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Le voyage du prince saoudien dans l’espace

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Publié le Dimanche 13 décembre 2020

Le voyage du prince saoudien dans l’espace

  • Le Prince Sultan ben Salman, 28 ans, fils du Roi Salman, a passé sept jours à mener des expérimentations dans l’espace
  • Durant le voyage spatial de Discovery, le Prince Sultan a également supervisé le déploiement d’Arabsat-1B

La mission spatiale de la NASA avec le Prince Sultan inspira des générations d’Arabes dont l’astronaute émirati Hazza Al-Mansouri

Résumé

Le 17 juin 1985, l’histoire a été écrite quand la navette spatiale Discovery de la NASA a décollé de Cap Canaveral en Floride, lors de sa cinquième mission, avec à son bord, le premier Arabe, premier Musulman et premier membre d’une famille royale à voyager dans l’espace. Il porta les promesses d’une ère nouvelle pour l’exploration spatiale Arabe.

Pilote de la force aérienne royale saoudienne, le Prince Sultan ben Salman, 28 ans, fils du Roi Salman, a passé sept jours à mener des expérimentations dans l’espace, dans le cadre d’un équipage international de sept astronautes.

Durant le voyage spatial de Discovery, le Prince Sultan a également supervisé le déploiement d’Arabsat-1B, le second satellite lancé par l’organisation panarabe, construit pour améliorer les communications téléphoniques et télévisuelles entre les pays arabes.

Apres l’atterrissage de la navette spatiale à la base Edwards de l’armée de l’air américaine en Californie, le Prince Sultan, ayant inspiré une génération entière d’Arabes à lever les yeux vers les étoiles, a été accueilli en héros en Arabie Saoudite et dans le monde arabe en général.

 

AGENCE SPATIALE DES EAU - L’histoire de l’astronomie dans le monde arabe nous ramène au IXème siècle, au temps où les Arabes étaient reconnus pour leur travail durant l’Âge d’Or de l’Islam. A cette époque, la Maison de la Sagesse, qui encourageait les recherches en astronomie, fut établie à Bagdad par le calife abbasside Al-Ma’mun.

Les Arabes et les Musulmans sont forts d’un riche héritage en astronomie, illustré par un nombre important de publications, disponibles à ce jour.

A la fin du VIIIème siècle, Muhammad Al-Fazari fut le premier astronome à concevoir un astrolabe et à l’utiliser comme outil dans la détermination de la qibla. Au IXème siècle, Muhammad Al-Khwarizmi fut l’auteur du livre Zij Al-Sindhind, qui contient un ensemble de tables donnant les positions successives du soleil, de la lune et des planètes. Enfin, au XIème siècle, Omar Khayyam établit le calendrier solaire persan.

 

 

Bien après l’Âge d’Or de l’Islam, les Arabes ont repris leur tradition en astronomie, revitalisant le domaine spatial dans la région.

Le 17 juin 1985, le Prince saoudien Sultan ben Salman devint le premier Arabe et le premier Musulman à voyager dans l’espace, passant sept jours en orbite et participant au lancement d’un satellite pour Arabsat avec la NASA. Le Prince fut une source d’inspiration, marquant la région et le monde entier de son empreinte.

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« Le Prince Sultan, à l’heure actuelle en orbite autour de la terre à bord de la navette Discovery, a déclaré aujourd’hui qu’il ‘allait très bien’. Il ajouta que ‘la vue de la terre est fantastique’.

Extrait d’un article à la une d’Arab News, le 10 juin 1985

L’expérience du Prince Sultan eut un réel impact, particulièrement aux Emirats arabes unis, pays qui a démontré son engagement fort dans l’espace qui commença dès les années 1970, au temps du Cheikh Zayed ben Sultan Al-Nahyan.

Ensuite, le visionnaire Cheikh Zayed rencontra trois astronautes de la mission Apollo 17 : Gene Cernan, Ronald Evans et Harrison Schmidt. Cheikh Zayed a joué un rôle majeur, suscitant et renforçant l’intérêt des Emirats pour l’espace et mettant l’accent sur l’importance d’explorer l’espace au profit de l’humanité.

En 1988, le Cheikh Zayed rencontra le Prince Sultan à son retour de mission dans l’espace et l’interrogea dans les moindres détails sur son voyage. Le Cheikh Zayed décela l’extraordinaire potentiel de l’exploration spatiale. Il avait une vision à long terme des opportunités pour les Emirats dans le domaine spatial et ces derniers, fiers de son approche avant-gardiste, adoptèrent sa vision de l’exploration spatiale.

La vision du Cheikh Zayed et l’étape majeure effectuée par le Prince Sultan représentent les éléments déterminants qui ont suscité l’enthousiasme des Emirats arabes unis et de la région pour l’exploration spatiale. Dès lors, les EAU ont travaillé sur d’ambitieux projets spatiaux, confirmant leur position de premier plan dans le domaine spatial à l’échelle mondiale.

Les EAU ont accompli des réalisations majeures dans l’industrie spatiale, notamment la création du programme spatial national des EAU, le lancement de 10 satellites et la signature de plus de 30 accords pour soutenir le secteur spatial. Ils ont réussi à attirer des investissements d’une valeur de $6 milliards dans l’économie spatiale.

Les dates clés :

  1. Le 1er avril 1985 : Le Prince Sultan et son remplaçant, le Major Abdul Mohsin Hamad Al-Bassam, de l’armée de l’air saoudienne, atterrissent aux Etats-Unis pour suivre un entrainement intensif dans le cadre de la mission spatiale à venir. 
  2. Le 17 juin 1985 : le Prince Sultan décolle de Cap Canaveral à bord de la navette spatiale Discovery, devenant le premier Arabe dans l’espace.
  3. Le 18 juin 1985 : Arabsat-1B est mis sur orbite par l’équipage de la navette spatiale Discovery.
  4. Le 24 juin 1985 : après avoir tourné autour de la terre 111 fois et parcouru 4,6 millions de kilomètres, Discovery atterrit à la base Edwards de l’armée de l’air américaine en Californie.
  5. Le 22 juillet 1987 : Le Syrien Mohammad Farès devient le deuxième Arabe dans l’espace, lors de son voyage sur la station spatiale soviétique Mir. 
  6. Le 27 décembre 2018 : Le Prince Sultan est nommé président du conseil d'administration de la nouvelle commission spatiale saoudienne.
  7. Le 25 septembre 2019 : l’Emirati Hazza Al-Mansouri hisse les couleurs des EAU à la station spatiale internationale lors d’une mission de huit jours, devenant le troisième astronaute arabe dans l’espace et le premier astronaute arabe à fouler le sol de la station spatiale internationale.
  8. L’été 2020 : Date prévue pour le lancement par l’agence spatiale des Emirats arabes unis de la sonde ‘Hope’, première étape vers la colonisation de la planète Mars à l’horizon 2117.

L’envoi du premier astronaute émirati dans l’espace fait figure d’étape majeure dans l’aventure spatiale des Emirats. En foulant le sol de la station spatiale internationale en septembre 2019, dans le cadre d’une mission scientifique, Hazza Al-Mansouri a inspiré une génération de jeunes Emiratis à devenir les prochains pionniers de l’espace. 

La passion d’Al-Mansouri pour la découverte de l’espace et son désir d’ouvrir la voie aux générations futures trouve sa source dans la figure inspiratrice du Prince Sultan. En tant que jeune étudiant, le futur astronaute tomba sur une photo du Prince Sultan, le premier Arabe dans l’espace, dans son livre scolaire de CM1. Ce fut sans conteste un tournant crucial dans sa vie.

Dès cet instant, Al-Mansouri poursuivit son rêve d’aller à la découverte de l’espace.  Il était seulement le premier Emirati et troisième Arabe à effectuer un voyage spatial, mais aussi le premier Arabe à fouler le sol de la station spatiale internationale. Sa mission survint 30 ans après le lancement du Syrien Mohammad Farès dans l’espace en 1987, et 32 ans après le voyage spatial du Prince Sultan en 1985. 

Al Mansouri fut sélectionné dans le cadre du programme spatial national des EAU, qui forme une équipe nationale d’astronautes à prendre part à des missions scientifiques et des missions spatiales habitées. Lors d’un premier appel à candidature, plus de de 4 000 Emiratis ont émis le souhait de devenir astronautes, ce qui démontre, si besoin était, l’enthousiasme de la jeunesse émiratie pour le domaine spatial.

« Quand il était encore un jeune étudiant, Al-Mansouri tomba sur une photo du Prince Sultan, le premier astronaute arabe, dans son livre scolaire de CM1. Ce fut sans conteste un tournant crucial dans sa vie ».

Dr. Eng. Mohammed Nasser Al-Ahbabi, directeur général, Agence spatiale des EAU

Le second appel à candidature du programme spatial a également attiré l’attention de personnes de milieux différents et de tous âges, le plus jeune candidat étant âgé de 17 ans et le plus vieux de 60.

Suite aux succès des astronautes arabes, les EAU poursuivent leurs efforts, créant un effet d’entraînement aux autres nations et permettant au monde arabe de s’affirmer en tant qu’acteur d'importance mondiale dans le domaine spatial. La sonde Hope des EAU, à destination de Mars, prévue pour cette année, permettra d’acquérir une plus grande connaissance de la terre et de son atmosphère.

Dans le cadre de ses initiatives pour encourager la collaboration entre les pays arabes et renforcer la contribution du monde arabe dans le domaine spatial, les EAU ont lancé le Groupe de Coopération spatiale arabe, dont le but est de consolider l’apport des pays arabes dans l’industrie spatiale et de développer la contribution de la région dans la recherche scientifique et le développement.

Extrait des archives d’Arab News du 18 juin 1985
Extrait des archives d’Arab News du 18 juin 1985

Les EAU et l’Arabie Saoudite partagent un intérêt commun dans le domaine de l’espace et une volonté de mettre en commun leurs connaissances et leur expérience. L’agence spatiale des EAU a récemment signé un accord avec la commission spatiale saoudienne, présidée par le Prince Sultan, pour renforcer leur collaboration dans les activités spatiales à des fins pacifiques, avec pour objectifs le développement des capacités techniques et scientifiques et l’échange de connaissances et d’expertise.

Suivre le chemin tracé par le Prince Sultan dans la conquête de l’espace est essentiel pour encourager l’innovation, sensibiliser les populations au domaine spatial. Inspirer les jeunes générations à suivre ce même chemin, là est bien la clé pour convaincre plus d’Arabes à se joindre aux meilleures astronautes du monde. 

 

Le Dr. Eng. Mohammed Nasser Al-Ahbabi est directeur général de l’Agence spatiale des EAU at a joué un rôle clé dans sa création. Ils se souvient d’avoir suivi la mission du Prince Sultan à la télévision et déclare : « Nous étions tous en admiration devant les accomplissements du Prince Sultan, et il nous tarde de suivre les aventures de nos nouveaux, talentueux et ambitieux explorateurs arabes de l’espace ».


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com