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L’ascension de l’AKP turc

La victoire écrasante de l’AKP aux élections législatives du 3 Novembre 2002 a été un tournant majeur dans l’histoire de la Turquie (Getty Images)
La victoire écrasante de l’AKP aux élections législatives du 3 Novembre 2002 a été un tournant majeur dans l’histoire de la Turquie (Getty Images)
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Publié le Mardi 08 décembre 2020

L’ascension de l’AKP turc

  • Beaucoup ont craint que cette victoire ne constitue une menace pour la constitution laïque de la Turquie mais Erdogan s’est engagé à « bâtir une Turquie où la logique prévaut »
  • Néanmoins, en 2017, le parti a remporté de justesse le référendum octroyant au président de nouveaux pouvoirs très étendus, affaiblissant le système démocratique turc

Des liens ont été rompus lorsque la Turquie a dévié de sa stratégie de non-interférence dans les affaires arabes.  

Les relations turco-arabes ont été ont été affectées par l’approche néo-ottomane du parti d’Erdogan.

Résumé

Le 14 août 2001, Recep Tayyip Erdogan, ancien maire d’Istanbul, a uni les chefs de plusieurs partis islamistes qui avaient été dissous ou interdits, pour former le Parti de la Justice et du Développement ‘Adalet ve Kalkınma Partisi’. Depuis ce moment, l’AKP a dominé la scène politique turque.

La victoire écrasante de l’AKP aux élections législatives du 3 novembre 2002 – la première pour un parti d’idéologie islamiste depuis la fondation de la République en 1923 –a été un tournant majeur dans l’histoire de la Turquie.

Beaucoup ont craint que cette victoire ne constitue une menace pour la constitution laïque de la Turquie mais Erdogan s’est engagé à « bâtir une Turquie où la logique prévaut » et a fait la promesse que « sous notre gouvernement, la Turquie sera en harmonie avec le monde ».

Erdogan a été Premier ministre de 2003 à 2014, lorsqu’il devint le 12ème président turque. Son parti, l’AKP, est encore au pouvoir depuis 17 ans, malgré des accusations de corruption, un rétropédalage par rapport à son engagement de respecter les valeurs démocratiques laïques du pays, et ayant survécu à une tentative de coup d’état militaire en 2016.

Néanmoins, en 2017, le parti a remporté de justesse le référendum octroyant au président de nouveaux pouvoirs très étendus, affaiblissant le système démocratique turc.

 

ANKARA - J’ai rejoint le Parti turc de la Justice et du Développement (AKP) sur invitation de l’ancien président turc Abdullah Gül. Nous nous sommes rencontrés alors que j’étais ambassadeur à Riyad et qu’il était économiste à la Banque islamique de développement. Nos relations sont restées très bonnes depuis cette époque.

Les dates clés :

  1. Le 14 août 2001 : Recep Tayyip Erdogan, ancien maire d’Istanbul, fonde le parti conservateur ‘Adalet ve Kalkınma Partisi’, le Parti de la Justice et du Développement.
  2. Le 3 novembre 2002 : l’AKP conserve la majorité aux élections législatives, une performance réitérée en 2011.
  3. Le 10 août 2014 : Ayant réuni plus de 51% des votes, Erdogan est élu président de la Turquie.
  4. Le 7 juin 2015 : l’AKP perd sa majorité aux élections législatives. En conséquence, le Parlement est sans majorité claire.
  5. Le 1er novembre 2015 : Erdogan convoque des élections législatives anticipées, qui voient l’AKP reprendre la majorité. 
  6. Le 15 juillet 2016 : Une tentative de coup d’état orchestrée par une faction de militaires, voulant ‘restaurer la liberté et la démocratie’ est déjouée.  La loi martiale et un couvre-feu sont proclamés. Le gouvernement procède à des arrestations massives et une purge de responsables et fonctionnaires dans l’ensemble des secteurs.  
  7. Le 16 avril 2017 : l’AKP remporte de justesse un référendum supprimant le poste de Premier ministre, octroyant au président de nouveaux pouvoirs très étendus, et transformant le paysage politique turc d’un système parlementaire en un système présidentiel.
  8. Le 24 juin 2018 : l’AKP et le ‘Parti d’action nationaliste’, une formation ultranationaliste d’extrême droite, joignent leurs forces pour former l’Alliance du peuple, qui remporte la majorité aux élections. Erdogan est réélu président.

Etant le seul membre fondateur du parti familier avec les relations internationales, mes collègues avaient pensé que je devais écrire l’ébauche du chapitre ‘Relations Internationales’ pour le programme du parti. Voilà ce que j’avais écrit à l’époque concernant les relations de la Turquie avec le Moyen-Orient : « La Turquie maintient des relations historiques et culturelles fortes avec l’ensemble des pays du Moyen-Orient. L’AKP se servira de ces fondations pour coopérer avec ces pays dans tous les secteurs et développer ces atouts précieux. Il fera de son possible pour éliminer toute mésentente et améliorer les relations dans tous les domaines ».

Lorsque nous avons remporté les élections et que je fus nommé ministre des Affaires étrangères, nous nous sommes immédiatement attelés à mettre en application ces engagements. Quelques mois après l’accession au pouvoir de l’AKP, le Parlement turc – dont l’AKP détenait les deux-tiers des sièges – a rejeté la proposition des Etats-Unis d’ouvrir un second front au Nord de l’Irak, parce qu’il pensait qu’une invasion américaine n’apporterait rien d’autre que la désolation à ce pays arabe.

L’AKP a consolidé les relations de la Turquie avec tous les pays de la région et au-delà. Il a mis l’accent sur le soft power (puissance douce) dans ses relations avec l’ensemble des nations. En 2008, lors de l’élection de membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, la Turquie était soutenue par 151 voix sur les 192 pays votants.

Ayant vécu plusieurs années en Arabie Saoudite, le Premier ministre Gül et moi-même étions tous deux pleinement conscients de l’importance d’entretenir des liens plus étroits avec Riyad. Nous avons donc fait de l’amélioration de ces liens une priorité. Des relations fortes existaient déjà et remontaient à des décennies. A la fin des années 1980, feu le président Turgut Ozal et le Roi Fahd insufflèrent un nouvel élan à ces relations amicales pour les transformer en une coopération s’étalant sur plusieurs domaines. J’étais ambassadeur à Riyad durant cette période et les autorités saoudiennes m’avaient largement ouvert les portes. Le gouvernement saoudien me conféra l’Ordre du Roi Abdelaziz (1ère classe) pour ma contribution à l’amitié turco-saoudienne.

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« Ayant vécu plusieurs années en Arabie Saoudite, le Premier ministre Gül et moi-même étions tous deux pleinement conscients de l’importance d’entretenir des liens plus étroits avec Riyad ».

Yasar Yakis

La dynamique s’accéléra lorsque le Roi Abdallah se rendit en Turquie en 2006 et de nouveau en 2007. La seconde visite était effectuée en parallèle du sommet de l’Organisation de la coopération islamique. Le président Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, déviant de la pratique établie de recevoir les dirigeants de pays au palais présidentiel, s’étaient réunis avec le Roi Abdallah dans sa chambre d’hôtel. C’était une marque d’appréciation à l’attention du Roi et une preuve de l’attention particulière que les deux plus hauts dirigeants turcs portaient envers l’Arabie Saoudite. 

Les deux pays ont également coopéré dans le cadre de la coalition contre Daech menée par les Etats-Unis. Mais l’engagement turc n’avait pas été aussi fort que celui d’autres pays.

En août 2014, le Cheikh Abdelaziz ben Abdallah Al-Cheikh, le Grand mufti de l’Arabie Saoudite, condamna Daech, en disant : « Les idées d’extrémisme, de radicalisme et de terrorisme n’ont rien à voir avec l’Islam ». Durant cette même période, dans une coïncidence fâcheuse, Ahmet Davutoglu, qui était alors Premier ministre, minimisa la gravité de l’existence de Daech en qualifiant ce dernier de « rien d’autre qu’un groupe de jeunes en colère ». Cette tentative de banalisation de la menace que représentait Daech a refait surface aujourd’hui, lorsqu’il a annoncé la création de ‘Futur’, un nouveau parti politique.

Extrait des archives d’Arab News, le 11 novembre 2002.
Extrait des archives d’Arab News, le 11 novembre 2002

La déviation de la Turquie de sa position traditionnelle de non-interférence dans les affaires du monde arabe a débuté à travers son soutien militaire aux Frères musulmans en Syrie et en Libye et son appui politique à cette organisation en Egypte, en raison de l’inspiration profonde de l’AKP de l’idéologie des Frères. Dans le clivage entre les pays Arabes et le Qatar, la Turquie s’est rangée du côté du Qatar, probablement pour cette même raison : sa tendance à suivre l’idéologie des Frères musulmans.

« Les Turcs veulent des dirigeants qui renverseront la soupe corrompue qu’est devenue la politique turque et se comporteront de manière juste et honnête »

Extrait d’un éditorial paru dans Arab News, le 5 Novembre 2002.

Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la République de Turquie, avait, en 1934, confié à un sous-secrétaire aux ministère des Affaires étrangères que « les relations étroites de la Turquie avec de nombreux pays Arabes sont de précieux atouts. Nous devons les maintenir et les améliorer, mais cela ne doit pas être confondu avec une ingérence dans les affaires arabes internes. La Turquie ne doit pas tenter de prodiguer des conseils, à moins qu’on ne le lui demande ». Aujourd’hui, la Turquie se comporte de manière diamétralement opposée à ces préceptes.

L’idéologie néo-ottomane de Davutoglu a jeté de l’huile sur le feu. Dans le programme scolaire en Turquie, il est mentionné que les Ottomans ont apporté paix, justice et stabilité au Moyen-Orient et dans les Balkans. Beaucoup en Turquie sont attachés à ces idées, mais ceux qui ont étudié l’histoire à partir d’autres livres savent que les aspects mémorables de la trace laissée par les Ottomans au Moyen-Orient et dans les Balkans sont plutôt négatifs.

La Turquie doit renoncer à cette idéologie usée et garder en mémoire que l’Empire ottoman s’est écroulé il y a 100 ans. Elle doit donc bâtir ses relations avec les pays qui faisaient partie de cet empire en prenant comme base les réalités du monde d’aujourd’hui. 

 

Yasar Yakis est un ancien ministre des Affaires étrangères de Turquie et un membre fondateur de l’AKP, le parti au pouvoir à Ankara. Twitter : @yakos_yasar


Soudan : attaque de drones sur la capitale Khartoum pour la troisième journée consécutive

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
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  • "À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman
  • Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs

KHARTOUM: Des drones ont visé jeudi la capitale soudanaise Khartoum et son aéroport, tenus par l'armée, pour la troisième journée consécutive, ont rapporté à l'AFP des témoins.

"À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman.

Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs.

"Après quatre heures, le bruit des drones était fort. Je les ai vus se diriger vers l'aéroport et j'ai entendu des explosions", a-t-il indiqué.

Depuis mardi, l'aéroport de la capitale, hors service depuis deux ans et sur le point de rouvrir, est en proie à des attaques de drones attribuées aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), engagées depuis avril 2023 dans une guerre pour le pouvoir contre l'armée régulière.

Sa réouverture, initialement prévue mercredi" a été suspendue "jusqu'à nouvel ordre, a déclaré à l'AFP un responsable de l'aéroport sous couvert d’anonymat.

Malgré la reprise de Khartoum par l'armée au printemps, la ville demeure largement dévastée, marquée par des coupures d'électricité récurrentes et des frappes de drones des FSR.

Plus d'un million de personnes déplacées y sont retournées au cours des dix derniers mois, selon l'agence des migrations de l'ONU.

Depuis quelques semaines, le gouvernement s'efforce d'y rétablir les services, dont l'aéroport, afin de relocaliser des institutions clés depuis Port-Soudan, port de la Mer Rouge, devenue capitale de facto depuis le début de la guerre.

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".


Israël expulse 32 militants étrangers venus en Cisjordanie pour la récolte des olives

Le ministre israélien de la Justice a indiqué mercredi avoir ordonné l'expulsion de 32 militants étrangers venus assister des Palestiniens à récolter des olives en Cisjordanie occupée, au motif qu'ils avaient enfreint un ordre militaire. (AFP)
Le ministre israélien de la Justice a indiqué mercredi avoir ordonné l'expulsion de 32 militants étrangers venus assister des Palestiniens à récolter des olives en Cisjordanie occupée, au motif qu'ils avaient enfreint un ordre militaire. (AFP)
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  • La récolte des olives est cette année particulièrement violente, avec plusieurs actes de vandalisme et d'attaques de colons israéliens, ont constaté des journalistes de l'AFP
  • Les militants étrangers estiment que leur présence est dissuasive contre ce genre d'incidents dans les zones rurales de Cisjordanie

RAMALLAH: Le ministre israélien de la Justice a indiqué mercredi avoir ordonné l'expulsion de 32 militants étrangers venus assister des Palestiniens à récolter des olives en Cisjordanie occupée, au motif qu'ils avaient enfreint un ordre militaire.

L'ordre d'expulsion signé par le ministre, Yariv Levin, fait suite à une plainte déposée par le président du conseil des colonies du nord de la Cisjordanie, Yossi Dagan, contre les "provocations" d'"anarchistes".

Rudy Schulkind, un Britannique de 30 ans, figure parmi les personnes expulsées. Joint par téléphone, il a indiqué à l'AFP être venu en Cisjordanie pour apporter son soutien à des agriculteurs palestiniens.

La récolte des olives est cette année particulièrement violente, avec plusieurs actes de vandalisme et d'attaques de colons israéliens, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les militants étrangers estiment que leur présence est dissuasive contre ce genre d'incidents dans les zones rurales de Cisjordanie.

Rudy Schulkin a raconté à l'AFP avoir été détenu pendant 72 heures avant d'être expulsé le 19 octobre.

"Nous avons été arrêtés après que la zone où nous récoltions a été déclarée zone militaire", a-t-il expliqué, décrivant une tactique selon lui courante contre les Palestiniens.

Il a ajouté que les 32 bénévoles internationaux avaient tous été arrêtés dans une oliveraie près de la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.

Rudy Schulkin a ajouté qu'ils "n'avaient jamais été présentés devant un juge".

Le ministre israélien de la Justice a déclaré que l'expulsion avait été cosignée par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et a accusé les militants d'avoir violé "un ordre du commandant militaire" et d'appartenir à l'UAWC, l'Union des comités de travail agricole.

L'UAWC est une organisation palestinienne à but non lucratif dédiée au développement agricole. Israël l'a qualifiée d'organisation terroriste en 2021, ainsi que cinq autres ONG, dans une décision condamnée par l'ONU.

M. Schulkind n'a pas révélé le nom de l'organisation dont il était membre, mais Fouad Abou Seif, directeur général de l'UAWC, a déclaré à l'AFP que les volontaires participaient à une "campagne nationale" organisée par de nombreuses ONG palestiniennes et le ministère palestinien de l'Agriculture.

Fouad Abou Seif a précisé que l'UAWC était membre de cette campagne, mais n'en était pas l'organisateur. De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné ces arrestations.


Israël: la Knesset vote pour l'examen de projets de loi visant à annexer la Cisjordanie

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  • "Je ne permettrai pas à Israël d'annexer la Cisjordanie", a déclaré Trump aux journalistes à la Maison Blanche le 26 septembre. "Non, je ne le permettrai pas. Cela n'arrivera pas."
  • Les députés israéliens se sont prononcés sur deux projets de loi en lecture préliminaire, un vote destiné à autoriser l'examen en première lecture des projets de loi

JERUSALEM: Le Parlement israélien (Knesset) s'est prononcé mercredi pour l'examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie occupée, en pleine visite du vice-président américain JD Vance en Israël.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël dans sa guerre contre le mouvement islamiste Hamas, s'est prononcé contre toute annexion de la Cisjordanie par Israël, que soutient l'extrême droite israélienne.

"Je ne permettrai pas à Israël d'annexer la Cisjordanie", a déclaré Trump aux journalistes à la Maison Blanche le 26 septembre. "Non, je ne le permettrai pas. Cela n'arrivera pas."

Les députés israéliens se sont prononcés sur deux projets de loi en lecture préliminaire, un vote destiné à autoriser l'examen en première lecture des projets de loi.

Le premier texte, proposé par le chef du parti nationaliste Israël Beiteinou (opposition), Avigdor Lieberman, visant à étendre la souveraineté israélienne à Maalé Adumim, une colonie de plus de 40.000 habitants située juste à l'est de Jérusalem, a été adopté par 32 députés contre 9.

Le deuxième projet de loi, proposé par le député d'extrême-droite Avi Maoz, lui aussi dans l'opposition, visant à appliquer la souveraineté israélienne sur l'ensemble de la Cisjordanie, a été adopté en lecture préliminaire par 25 députés pour et 24 contre.

Selon les médias, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait ordonné aux députés de son parti, le Likoud, de s'abstenir pendant les votes.

Le Likoud a qualifié les votes de "provocation de l'opposition visant à nuire à nos relations avec les États-Unis et aux grandes réalisations d'Israël" dans la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par le Hamas, dans un communiqué.

"La véritable souveraineté ne s'obtient pas par une loi symbolique (...) mais par un travail efficace sur le terrain et par la création des conditions politiques propices à la reconnaissance de notre souveraineté, comme cela a été fait dans le Golan et à Jérusalem", ajoute le texte.

Israël a approuvé en août un projet clé de construction de 3.400 logements en Cisjordanie, dénoncé par l'ONU et plusieurs dirigeants étrangers.

Selon ses détracteurs, ce projet, baptisé E1, couperait la Cisjordanie en deux et empêcherait définitivement la création d'un éventuel Etat palestinien.

Lors d'un événement organisé à Maalé Adoumim le 11 septembre, M. Netanyahu avait affirmé qu"il "n'y aura pas d'Etat palestinien" et dit vouloir "doubler la population de la ville".

Hors Jérusalem-est, occupée et annexée par Israël, quelque trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, aux côtés d'environ 500.000 Israéliens installés dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international.

La colonisation de la Cisjordanie, frontalière de la Jordanie, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite, depuis 1967.

Ces derniers mois, plusieurs ministres israéliens d’extrême droite ont appelé ouvertement à l'annexion de la Cisjordanie.

Mercredi dans un communiqué, le ministère jordanien des Affaires étrangères a dit "condamner fermement" ces votes qu'il qualifie de "violation flagrante du droit international et d'atteinte grave à la solution à deux Etats".

De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères, basé à Ramallah, a condamné le vote de la Knesset, déclarant qu'il "rejette fermement les tentatives de la Knesset d'annexer des terres palestiniennes ".

"Le ministère a souligné que les territoires palestiniens occupés en Cisjordanie, y compris à Jérusalem, et la bande de Gaza, constituent une seule et même unité géographique sur laquelle Israël n'a aucune souveraineté", a-t-il déclaré, selon l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.