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La promesse de paix des Accords d’Oslo

L’accentuation des critiques des pays arabes, accusant le président égyptien Anouar el-Sadate d’avoir ‘vendu’ les Palestiniens et la cause arabe, a contribué au refroidissement des discussions pour la paix. (Getty Images).
L’accentuation des critiques des pays arabes, accusant le président égyptien Anouar el-Sadate d’avoir ‘vendu’ les Palestiniens et la cause arabe, a contribué au refroidissement des discussions pour la paix. (Getty Images).
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Publié le Mardi 08 décembre 2020

La promesse de paix des Accords d’Oslo

  • L’espoir issu de cet accord majeur fut rapidement éteint par une poussée de violence, marquée par l’assassinat du dirigeant israélien Yitzhak Rabin

Résumé

L’effervescence autour des accords de paix égypto-israéliens de 1978 et 1979 s’est estompée pour laisser place à une période creuse de onze années durant lesquelles les efforts de paix se sont retrouvés dans une impasse. La Jordanie a exclu d’entamer des négociations avec l’Etat israélien sans la reconnaissance préalable par ce dernier des droits des Palestiniens. Le Premier ministre israélien Menahem Begin a refusé de reconnaitre les droits des Palestiniens. L’accentuation des critiques des pays arabes, accusant le président égyptien Anouar el-Sadate d’avoir ‘vendu’ les Palestiniens et la cause arabe, a contribué au refroidissement des discussions pour la paix. 

Survint alors l’intervention du président des Etats-Unis, George H.W. Bush, qui voulut capitaliser sur le crédit acquis dans la région après avoir bouté l’Irak de Saddam Hussein hors du Koweït à l’issue de la Guerre du Golfe, le 28 février 1991. Usant de liens d’amitiés tissés à travers les pays du Golfe, Bush exposa son principe ‘d’échange des territoires contre la paix’ et de ‘respect des droits palestiniens’.  

Les discussions sérieuses entre les Israéliens et les Palestiniens ne commencèrent qu’après l’élection de Yitzhak Rabin au poste de Premier ministre d’Israël en 1992, menant aux accords d’Oslo, signés en septembre 1993. 

CHICAGO - En tant que Palestinien, j’ai grandi dans l’ombre des peines et des souffrances du conflit arabo-israélien. Les violences israéliennes durant la guerre, en 1947 et en 1948, ont forcé les membres de la famille de mon père à fuir leurs maisons de Jérusalem-Ouest et à vivre durant plus de deux ans dans la misère d’un camp de réfugiés en Jordanie. Ils y vécurent jusqu’à ce que mon père puisse les aider à le rejoindre aux Etats-Unis en 1951. 

Ma mère et les membres de sa famille à Bethléem, bien que vivant sous contrôle jordanien, ont été forcés de vivre sous les agressions militaires constantes des Israéliens après la guerre. Une incertitude régnait sur leurs chances de survie. Ils ont rejoint le ‘sanctuaire’ de la diaspora qui les a accueillis à bras ouverts en Colombie et au Venezuela. 

Leurs pertes furent conséquentes. Jusqu’à ce jour, plus de 10 acres de terrains situés près de la colonie israélienne de Gilo, appartenant à ma famille maternelle, demeurent sous contrôle israélien et hors de notre portée, simplement parce que nous sommes des Chrétiens palestiniens et non pas des Juifs. 

Le poids de l’accumulation des souffrances fut enfin levé lorsque j’eus le privilège d’assister à la scène de mon héros, Yasser Arafat, serrant la main de notre oppresseur, Yitzhak Rabin, lors de la signature des accords d’Oslo à la Maison Blanche, le 13 septembre 1993. 

Rabin était vu comme un monstre par les Palestiniens. En janvier 1988, alors qu’il était général, il lança l’ordre à ses troupes de ‘briser les os’ de civils palestiniens identifiés comme étant des provocateurs lors des manifestations contre la police israélienne. Rabin ne fut jamais poursuivi mais ses officiers de rangs subalternes firent face à l’indignation générale, mais que le gouvernement et les médias pro-israéliens s’efforçaient d’en minimiser la portée. 

Malgré tout cela, nous étions prêts à mettre ce passé de côté pour un Israélien qui serait capable, pour la première fois, de reconnaître les Palestiniens comme un peuple – un peuple privé par tous ses prédécesseurs, dont Golda Meir, une professeure d’école de Milwaukee qui devint une Première ministre issue de l’immigration et qui déclarait cruellement que les Palestiniens ‘n’existaient pas’. 

Le 13 septembre 1993, nous étions prêts à mettre les douleurs du passé de côté et à aller de l’avant, à prendre un nouveau départ qui était ‘une occasion historique et un espoir’ comme l’avait si bien décrit le président Bill Clinton lors de l’ouverture de cet événement historique. 

Je me souviens d’avoir arraché une poignée d’herbe de la pelouse de la Maison Blanche, devant l’estrade, pour la conserver en souvenir dans le programme qui avait été distribué aux Palestiniens et Israéliens. Nous nous étions tous assis, Juifs et Arabes, les uns à côté des autres, dans les différentes sections, et nous avions accueilli avec soulagement le début de la cérémonie. 

 

Les dates clés

 

  1. Du 8 décembre 1987 au 13 septembre 1993 : Au lendemain de la guerre du Golfe, le président George H.W. Bush intensifie l’engagement des Etats-Unis au Moyen-Orient, notamment en parrainant un traité de paix arabo-israélien basé sur les concepts d’échange des territoires contre la paix et de respect des droits palestiniens. 
  2. Le 6 mars 1991 : La première intifada éclate lorsqu’un camion israélien percute une voiture transportant des ouvriers palestiniens près du camp de réfugiés de Jabalya, dans la bande de Gaza. L’intifada engendre violences et perturbations dans la vie des Israéliens de Gaza, de la Cisjordanie et d’Israël. 
  3. Du 30 octobre au 1er novembre 1991 : A la Conférence de paix de Madrid, le secrétaire d’état américain James Baker invite Israël à se réunir avec des représentants de plusieurs pays arabes pour trouver un accord de paix et établir l’autonomie palestinienne. Israël refuse de discuter directement avec l’OLP et des Palestiniens de la Cisjordanie occupée s’associent avec la délégation jordanienne pour explorer des pistes pour la paix. 
  4. Le 13 juillet 1992 : Yitzhak Rabin est élu Premier ministre et s’engage à faire avancer les discussions de paix et l’établissement de l’autonomie palestinienne. Il entre aussi en négociations secrètes et directes avec l’OLP en Norvège.
  5.  Le 13 septembre 1993 : Sous le parrainage du président Bill Clinton, le chef de l’OLP Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin engagent le processus de l’autonomie palestinienne, qui englobe la reconnaissance de l’Etat d’Israël par les Palestiniens et la reconnaissance de l’OLP par Israël ainsi que l’établissement de l’Autorité nationale palestinienne. L’accord est signé par Mahmoud Abbas et Shimon Peres. 
  6. Le 14 octobre 1994 : Le Prix Nobel de la Paix est attribué à Yasser Arafat, Shimon Peres et Yitzhak Rabin pour la signature des accords d’Oslo.
  7.  Le 26 octobre 1994 : Les progrès avec les Palestiniens ouvrent la voie à un accord de paix entre Israël et la Jordanie, lors d’une cérémonie organisée dans la vallée d’Araba, au nord d’Eilat en Israël, à proximité de la frontière avec la Jordanie. 
  8. Le 25 février 1994 : Un colon juif originaire des Etats-Unis, Benjamin ‘Baruch’ Goldstein, portant un uniforme militaire israélien et armé d’un fusil automatique, pénètre dans la mosquée d’Ibrahim à Hébron et massacre 29 Musulmans durant la prière, faisant également 125 blessés. 
  9. Le 6 avril 1994 : Lors de la journée de mémoire de l’Holocauste, un membre du Hamas commet un attentat suicide, tuant 8 Israéliens et en blessant 55.
  10. Le 4 novembre 1995 : Un fanatique israélien tire sur Yitzhak Rabin. L’assassin est décrit par la famille de Rabin comme un partisan de la politique d’extrême droite d’Ariel Sharon et de Benyamin Netanyahu. Rabin meurt le lendemain.

 

Les documents furent signés par le Ministre des affaires étrangères israélien Shimon Peres et son homologue palestinien Mahmoud Abbas, entourés de Clinton, son homologue russe, Rabin et Arafat. Ensuite, avec Rabin à sa droite et Arafat à sa gauche, Clinton ouvrit les bras et rapprocha les deux dirigeants, qui se serrèrent la main. 

Les accords de paix d’Oslo incluaient une reconnaissance de droits, des deux côtés. Les Palestiniens reconnaissaient l’existence de l’Etat d’Israël, une concession majeure à cette époque. Israël reconnaissait uniquement le droit d’établir une autorité palestinienne intérimaire autonome en vue d’un règlement permanent. 

Dans ces accords, Israël ne reconnaissait à aucun instant un Etat palestinien, mais mentionnait vaguement un gouvernement palestinien autonome dans les territoires occupés et s’engageait à retirer ses armées d’une grande partie, mais pas de la totalité de la Cisjordanie. 

C’était le fondement d’une promesse de parvenir un jour à la création d’un Etat palestinien dans un délai de cinq ans, mais cela ne fut jamais écrit noir sur blanc. Nous naviguions dans le domaine de l’interprétation. 

Malgré ces limitations, cela représentait un soulagement majeur pour beaucoup, ma famille incluse. Ma femme est juive et nous avons voyagé à travers Israël et la Palestine entre 1994 et 1995. Même si l’accord n’était pas synonyme de vraie liberté, il créa un contexte où l’espoir était permis. Palestiniens et Israéliens, pour la toute première fois, pouvaient se voir en amis potentiels et non plus en ennemis. 

Malheureusement, la paix promise par les accords d’Oslo fut de courte durée, principalement à cause de violences perpétrées par des fanatiques israéliens, qui provoquèrent la colère et les représailles palestiniennes. 

Après avoir serré la main de Arafat, Rabin déclara : « Nous, les soldats qui sont revenus de la bataille, tachés de sang, nous qui avons combattu contre vous, les Palestiniens, nous vous disons aujourd'hui d'une voix forte et claire : 'Assez de sang et de larmes ! Assez ! »

Il aurait mieux fait d’adresser ce message à son propre peuple. 

 



« La chair de poule, c’était l’un de ces événements qui vous donnent la chair de poule » déclara un observateur enthousiaste à l’Ambassade américaine (à Riyad) où une délégation de dignitaires, académiciens, et journalistes, avait suivi la signature historique. 

Afshin Molavi dans Arab News, le 14 septembre 1993.

Le 25 février 1994, seulement cinq mois après la signature des accords d’Oslo, un médecin de Chicago, Benjamin ‘Baruch’ Goldstein, portant un uniforme militaire israélien et armé d’un fusil automatique, pénétra dans la mosquée d’Ibrahim à Hébron et massacra 29 Musulmans durant la prière, faisant également 125 blessés.

Ce massacre déclencha une série d’attentats suicide de la part de militants du Hamas, opposés au processus de paix, qui commença le 6 avril 1994, avec une voiture piégée contre un autobus à Afula, tuant 8 Israéliens et en blessant 55 autres. Cet attentat, survenu le jour de la mémoire de l’Holocauste pour les Israéliens, fut qualifié de première attaque suicide, même s’il y en avait déjà eu trois auparavant, l’un durant l’intifada le 6 Juillet 1989, et les deux autres en avril et octobre 1993. 




Extrait des archives d’Arab News, le 14 septembre 1993.



 

Yigal Amir, un disciple de Benjamin Netanyahu de 27 ans, membre du parti Eyal, de l’extrême-droite israélienne, assassina Rabin, le touchant au dos et au bras avec une arme automatique, à la sortie d’une conférence pour la paix, le 4 novembre 1995. Eyal confessa qu’il avait tué le dirigeant israélien parce que ce dernier voulait ‘donner (son) notre pays aux Arabes’. La veuve de Rabin, Leah, jeta le blâme des actes d’Amir sur Netanyahu et les extrémistes israéliens. 

Le rêve de paix s’évanouit rapidement. Des extrémistes israéliens et palestiniens, qui avaient en commun leur opposition à tout compromis, se livrèrent à une escalade de la violence. Ariel Sharon et Netanyahu prirent le contrôle du pays, détricotant rapidement les promesses de paix d’Oslo. 

Un souvenir restera toujours gravé dans ma mémoire, celui d’une visite dans la vallée du Jourdain avec ma femme, l’été 1995.  Au poste de contrôle israélien, les soldats nous offrirent une fleur. Ils trouvaient curieux qu’un Palestinien et une Juive soient mariés. 

‘Vous représentez le futur’ nous dit un soldat israélien avec le sourire. 

Ce fut l’un des derniers sourires que je vis sur le visage d’un soldat israélien. 

 

Ray Hanania, correspondant pour Arab News à Chicago, fut invité par le président Bill Clinton afin de promouvoir les accords de paix d’Oslo auprès des Palestiniens et Arabes Américains. Il rencontra Clinton et Arafat et fut témoin de la signature des accords d’Oslo en compagnie d’autres invités arabes et juifs, présents lors de la cérémonie sur la pelouse de la Maison Blanche. 

 


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.

 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.