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L’ascension et la chute de Daech

Mené par le ‘calife’ d’origine irakienne Abou Bakr Al-Baghdadi, le groupe a décrété que son nom serait désormais ‘Etat islamique’ (AFP).
Mené par le ‘calife’ d’origine irakienne Abou Bakr Al-Baghdadi, le groupe a décrété que son nom serait désormais ‘Etat islamique’ (AFP).
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Publié le Mardi 08 décembre 2020

L’ascension et la chute de Daech

  • Le 30 juin 2014, Arab News a rapporté qu’un groupe terroriste sunnite, sous le nom d’Etat islamique d’Irak et du Levant, avait annoncé la création d’un califat
  • Connu dans le monde Arabe sous le nom de Daech, le groupe est responsable d’un règne de la terreur, marqué par des milliers de morts

Résumé

Le 30 juin 2014, Arab News a rapporté qu’un groupe terroriste sunnite, sous le nom d’Etat islamique d’Irak et du Levant, avait annoncé la création d’un califat, imposant son interprétation extrême de la Charia, la loi islamique, sur les régions conquises en Syrie et en Irak.  

Mené par le ‘calife’ d’origine irakienne Abou Bakr Al-Baghdadi, le groupe a décrété que son nom serait désormais ‘Etat islamique’. Les territoires de son califat s’étendaient d’Alep en Syrie jusqu’à Diyala en Irak. 

Connu dans le monde Arabe sous le nom de Daech, le groupe est responsable d’un règne de la terreur, marqué par des milliers de morts, des personnes détenues comme esclaves, des antiquités d’une valeur inestimable détruites ou volées, et des sites historiques dévastés, de Palmyre en Syrie jusqu’à Mossoul en Irak. 

Bien que Daech existe encore en tant qu’idéologie ou menace, durant les cinq dernières années, une coalition de plusieurs dizaines de nations, dont six Etats du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), menée par les Etats-Unis, lui a repris 110 000 kilomètres carrés de territoires, libérant de son joug sept millions de personnes. 

En octobre 2019, Al-Baghdadi s’est suicidé durant un raid américain sur sa cache, dans le Nord de la Syrie. 

En juin 2014, je faisais partie de l’équipe qui avait lancé un nouveau groupe de travail (Think Tank) pour étudier l’extrémisme religieux. Notre mécène, l’ancien Premier ministre Tony Blair, pensait depuis un certain temps que les éléments idéologiques des groupes extrémistes étaient négligés, et qu’il était nécessaire d’avoir plus de recherches axées sur le sujet. 

Durant le même mois, Daech avait rapidement franchi le Nord de l’Irak, repoussant les troupes gouvernementales et capturant une quantité importante de matériels, ce qui allait renforcer un peu plus ses nouvelles positions. Le 29 juin, dans la Mosquée centrale de Mossoul, Abou Bakr Al-Baghdadi, le chef du groupe, s’est déclaré calife d’un nouveau califat. 

Le monde était fasciné et horrifié. La plupart des gens n’avaient jamais entendu parler de Daech et ignoraient ses liens avec Al-Qaïda, tissés durant la guerre d’Irak. Comment ce groupe avait-il surgi de nulle part pour conquérir le Nord de l’Irak ainsi que des territoires en Syrie ?

L’intérêt était tel qu’un article expliquant les origines du groupe, que j’avais publié sur le site de notre groupe de travail, était, à un moment, en tête des sujets de recherche sur Google. 

Pour les extrémistes et leurs sympathisants à travers le monde, c’était l’instant qu’ils avaient attendu et pour lequel ils s’étaient battus durant de nombreuses années. L’approche précautionneuse d’Al-Qaïda avait causé d’immenses frustrations. Enfin, pensaient-ils, se tenaient devant eux un chef et un groupe capables de réaliser les promesses qui leur avaient été faites.  

Les extrémistes ont accouru en masse pour rejoindre Daech. Les estimations de 2016 indiquaient que 40 000 combattants étrangers avaient rejoint les rangs du groupe, avec un flux, à son pic, estimé à 2 000 par mois. La majorité venait du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Mais un nombre important venait d’Occident, du Sud et du Sud-Est de l’Asie. 

A travers l’histoire moderne, dans tout mouvement social ou politique, de nouveaux types d’organisations ont fait surface et ont modifié les termes du débat. C’était le cas d’Al-Qaïda avec les attaques du 11 septembre 2001 et c’est également celui de Daech en 2014.

« A travers la planète, des gens prétendent encore agir au nom du prétendu califat d’Al-Baghdadi ».

Peter Welby

C’est probablement l’utilisation par Daech de moyens de propagande qui a retenu le plus l’attention (et une partie des violences, telles que l’immolation de Muath Al-Kasasbeh, le pilote jordanien, étaient perpétrées pour des raisons de propagande). 

Cette propagande a produit des vidéos éditées de manière professionnelle ainsi que des magazines.  De larges communautés ont été créées sur les réseaux sociaux. Les efforts pour contrer Daech, en ayant recours aux mêmes moyens, n’ont connu qu’un succès très limité, parce que la majorité de ceux qui s’y sont employé n’ont pas compris que la production de vidéos éditées de manière quasi-professionnelle n’était pas le but, mais simplement un mécanisme pour communiquer des idées.  

Les dates clés

  1. Le 29 juin 2014 : Daech proclame la formation d’un califat, dirigé par l’Irakien Ibrahim Awwad Ibrahim Al-Badri, connu sous le nom d’Abou Bakr Al-Baghdadi.
  2. Le 5 juillet 2014 : Al-Baghdadi fait sa seule apparition publique connue, dans une vidéo filmée à la Mosquée d’Al-Nouri, à Mossoul. 
  3. Le 25 juillet 2014 : Daech publie des photos de la décapitation de douzaines de soldats syriens capturés. Durant les années qui suivent, d’autres vidéos de décapitations paraîtront, dont celles des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et des travailleurs humanitaires britanniques Alan Henning et David Haines. 
  4. Septembre 2014 : Les Américains forment une coalition internationale contre Daech.  
  5. Le 1er juin 2017 : Les combattants de Daech tuent 163 personnes à Mossoul, en Irak.  
  6. Le 21 juin 2017 : Daesh détruit la Grande Mosquée d’Al-Nouri, l’un des trésors historiques de Mossoul.  
  7. Décembre 2017 : Daech détruit des monuments historiques à Palmyre en Syrie, classés au patrimoine mondial de l'humanité, établi par l'Unesco.
  8. Le 26 octobre 2019 : Les forces spéciales américaines repèrent la cache d’Al-Baghdadi dans le Nord de la Syrie. En activant sa ceinture d’explosifs, il se tue lui-même et trois de ses enfants.  
  9. Le 14 novembre 2019 : Lors d’une réunion ministérielle à Washington, la coalition internationale de 82 membres, célèbre la libération des territoires qui avaient été pris par Daech, mais prévient que « ce succès et la défaite durable de Daech sont compromis…notre travail n’est pas terminé ». 

Un autre domaine de changement radical résidait dans l’approche de Daech sur sa gouvernance. D’autres groupes terroristes transnationaux s’étaient essayés à la gouvernance auparavant – notamment Al-Qaïda dans la Péninsule arabe à la suite des attentats de 2011. Et d’autres groupes extrémistes de différentes idéologies avaient également tenté la gouvernance à une grande échelle, tels que les Talibans en Afghanistan. Mais Daech était le premier groupe avec une idéologie explicitement transnationale (il cherchait à établir un califat global) à tenter une gouvernance à grande échelle. Il lança un appel pour recruter des médecins et enseignants, il annonça en grande fanfare la création d’une monnaie et encouragea ceux qui rejoignaient son territoire à brûler leurs passeports. 

Image retirée.

« L’Irak a déclaré que le ‘califat’ de Daech touchait à sa fin, trois ans après sa proclamation, à la suite de la reconquête de la mosquée emblématique d’Al-Nouri, ce jeudi ».

        Extrait d’un article de Siraj Wahab à la une d’Arab News, le 30 juin 2017. 

Cela est lié au troisième domaine de changement radical et à la raison que, même aujourd’hui, alors que la majorité des territoires de Daech ont été libérés, des extrémistes des quatre coins de la planète commettent encore des attentats au nom du groupe. Les actes de Daech en 2014 ont lancé un message à travers le monde islamiste : « Nous tenons nos engagements ». Durant des décennies, des groupes divers et variés ont prétendu chercher à créer un califat. La plupart des observateurs ne les ont pas pris au sérieux et se sont concentrés sur la recherche de moyens pour que l’Occident cesse de les provoquer. Les actions de Daech lui ont fourni une légitimité aux yeux de ses sympathisants idéologiques. 

Les combattants d’autres groupes extrémistes en Syrie et en Irak ont déserté – contrairement à Daech, leurs leaders étaient de simples chefs de guerre. Des groupes à travers le monde, du Nigeria aux Philippines, ont prêté allégeance à Daech. Et à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, des cellules de Daech se sont engagées pour accroître son territoire. 

Six ans plus tard, Al-Baghdadi est mort et les territoires de son califat en Syrie et en Irak n’appartiennent plus à Daech. Mais l’allégeance idéologique existe encore : Au Nigeria, dans le Sinaï, au Yémen, en Syrie, en Irak et ailleurs à travers le globe, des gens disent encore agir au nom d’Al-Baghdadi et de son prétendu califat. 
Image retirée.
Extrait d’un article d’Arab News, le 30 juin 2017


Voilà le pouvoir d’une idéologie. Quand nous sommes trop concentrés sur des personnalités, une propagande ou des territoires, nous risquons de passer à travers l’aspect le plus important. Ce n’était pas la personnalité charismatique de Baghdadi qui poussait des gens, qui ne l’avaient jamais rencontré et n’avaient jamais entendu parler de lui, à lui prêter allégeance. Si des vidéos astucieusement montées suffisaient, le monde entier se précipiterait pour prêter allégeance à Peter Jackson. Si les territoires étaient la clé, alors les soutiens pour Daech se seraient essoufflés sur les rives de l’Euphrate. Toutes ces choses ont leur importance, mais c’est l’idée d’un califat et les moyens de réaliser cette idée qui rassemblent les sympathisants de Daech. 

Peter Welby est un consultant sur les religions et les affaires mondiales, spécialisé dans le monde arabe. Il était auparavant directeur de la rédaction d’un groupe de travail sur l’extrémisme religieux, ‘Centre on Religion & Geopolitics’ (Le Centre sur la Religion et la Géopolitique) et a travaillé dans les affaires publiques dans le Golfe Arabe. Il est basé à Londres et a vécu en Egypte et au Yémen. 

Twitter : @pdcwelby


L'armée israélienne dit se préparer à une «  offensive décisive » contre le Hezbollah libanais

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
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  • "Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive"
  • Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah"

JERUSALEM: Un commandant de l'armée israélienne a indiqué vendredi que les troupes dans le nord du pays, où Israël à une frontière avec le Liban, se préparaient à une "offensive décisive" contre le Hezbollah, après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers.

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah et l'armée israélienne échangent des tirs quasi quotidiennement depuis l'attaque le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah", selon un communiqué de l'armée.

Les troupes israéliennes dans le nord sont actuellement en opération pour protéger les habitants de cette partie du pays et "préparer la transition vers l'offensive", a ajouté le général Gordin, commandant les forces israéliennes dans le nord.

"Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive", a-t-il encore dit.

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

La plupart d'entre eux, 342 personnes, ont été confirmés comme étant des combattants du Hezbollah, mais le bilan comprend également 104 civils. M. Gordin n'a pas mentionné de victimes civiles. Dans le nord d'Israël, au moins 18 soldats israéliens et 13 civils ont été tués, selon l'armée.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, affirme que ses attaques contre Israël depuis le 8 octobre ont pour objectif de soutenir son allié du Hamas.

Des dizaines de milliers d'habitants ont depuis été déplacés au Liban et en Israël en raison de cette flambée de violence transfrontalière.


Polio, eaux usées, hôpitaux surchargés: la crise sanitaire à Gaza

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
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  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza
  • De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

Voici un aperçu de certains des défis sanitaires auxquels est confronté le territoire palestinien, selon l'OMS.

Polio dans les eaux usés

Menace largement répandue voici encore une quarantaine d'années, la poliomyélite - qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles - a très largement disparu dans le monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager: le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l'origine dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). C'est ce poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc) qui a été retrouvé à Gaza.

Lorsqu'elles se répliquent dans le tube digestif, les souches de VPO changent génétiquement et peuvent se propager dans les communautés qui ne sont pas complètement vaccinées contre la poliomyélite, en particulier dans les zones où les conditions d'hygiène et d'assainissement sont mauvaises, ou dans des zones surpeuplées.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.

Aucun prélèvement humain n'a encore été effectué à Gaza de sorte que l'OMS ne sait toujours pas si quelqu'un y a été infecté par le poliovirus. L'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) espèrent collecter cette semaine les premiers échantillons humains.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio.

Manque d'eau et d'assainissement

L'OMS et ses partenaires espèrent achever l'évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l'OMS a prévenu qu'il y a "un risque élevé" de propagation du poliovirus à Gaza et au niveau international "si cette épidémie ne fait pas l'objet d'une réponse rapide et optimale".

Le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, espère que des recommandations pourront être publiées dimanche.

Mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre", a-t-il relevé mardi, lors d'un point de presse.

"Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... la situation s'annonce très mauvaise", a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l'OMS est "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Système de santé dévasté 

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés" dans le complexe médical Nasser après de nouveaux bombardements lundi à Khan Younès, dans un contexte de "grave pénurie de réserves de sang, de fournitures médicales et de lits d'hôpitaux".

Avant le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par les attaques du Hamas, il y avait environ 3.500 lits d'hôpitaux dans le territoire palestinien. Aujourd'hui, l'OMS estime qu'il y en a 1.532.

Seulement 45 des 105 établissements de soins de santé primaires sont opérationnels. Huit des dix hôpitaux de campagne sont opérationnels, dont quatre seulement partiellement.

Dans une telle situation, "il se peut que davantage de personnes meurent de maladies transmissibles que des blessures" liées à la guerre, a averti le Dr Saparbekov.

Selon ce responsable de l'OMS, "jusqu'à 14.000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.


Les EAU proposent une mission internationale temporaire pour l'après-guerre à Gaza

Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
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  • Elle a souligné le rôle clé des États-Unis dans le succès de la mission
  • La mission ouvrirait la voie à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime

ABOU DHABI : Les Émirats arabes unis ont appelé à l'établissement d'une mission internationale temporaire pour poser les jalons d'une nouvelle gouvernance à Gaza après la guerre.

Jeudi, dans un communiqué relayé par l'agence de presse nationale, Reem Al-Hashimy, ministre d'État pour la coopération internationale,  a déclaré que cette mission viserait à rétablir l'ordre et à faire face à la crise humanitaire dans Gaza post-conflit.
Selon la ministre, la mission devrait être déployée à l'invitation du gouvernement palestinien, sous la houlette d'un "nouveau Premier ministre crédible et indépendant", pour répondre aux besoins des Palestiniens et reconstruire Gaza. 

Elle préparerait le terrain pour la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime.

Al-Hashimy a souligné qu'un retour à la situation d'avant le 7 octobre ne garantirait pas une paix durable, cruciale pour la stabilité régionale. 

Elle a exhorté les États-Unis à mener les efforts internationaux pour reconstruire Gaza, parvenir à la solution à deux États et faciliter les réformes palestiniennes, autant d'éléments qui contribueraient au succès de la mission internationale.

Israël, a-t-elle ajouté, doit également respecter le droit humanitaire international.

"Gaza ne peut se relever sous un blocus continu, ou si l'Autorité palestinienne légitime est empêchée d'assumer ses responsabilités", a-t-elle affirmé, appelant à l'arrêt des colonies israéliennes illégales et des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

La ministre a réitéré le soutien des EAU aux efforts internationaux pour la solution à deux États.
"Notre ambition dépasse les frontières de Gaza et exige une collaboration internationale. L'établissement de la paix n'est pas seulement une nécessité régionale, mais un enjeu global qui profiterait à tout le Moyen-Orient et au monde entier", a-t-elle souligné pour conclure.