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La crise financière mondiale de 2008

Le danger du ralentissement économique actuel provoqué par la pandémie du coronavirus réside dans le fait qu’un monde plus divisé ne sera pas en mesure d’appliquer les remèdes qui nous ont permis de résoudre les précédentes crises (AFP)
Le danger du ralentissement économique actuel provoqué par la pandémie du coronavirus réside dans le fait qu’un monde plus divisé ne sera pas en mesure d’appliquer les remèdes qui nous ont permis de résoudre les précédentes crises (AFP)
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Publié le Mardi 08 décembre 2020

La crise financière mondiale de 2008

  • Le 15 Septembre 2008, l’écroulement de la banque d’investissement Lehman Brothers a provoqué une onde de choc à travers la planète
  • La crise de 2008-2009 a provoqué des changements inédits - et instauré la peur- dans l’économie mondiale

La chute de Lehman Brothers a déclenché ce qui était alors considéré comme la plus grande récession de l’histoire moderne.  

Résumé

Le 15 Septembre 2008, l’écroulement de la banque d’investissement Lehman Brothers a provoqué une onde de choc à travers la planète. Ce qui a commencé comme un problème touchant le marché de l’immobilier américain s’est transformé en crise financière mondiale.

La crise de 2008-2009 a provoqué des changements inédits - et instauré la peur- dans l’économie mondiale. L’intervention des gouvernements, dont celle notable de la Chine, a permis d’éviter la catastrophe, mais a fait exploser la dette. Dans le ralentissement économique que nous vivons actuellement, provoqué par la pandémie du coronavirus, le danger que nous courons est qu’un monde plus divisé ne soit pas en mesure d’appliquer ces mêmes remèdes.

 

DUBAI - Dans son récit à sensation sur la crise financière mondiale de 2008, Too Big to Fail (littéralement : trop gros pour échouer), Andrew Ross Roskin a écrit : « Je n’avais jamais été témoin de tels changements fondamentaux et dramatiques dans les paradigmes économiques et d’une telle autodestruction spectaculaire d’institutions renommées ».

Quels superlatifs pourrait bien utiliser Rorkin s’il venait à faire le récit de la crise actuelle, dont le calcul des répercussions menace d’éclipser des annales les dommages économiques causés il y a un peu plus d’une décennie ?

Les événements de la crise financière mondiale avaient paru à l’époque tellement transformationnels qu’il était impossible d’imaginer qu’une crise similaire puisse prendre place une seconde fois dans une même vie.

Au début de 2007, le monde semblait être sur une trajectoire en amélioration constante, caractérisée par une hausse de la croissance économique, des marchés boursiers et du niveau de vie. Le secteur financier, notamment dans les produits immobiliers, était une machine perpétuelle de création de richesse.

A la fin de l’année 2009, les marchés boursiers s’étaient écroulés, les économies à travers le monde étaient en récession profonde et les individus – ceux qui n’étaient pas ruinés et n’avaient pas perdu leur maison – avaient vu leurs conditions de vie se détériorer de telle façon que beaucoup jetèrent tout simplement l’éponge. Le nombre de suicides avait drastiquement augmenté.

En 2007, au Moyen-Orient, le prix du pétrole – comme toujours, le facteur déterminant pour l’économie régionale - avait été en augmentation depuis l’arrivée du nouveau millénaire, entrainé par le boom économique mondial.

L’Arabie Saoudite bénéficiait de ces revenus et réfléchissait à la manière de diversifier son économie pour être moins dépendante du pétrole. Son entrée dans l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) deux années plus tôt l’avait dotée d’une plus grande ouverture sur le monde, en gardant peut-être un œil fixé sur Dubaï qui représentait une inspiration pour le monde arabe en termes de succès économiques.

Deux années plus tard, le prix du pétrole s’est écroulé, perdant $100 par baril dans la seconde moitié de 2008. Les plans de diversification étaient mis en suspens, les responsables politiques étant bien trop occupés à assurer la survie de leurs nations. Enfin, l’émirat de Dubaï s’est retrouvé au bord du gouffre par la faute d’un modèle économique reposant trop fortement sur une dette massive.

« C’était l’équivalent financier du 11 septembre 2001 », comme l’avait décrit, à l’époque, un journaliste.

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« L’Asie s’est effondrée la première hier, à l’annonce de la nouvelle, suivie par le Moyen-Orient, la Russie et puis l’Europe, avant que l’onde de choc n’atteigne les marchés d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud ».

Extrait d’un article de Khalil Hanware à la Une de Arab News, le 16 Septembre 2008.

Comme l’attaque terroriste quelques années auparavant, l’épicentre de la crise financière mondiale se situait à New York. ‘Les maîtres de l’univers’ sur Wall Street avaient rejailli des cendres des attaques d’Al-Qaïda et de l’explosion de la bulle Internet et avaient en leurs mains une pile d’argent à investir – qui n’était bien sûr pas le leur.

Le rêve américain – une maison, une ou deux voitures, peut-être même un bateau – était à portée de main. Tout était bien évidemment acheté à crédit. Et Wall Street avait inventé des moyens révolutionnaires de financement.

Tout ce crédit pouvait être regroupé dans des titres de créances collatéralisés, les CDO (Collateralized Debt Obligation), vendus comme des instruments d’investissement qui pouvaient être échangés sur les marchés par les principales firmes financières. Ces dernières étaient, bien sûr, ‘trop importantes pour échouer’.

Mais quand vint l’été de 2007, ce qui était désormais connu sous le nom de marché des ‘subprimes’, ou le marché du crédit immobilier, connaissait de sérieuses difficultés.  La valeur des titres financiers ‘CDO’, tenant aux actifs qu’ils agglutinent, était équivalente à celle du produit le plus toxique placé dans chaque panier.

Le premier signe annonciateur d’un danger réel pour le marché immobilier américain est apparu lorsque Merril Lynch, l’une des plus anciennes institutions de Wall Street, a annoncé des pertes astronomiques de 5,5 milliards de dollars.

L’effet de contagion a ensuite touché le marché boursier, avec des indices affichant des pertes de 50% en quelques mois. Les petits commerces familiaux ou ‘mom and pop businesses’ se sont réveillés avec la gueule de bois, leurs pensions s’étant désintégrées à la suite du bain de sang sur la place financière de Wall Street. 

Les Dates Clés :

 

  1. Le 5 octobre 2007 : Merril Lynch, l’une des banques d’investissement les plus prestigieuses de Wall Street, annonce des pertes importantes, ce qui braque les projecteurs sur la réalité de la crise immobilière aux Etats-Unis en phase de contamination de l’ensemble du système financier. La banque sera vendue à son concurrent Bank of America pour éviter sa banqueroute.
  2. Le 27 février 2008 : L’indice du Dow Jones atteint les 7 000 points, ce qui représente une perte de 50% sur les quatre derniers mois. La crise bat son plein sur la principale place financière mondiale.
  3. Le 15 septembre 2008 : La chute de Lehman Brothers, l’une des banques ‘au sang bleu’ de Wall Street, provoque une onde de choc à travers le monde et transforme le problème du secteur immobilier américain en une crise financière mondiale. Un analyste la qualifie de 11 septembre financier.
  4. Le 22 juin 2009 :  La Banque Mondiale alerte sur une baisse de l’activité économique mondiale de près de 3% sur les prochaines années, la première récession depuis la Seconde Guerre mondiale. La crise financière affecte l’économie mondiale et fait apparaître la menace de seconde ‘Grande Dépression’.
  5. Le 25 novembre 2009 :  ‘Dubai World’, qui a créé la Palme de Jumeirah, filiale la plus connue de ‘Dubai Inc’, le conglomérat de sociétés détenues par le gouvernement, annonce son incapacité à rembourser une dette s’élevant à $63 milliards. Dubaï négocie par la suite l’échelonnement de la dette avec les banques internationales et obtient une aide financière de $20 milliards d’Abou Dhabi.
  6. Le 2 avril 2011 : Signalant la fin de la récession mondiale, le cours du pétrole brut dépasse la marque des $130 le baril, son point culminant depuis le boom qui avait précédé la crise financière. Le cours du pétrole se maintient au-delà des $100 le baril jusqu’au choc de la surabondance de l’offre de l’été 2014.

La crise financière a atteint son point culminant lorsque Lehman Brothers, un pilier du système financier américain depuis 150 ans, a déclaré faillite. Malgré les centaines de milliards débloqués par les autorités fédérales pour soutenir un système défaillant, il s’est avéré que personne ne pouvait être considéré trop gros pour échouer.

Le système financier mondial s’était dangereusement rapproché du point d’implosion totale. Les crédits étaient devenus incroyablement difficiles à obtenir. Une intervention massive des gouvernements, notamment lors des réunions du G20 en 2008 et 2009, permirent de garder le train en marche.

Mais l’économie mondiale ressentait le choc de la crise, et notamment au Moyen-Orient, qui avait surmonté la crise du crédit relativement aisément, grâce à des mesures gouvernementales d’austérité et aux importantes réserves financières des pays de la zone. Le prix du pétrole, vital pour la région, augmenta rapidement à mesure que la situation économique mondiale s’améliorait, soutenue par un stimulus économique de la Chine.

Dubaï était l’exception régionale. Avec des réserves pétrolières limitées, sa croissance débordante avait été alimentée par la dette. A la fin de l’année 2009, l’émirat réalisa qu’il n’était plus en mesure de répondre à ses engagements. La société ‘Dubai World’, l’une des filiales gouvernementales au centre de projets extravagants tels que la Palme de Jumeirah, informa ses créanciers qu’elle demandait un moratoire pour le remboursement d'une partie de sa dette, le temps de renégocier l’échéancier de paiement.

Les négociations, qui s’étaient étendues sur une année entière, avaient été particulièrement tendues. Mais en fin de compte, les créanciers de Dubaï, ainsi que le gouvernement d’Abou Dhabi, intervenant avec une aide salvatrice de $20 milliards dans un acte de soutien fraternel, ont soutenu l’émirat. Le magazine ‘The Economist’ résuma la situation en titrant : « Se tenant immobile, mais encore debout ». 

« Malgré les centaines de milliards débloqués par les autorités fédérales pour soutenir le système défaillant, il s’avéra que personne ne pouvait être considéré trop gros pour échouer ».

Frank Kane

De bien des manières, l’exemple de Dubaï résume la situation mondiale depuis la crise financière de 2008 et indique pour quelles raisons la crise que nous traversons actuellement pourrait devenir bien plus grave. L’émirat a restructuré et prolongé l’échéancier de ses dettes, et en a même comblé certaines, tout en souscrivant à d’autres. Le niveau moyen d’endettement de Dubaï est toujours le même qu’en 2010, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Le monde a également poursuivi sa frénésie d’accumulation de dettes. Le volume total de la dette est estimé à $250 trillions, et a donc été multiplié par trois depuis 2008. Dans de dernières prévisions, le FMI a souligné que les conséquences économiques de la pandémie pourraient être les pires que l’on ait connues depuis la Grande Dépression des années 30.  

Extrait des archives de Arab News, le 16 Septembre 2008.
Extrait des archives de Arab News, le 16 Septembre 2008



L’aspect de l’endettement mis à part, la crise du coronavirus contraste avec la crise de 2008 de bien des manières, dont aucune n’est particulièrement encourageante. Bien sûr, le danger de mort existe, tout comme l’inquiétude que la Chine ne soit pas en mesure de réaliser une seconde opération de sauvetage. Il y a également la peur que les institutions mondiales ne soient pas aussi solides aujourd’hui qu’elles ne l’étaient en 2008, pour adopter les mesures nécessaires afin d’éviter la catastrophe.

« L’économie mondiale s’effondre », titrait récemment le Financial times. Sorkin devra sans doute consulter le lexique des superlatifs pour écrire son prochain livre.

 

Frank Kane a couvert toutes les crises financières depuis 1987, pour plusieurs journaux internationaux de renom.

 


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les actifs du Fonds public d'investissement saoudien ont triplé depuis 2016, l’objectif 2030 ayant été relevé

Les actifs du Fonds public d'investissement saoudien ont triplé depuis 2016, l’objectif 2030 ayant été relevé
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  • La croissance record alimente la création d'emplois, l'expansion du secteur et un puissant changement au-delà du pétrole.
  • L'influence du fonds est évidente dans le lancement de plusieurs mégaprojets visant à redéfinir le paysage économique du Royaume, allant de destinations touristiques de classe mondiale à des zones industrielles avancées.

RIYAD : Le Fonds public d'investissement (PIF) de l'Arabie saoudite a enregistré une hausse de 390% de ses actifs sous gestion depuis le lancement de Vision 2030, selon le dernier rapport annuel de l'initiative.

Les actifs du PIF sont passés de 160 milliards de dollars en 2016 à 941,3 milliards de dollars en 2024, dépassant son objectif annuel de 880 milliards de dollars et soulignant la trajectoire de croissance rapide du fonds dans le cadre du programme de transformation du Royaume.

S'appuyant sur cette dynamique, le fonds a révisé son objectif pour 2030, en augmentant son objectif de gestion d'actifs de 1,87 trillion de dollars à 2,67 trillions de dollars. Cette nouvelle ambition reflète la position renforcée et l'influence croissante du fonds dans l'élaboration de l'économie future de l'Arabie saoudite.

Entre 2016 et 2024, le PIF a affiché un taux de croissance annuel composé de 22%, soulignant sa capacité constante à générer des rendements élevés tout en faisant progresser les priorités de développement nationales.

Les moteurs de l'expansion du PIF

À la suite de sa restructuration dans le cadre de Vision 2030, le PIF est passé d'un fonds souverain traditionnel à un moteur de diversification économique et d'innovation reconnu à l'échelle mondiale.

La croissance du fonds a été propulsée par une approche d'investissement proactive et diversifiée, avec 40% de son portefeuille alloué à des entreprises saoudiennes et à des giga-projets. Parallèlement, il a réalisé des investissements internationaux stratégiques dans des secteurs à fort potentiel.

Cette stratégie équilibrée a contribué à l'expansion des industries prioritaires au sein du Royaume, notamment le tourisme, l'exploitation minière, la culture, la logistique et la technologie, soutenant ainsi les efforts visant à construire une économie résiliente et diversifiée.

Impact économique et croissance sectorielle

Les investissements stratégiques du PIF ont non seulement stimulé la croissance économique, mais aussi la participation du secteur privé, créé des opportunités d'emploi et attiré des investissements directs étrangers.

D'ici à 2024, les initiatives du fonds auront contribué à la création de 1,1 million d'emplois, un bond significatif par rapport aux 77 700 emplois directs et indirects enregistrés en 2021. Au cours de la même période, le nombre d'entreprises créées avec le soutien du PIF a plus que doublé, passant de 45 à 93 dans 13 secteurs stratégiques.

Le fonds a atteint un contenu local de 48% dans l'ensemble de ses projets d'ici à 2024, ce qui témoigne de son engagement ferme à stimuler la croissance économique nationale.

Entre 2021 et le troisième trimestre 2024, le PIF a attiré plus de 37,33 milliards de dollars d'investissements privés dans le cadre d'une série d'initiatives, selon le rapport.

Par le biais de son initiative Private Sector Hub, il a publié plus de 200 opportunités au cours de cette période, représentant une valeur d'investissement totale de 10,67 milliards de dollars.

En outre, plus de 300 entrepreneurs ont été présélectionnés et plus de 200 petites et moyennes entreprises ont été formées pour collaborer avec les entreprises du portefeuille du PIF.

Le rôle du PIF dans le renforcement de l'économie non pétrolière de l'Arabie saoudite a été déterminant.

Selon le rapport, les secteurs non pétroliers représenteront 51% du produit intérieur brut réel du Royaume d'ici 2024, une étape clé dans la réalisation des objectifs de la Vision 2030.

L'influence du fonds est évidente dans le lancement de plusieurs mégaprojets visant à redéfinir le paysage économique du Royaume, allant de destinations touristiques de classe mondiale à des zones industrielles avancées.

Le PIF a également joué un rôle crucial dans l'avancement des réformes du secteur financier. Le nombre de gestionnaires d'actifs agréés en Arabie saoudite a fortement augmenté, passant de seulement cinq en 2019 à 36 en 2024, ce qui témoigne de l'élargissement du paysage d'investissement et de la sophistication des marchés financiers du Royaume.

Renforcer la résilience financière

Le fonds a renforcé sa base financière pour soutenir sa stratégie d'investissement ambitieuse, comme en témoigne le transfert de 8% des actions d'Aramco. Cette opération a réduit la participation directe du gouvernement dans le géant pétrolier à 82,186%, renforçant ainsi la solidité des actifs et la capacité d'investissement du PIF.

En outre, le PIF a obtenu 15 milliards de dollars de facilités de crédit syndiquées auprès de 23 institutions financières mondiales, ce qui a considérablement augmenté ses liquidités et sa flexibilité financière. Ces initiatives s'inscrivent dans le droit fil des objectifs stratégiques du PIF, qui consistent à développer de nouveaux secteurs, à localiser les connaissances et les technologies et à créer des emplois durables et de qualité dans tout le Royaume.

Reconnaissance mondiale

La transformation du PIF n'est pas passée inaperçue sur la scène internationale. Le fonds a été désigné comme la première marque de fonds souverain au monde par Brand Finance, la valeur de sa marque étant estimée à 1,1 milliard de dollars.

En outre, PIF a remporté quatre prix lors de la 2024 Middle East Bonds, Loans & Sukuk Conference, à savoir le meilleur contrat de Sukuk, le meilleur contrat historique, la meilleure équipe de trésorerie et de financement semi-souveraine et le meilleur contrat sur les marchés de capitaux islamiques.

Expansion des marchés de capitaux

Les marchés de capitaux de l'Arabie saoudite se sont développés parallèlement à l'essor du PIF, jouant un rôle essentiel dans l'élargissement de la base économique du pays depuis le lancement de Vision 2030.

Les réformes réglementaires, telles que les mises à jour de la loi sur les sociétés et de la loi sur les appels d'offres et les marchés publics, ont amélioré la transparence, renforcé la confiance des investisseurs et ouvert la voie à une augmentation du nombre d'offres publiques initiales.

La bourse saoudienne a connu une expansion remarquable, le nombre de sociétés cotées passant de 205 en 2019 à 353 en 2024. La participation des investisseurs étrangers a plus que doublé, atteignant 112,8 milliards de dollars en 2024 contre 52,8 milliards de dollars en 2019, tandis que la participation des portefeuilles non saoudiens est passée de 29,3 milliards de dollars en 2016 à 131,5 milliards de dollars.

Le nombre de portefeuilles individuels sur le Saudi Exchange a également fortement augmenté, passant de 9,2 millions en 2016 à 13 millions en 2024.

Parallèlement, la capitalisation boursière du Tadawul (hors Aramco) est passée de 66,5% du PIB en 2019 à 86,7% en 2024, ce qui témoigne de la maturité et de la profondeur croissantes des marchés de capitaux saoudiens. Le secteur bancaire a reflété cette croissance, le total des actifs passant de 693,3 milliards de dollars en 2019 à 1,12 billion de dollars d'ici le deuxième trimestre 2024.

Ces développements ont positionné le secteur financier de l'Arabie saoudite comme l'un des plus dynamiques et des plus accessibles de la région, offrant des opportunités accrues aux investisseurs locaux et mondiaux.

Reflétant cette confiance, les agences de notation internationales ont réaffirmé les solides perspectives économiques de l'Arabie saoudite en 2024. Moody's a attribué la note AA3, Fitch la note A+ et S&P Global Ratings la note A/A-1, toutes avec des perspectives stables.

Au-delà de la Vision 2030

Alors que le Royaume se prépare à entrer dans la phase finale de la mise en œuvre de la Vision 2030 en 2026, l'accent sera de plus en plus mis sur la construction d'un secteur privé durable et résilient. Les principales priorités consistent à réduire la dépendance à l'égard du soutien de l'État tout en favorisant la croissance par des améliorations réglementaires, le développement des infrastructures et des investissements ciblés.

L'Arabie saoudite envisage que le secteur privé joue un rôle de premier plan dans l'avancement de l'économie, en particulier dans des domaines à fort impact tels que la fabrication de pointe, l'intelligence artificielle et l'économie numérique.

En donnant aux entreprises privées les moyens d'agir, le Royaume vise à atteindre son objectif de générer 65% du PIB à partir des activités du secteur privé, le positionnant comme un moteur essentiel de la croissance durable dans les décennies qui suivront la Vision 2030. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com