macronie sur sa gauche. Mission impossible ?

«Risque LR»

Les élus La France insoumise assument de faire entendre "la colère des gens". En embuscade, les députés RN ont signé quelques coups d'éclat. Aucun camp n'est en reste, en réalité.

"L'Assemblée vit, vote des textes, remplit ses missions", défend sa présidente Yaël Braun-Pivet, première femme au Perchoir.

"Il faut avancer" et "ce n'est pas mon tempérament de renoncer à trouver des majorités" texte par texte, campe la Première ministre, qui a dû toutefois dégainer dix fois l'arme constitutionnelle du 49.3 pour faire passer les budgets à l'automne, et une onzième fois sur la réforme des retraites.

Près des deux tiers des Français (65%) considèrent que l'absence de majorité absolue pour Emmanuel Macron est une bonne chose pour la démocratie et le débat - une proportion toutefois en recul, selon un sondage Elabe pour BFMTV.

"Ils nous ont rendu la tâche plus difficile et en sont heureux", retient Aurore Bergé, patronne du groupe Renaissance, qui toutefois "ne sai(t) pas si ça peut durer quatre ans" encore ainsi.

D'autant que, observe une de ses collègues, plus les mois passent, plus les oppositions ont tendance à se "radicaliser", y compris LR qui fait monter les enchères sur l'immigration, prochain gros morceau législatif.

"Cette Assemblée n'a pas beaucoup d'avenir si on n'apprend pas à fonctionner par coalition", considère un autre responsable de la majorité, qui lorgne à droite.

Car "le risque LR", c'est-à-dire que le groupe d'Olivier Marleix vote une motion de censure, "va être décuplé à partir de septembre", et alors il y aurait de grandes chances que le gouvernement chute, expose un cadre de l'exécutif. En pareil cas, "on fait une alliance avec eux ou on dissout" l'Assemblée - une prérogative du chef de l'Etat.

Alors autant anticiper, et passer un accord de gouvernement dès à présent avec la droite, poussent certains. Le scénario agite les esprits au Palais Bourbon, avant le terme mi-juillet des 100 jours qu'a fixés Emmanuel Macron pour relancer le quinquennat.


JO-2024: des stars et la Seine en majesté pour la cérémonie la plus regardée au monde

Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques. (AFP)
Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques. (AFP)
Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier. (AFP)
Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier. (AFP)
Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue. (AFP)
Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue. (AFP)
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  • Ce ne sont pas "quelques gouttes de pluie qui vont nous arrêter", a assuré quelques heures avant Tony Estanguet, patron des Jeux, qui avait anticipé ce scénario pour l'événement le plus regardé de la planète
  • Pour la première fois, une cérémonie olympique va prendre place hors d'un stade, sur six kilomètres le long de la Seine, jusqu'à la Tour Eiffel où aura lieu le final

PARIS: Avec de très nombreux artistes, des stars de la chanson et la Seine en majesté, la cérémonie d'ouverture de Jeux de Paris vendredi s'annonce comme "le plus grand spectacle du XXIe siècle" pour ses organisateurs, contraints de faire avec une invitée surprise... la pluie.

Ce ne sont pas "quelques gouttes de pluie qui vont nous arrêter", a assuré quelques heures avant Tony Estanguet, patron des Jeux, qui avait anticipé ce scénario pour l'événement le plus regardé de la planète, avec la Coupe du monde de football.

Folie des grandeurs 

Pour la première fois, une cérémonie olympique va prendre place hors d'un stade, sur six kilomètres le long de la Seine, jusqu'à la Tour Eiffel où aura lieu le final. Mêlant show artistique, défilé des athlètes, hymnes et discours, le spectacle débutera à 19h30 (17h30 GMT).

Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques.

Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier.

Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue.

Le show a été préparé en secret, par séquences, sur des bases nautiques et dans de très grands hangars, mais aussi avec l'aide d'un logiciel recréant la Seine et ses rives.

Paris iconique 

Comme point de départ, le directeur artistique Thomas Jolly a imaginé que la flamme olympique, portée par des garçons de café (un des symboles de Paris), était volée par un mystérieux acrobate à capuche blanche. Devenu fil rouge, celui-ci entraîne le spectateur dans un parcours à travers les plus beaux sites du cœur de la capitale française.

La cathédrale Notre-Dame, qui doit rouvrir en décembre après le gigantesque incendie de 2019 et où des répétitions ont eu lieu sur les échafaudages, sera à l'honneur, comme le musée du Louvre et tous les monuments iconiques bordant la Seine, dans lesquels sont prévus quelques incursions.

Les 12 tableaux raconteront un pays riche de sa "diversité", "inclusif", "non pas une France mais plusieurs France", et célèbreront "le monde entier réuni", selon Thomas Jolly.

Le directeur artistique s'est aussi inspiré de la déesse Sequana, "poursuivie par Neptune, qui lui échappe et se transforme en fleuve": "une femme qui s'émancipe de la violence".

Les quatre auteurs qui ont travaillé avec lui - dont la romancière Leïla Slimani et la scénariste Fanny Herrero ("Dix pour cent" ou "Call my agent" à l'étranger) - ont promis un récit avec "de la joie, de l'émulation, du mouvement, de l'excitation".

Ce sera "le contraire d'une histoire héroïsée", dans un spectacle foisonnant de références littéraires, musicales et cinéma, qui déjouera avec "humour" les "clichés".

Stars au micro

Le show a été conçu dans le plus grand secret mais les fuites abondent: Aya Nakamura, Lady Gaga et Céline Dion sont citées, tout comme le répertoire d'Édith Piaf et Charles Aznavour.

Et la bande-son pourrait être des plus éclectiques, mêlant French touch électro, metal, musique classique, standards de la chanson française, hymnes festifs...

"On sait par exemple que la chanson +Imagine+, de John Lennon, est un passage obligé", avait lâché dans l'hebdomadaire français Télérama la scénariste Fanny Herrero, qui a travaillé sur la narration de la cérémonie.

Côté français, les noms de la chanteuse Juliette Armanet et de l'électron libre Philippe Katerine circulent, de même que ceux du pianiste Sofiane Pamart et la mezzo-soprano Marina Viotti.

Chorégraphie sportive 

La chorégraphie célèbrera le sport et fera une large place au breaking, discipline nouvelle de ces JO. Harnachés, des danseurs de plusieurs ballets se produiront sur les toits, dont l'étoile de l'Opéra de Paris Guillaume Diop, en soliste.

Faisceaux laser

Les deux tiers du show se tiendront dans la lumière du jour. La fin, à la tombée de la nuit, sera assurée par Thomas Dechandon, qui a signé les lumières de l'opéra-rock "Starmania", mis en scène par Thomas Jolly en 2022. Puissants faisceaux lasers balayant la Tour Eiffel en vue !

La cérémonie se terminera par l'allumage de la vasque olympique au jardin des Tuileries. Le suspense est entier sur le dernier porteur de la flamme. Rendez-vous vers 23H00 (21H00 GMT).


La pluie finalement de la partie pour la cérémonie d'ouverture des JO

Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. (AFP)
Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. (AFP)
Un danseur répète quelques heures avant le début de la cérémonie. (AFP)
Un danseur répète quelques heures avant le début de la cérémonie. (AFP)
Des agents de sécurité de la Robezsardze, les gardes-frontières de Lettonie, posent avec leurs chiens devant la Pyramide du Louvre, conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei et les anneaux olympiques, quelques heures avant le début de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 26 juillet 2024. (AFP)
Des agents de sécurité de la Robezsardze, les gardes-frontières de Lettonie, posent avec leurs chiens devant la Pyramide du Louvre, conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei et les anneaux olympiques, quelques heures avant le début de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 26 juillet 2024. (AFP)
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  • "Cette fois, plus vraiment de doute: la pluie devrait se mettre en place vers 20h00, peut-être même vers 19h00, et durer tout le reste de la soirée en s'intensifiant"
  • "Les prévisions se sont totalement inversées depuis hier (jeudi): les modèles prévoient désormais 90% de chances de pluie pendant la cérémonie d'ouverture des JO", ajoute Cyrille Duchesne, chef du service prévisions à Meteo Consult/La Chaîne Météo

PARIS: Parapluie à prévoir pour les spectateurs, ajustements pour les artistes: la pluie devrait finalement être de la partie vendredi pour la cérémonie d'ouverture des JO à Paris, selon les dernières prévisions météorologiques qui excluent toutefois un "scénario catastrophe".

"Cette fois, plus vraiment de doute: la pluie devrait se mettre en place vers 20h00, peut-être même vers 19h00, et durer tout le reste de la soirée en s'intensifiant", observe Jérôme Lecou, prévisionniste à Météo-France.

"Les prévisions se sont totalement inversées depuis hier (jeudi): les modèles prévoient désormais 90% de chances de pluie pendant la cérémonie d'ouverture des JO", ajoute Cyrille Duchesne, chef du service prévisions à Meteo Consult/La Chaîne Météo.

Il y a 24H00, les prévisionnistes étaient pourtant plutôt optimistes, anticipant un temps nuageux mais "calme", avec un "petit risque" de précipitations.

Pourquoi un tel changement ?

"Avant 24 heures, les prévisions se font à partir de modèles globaux à grande échelle. Mais après, on passe sur des super-calculateurs avec une échelle beaucoup plus fine permettant de distinguer un ensemble de petites structures au sein d'une même perturbation", explique M. Lecou.

C'est précisément une de ces petites structures "de pluies actives qui, pas de chance, devrait aborder l'Ile-de France pendant le spectacle inaugural des Jeux olympiques".

Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. Une partie de ce spectacle, qui débutera à 19h30, se déroulera sur la Seine et 320.000 spectateurs sont attendus sur ses berges.

« Pas de la petite bruine »

Vendredi matin, Paris s'est réveillée sous de petites averses, fruit d'une perturbation venue de la Manche. Lui a succédé un ciel nuageux dans l'après-midi, mais c'est un autre front venu cette fois du Val-de-Loire qui devrait arroser la capitale en fin de journée et en soirée.

"Entre 18h30 et 21h00, les pluies devraient rester intermittentes, mais après cela devrait être plus soutenu", avertit M. Duchesne.

La Chaîne Météo et Météo-France tablent sur des cumuls de 10 à 15 mm sur l'ensemble de la cérémonie. Soit, en un peu plus de trois heures, l'équivalent de huit à 10 jours de pluie pour un mois de juillet.

"Maintenant, il n'y a plus trop d'incertitudes, tous les modèles convergent dans le même sens", a précisé vendredi après-midi M. Lecou.

"Sur la deuxième partie de la cérémonie, ce ne sera pas de la petite bruine. Si vous n'avez pas de parapluie, vous allez être trempés", avertit-il.

Attention toutefois, "seuls les parapluies rétractables sont autorisés", précise l'organisation dans un sms envoyé à des spectateurs, leur recommandant de "prévoir une tenue adaptée".

"Aucun danger non plus, ce ne sera pas non plus une tempête, juste ça va mouiller", tempère M. Lecou.

Les températures devraient rester autour des 20°C toute la soirée et le vent sera faible.

"Les pluies en deuxième partie de soirée pourraient être impactantes pour le déroulé de la cérémonie", estime Cyrille Duchesne. "Toutefois, on est loin du scénario catastrophe", ajoute-t-il excluant à nouveau tout risque d'orages.

Un avis que partage Météo-France. "Bien sûr tout le monde aurait préféré que la cérémonie se fasse sous un grand ciel bleu, mais parler de catastrophe serait exagéré", estime M. Lecou.

"Il y aura peut-être quelques ajustements, en raison d'endroits qui pourraient devenir glissants ou bien la pluie pourrait compliquer le feu d'artifice ou le passage de la patrouille de France, mais cela ne remettra pas en cause l'ensemble du programme".

"On s'était préparé un peu à tous les cas de figure, la très grosse canicule, la pluie. Donc on s'adaptera", a assuré Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des jeux olympiques (Cojo), vendredi sur France Inter.

Un prévisionniste de Météo-France, équipé d'un radar haute résolution, a été détaché au sein de la cellule d'organisation de la cérémonie et "pourra ajuster, minute par minute, en concertation avec les organisateurs" le déroulé du spectacle, a indiqué M. Lecou.

Les organisateurs des Jeux redoutaient la pluie pour la cérémonie mais aussi pour les épreuves prévues dans la Seine. Trop de pluie vendredi et dans les jours qui viennent pourraient mettre en péril les épreuves de triathlon des 30 et 31 juillet, avant celles plus lointaines de natation marathon (8 et 9 août).

Selon les résultats d’analyse dévoilées vendredi, la qualité de l’eau était dans les normes sanitaires six jours sur sept du 17 au 23 juillet.


Guide des athlètes saoudiens participant aux Jeux Olympiques de Paris 2024

 L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris. (Captures d'écran/X/Instagram)
L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris. (Captures d'écran/X/Instagram)
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  • Les athlètes saoudiens concourront dans quatre sports: athlétisme, équitation, natation et taekwondo
  • L’Arabie Saoudite est prête à marquer l’histoire olympique avec une délégation de 10 athlètes à Paris

DUBAÏ: L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris.

L’Arabie Saoudite est prête à marquer l’histoire olympique avec une délégation de 10 athlètes à Paris, dont sept hommes et trois femmes. Ils participeront à quatre disciplines: athlétisme, équitation, natation et taekwondo.

En 12 participations olympiques, le pays a remporté quatre médailles, la plus récente étant l’argent de Tareq Hamedi en karaté à Tokyo 2020.

Zoom sur les espoirs saoudiens à Paris:

Équitation: retour en force après 12 ans d’absence

Deux des quatre médailles olympiques précédentes de l’Arabie Saoudite ont été remportées en saut d'obstacles, avec Khaled Al-Eid remportant le bronze individuel aux Jeux de Sydney 2000, et le quatuor de Ramzy Al-Duhami, Abdullah Alsharbatly, Kamal Bahamdan et le Prince Abdullah Al-Saud, obtenant le bronze par équipe à Londres 2012.

L’équipe de saut d’obstacles, médaillée de bronze à Londres 2012, revient en lice avec les vétérans Ramzy Al-Duhami et Abdullah Alsharbatly, aux côtés de Khaled Almobty et Abdulrahman Alrajhi. Ils visent le podium en individuel et par équipe.

Al-Duhami et Alsharbatly apportent une riche expérience à l’équipe.

Al-Duhami, 52 ans, participera à ses sixièmes Jeux Olympiques, ayant fait ses débuts à Atlanta en 1996.

Alsharbatly, 41 ans, est six fois médaillé d’or aux Jeux Asiatiques (dont l’or par équipe et individuel à Hangzhou 2023) et a été médaillé d'argent aux Championnats du Monde en 2010.

Les cavaliers saoudiens sont de retour aux Jeux Olympiques pour la première fois depuis 2012 et seront de sérieux prétendants dans les compétitions par équipe et individuelles.

Programme d’équitation - saut d’obstacles au Château de Versailles:

1er août – 12h00 – Qualification par équipe en saut d'obstacles 

2 août – 15h00 – Finale par équipe en saut d'obstacles 

5 août – 15h00 – Qualification individuelle en saut d'obstacles

6 août – 11h00 – Finale individuelle en saut d'obstacles

Mashael s’apprête à marquer l’histoire dans le bassin olympique

En 2012 à Londres, la coureuse Sarah Attar et la judoka Wojdan Shahrkhani ont écrit une page d’histoire en devenant les premières femmes à représenter l’Arabie Saoudite aux Jeux Olympiques. Un pas de géant pour le sport féminin dans le royaume.

Depuis, les Saoudiennes ont fait des progrès remarquables dans l'arène sportive. À Paris, une nouvelle pionnière s’apprête à briller: Mashael Alayed, 17 ans, deviendra la première nageuse saoudienne à plonger dans un bassin olympique.

La jeune athlète a bénéficié d’une place d’universalité – l’équivalent d'une invitation wildcard - pour participer aux séries du 200 mètres nage libre. 

Dans le sillage de Mashael, un autre espoir saoudien fera ses débuts olympiques dans la piscine: Zaid Al-Sarraj, 16 ans, le plus jeune membre de la délégation. Lui aussi bénéficiaire d'une place d'universalité, il s'alignera sur le 100 mètres nage libre.

Programme de natation à Paris La Défense Arena :

28 juillet – 13h00 – Séries du 200m nage libre femmes – Mashael Alayed 

30 juillet – 12h00 – Séries du 100m nage libre hommes – Zaid Al-Sarraj

Abutaleb, l’espoir d'une première médaille olympique féminine pour le Royaume

Médaillée de bronze aux Championnats du monde et ancienne numéro 4 mondiale dans sa catégorie, Dunya Abutaleb s’apprête à fouler la scène olympique avec une ambition légitime: devenir la première femme saoudienne à décrocher une médaille aux Jeux.

À 27 ans, cette résidente de Riyad a déjà marqué l’histoire en devenant la première Saoudienne à se qualifier directement pour les Olympiades, sans recourir à une invitation wildcard. 

Dans la catégorie des -49 kg, Abutaleb devra se mesurer à des adversaires redoutables. Parmi elles, la championne olympique en titre, la Thaïlandaise Panipak Wongpattanakit, et la numéro 1 mondiale espagnole, Adriana Cerezo Iglesias, médaillée d'argent à Tokyo.

Programme de taekwondo au Grand Palais :

7 août – À partir de 10h00 – Femmes -49kg

Un trio saoudien porte les espoirs du Royaume en athlétisme

Trois athlètes saoudiens feront leurs débuts olympiques sur la piste et dans les aires de lancer à Paris, portant haut les couleurs de leur pays.

Mohamed Daouda Tolo a décroché son billet pour le concours de lancer du poids en pulvérisant son propre record d'Asie. Lors d'une compétition à Madrid le mois dernier, il a propulsé l'engin à 21,80m, améliorant de plus d'un mètre sa marque précédente de 20,66m.

À seulement 23 ans, Tolo arrive dans la capitale française auréolé d'une médaille d'argent aux Jeux asiatiques de Hangzhou en 2023. Sa performance récente le place au 10e rang mondial cette saison, faisant de lui un outsider à suivre.

Dans les concours, Hussain Al-Hizam rejoindra Tolo pour défendre les chances saoudiennes à la perche.

À 26 ans, Al-Hizam n'en est pas à son coup d'essai sur la scène internationale. Quatrième aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Nankin en 2014, il a confirmé son potentiel l'an dernier en décrochant le bronze aux Jeux asiatiques de Hangzhou et l'argent aux Championnats d'Asie de Bangkok.

Avec un record personnel à 5,70m et une meilleure performance de la saison à 5,62m, le perchiste saoudien visera les finales à Paris.

Côté féminin, Hibah Mohammed, détentrice des records nationaux du 100m et du 200m, sera l'unique représentante saoudienne en athlétisme.

À 23 ans, la sprinteuse a obtenu une invitation pour le 100m à Paris. Elle tentera d'améliorer son record personnel de 12,24 secondes.

Programme d'athlétisme au Stade de France:

2 août – 11h35 – Tour préliminaire du 100m femmes – Hibah Mohammed

2 août – 21h10 – Qualification du lancer du poids hommes – Mohamed Daouda Tolo 

3 août – 11h10 – Qualification du saut à la perche hommes – Hussain Al-Hizam