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Le siège de La Mecque

La Grande Mosquée, lieu le plus sacré de l’Islam, fut prise d’assaut par un groupe armé de 260 fondamentalistes islamistes
La Grande Mosquée, lieu le plus sacré de l’Islam, fut prise d’assaut par un groupe armé de 260 fondamentalistes islamistes
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Publié le Mardi 08 décembre 2020

Le siège de La Mecque

  • Le 20 novembre 1979, premier jour de l’année islamique 1400, des dizaines de milliers de fidèles convergent vers la Grande Mosquée de La Mecque
  • Quelques instants après la fin du Fajr, la première prière du jour, la joie laisse place à l’horreur lorsque des coups de feu éclatent dans la cour

L’attaque de Juhayman Al-Otaibi sur la Grande Mosquée de La Mecque fut longtemps considérée comme un sujet tabou. Ce n’est que plusieurs décennies plus tard que la lumière sur ces évènements fut faite.

Résumé

Le 20 novembre 1979, premier jour de l’année islamique 1400, des dizaines de milliers de fidèles convergent vers la Grande Mosquée de La Mecque. Pour eux, l’occasion d’une vie, être dans le lieu le plus saint de l’Islam à l’aube d’un nouveau siècle, se présente.

Mais quelques instants après la fin du Fajr, la première prière du jour, la joie laisse place à l’horreur lorsque des coups de feu éclatent dans la cour. La Grande Mosquée, lieu le plus saint de l’Islam, est prise d’assaut par un groupe armé de 260 fondamentalistes islamistes. C’est le début d’un siège sanglant qui durera deux semaines et qui, dans le sillage de la Révolution iranienne, portera un sérieux revers aux efforts de modernisation du Royaume. La société saoudienne, aujourd’hui encore, s’en remet à peine.

DJEDDAH: Entourée d’un nuage de secret et rarement discutée, l’attaque de 1979 sur la Grande Mosquée de la Mecque a eu de sévères répercussions sur l’Arabie Saoudite. Une grande partie des hommes de ma génération ont grandi dans l’ignorance du prix fort que nous payions suite à l’attaque des extrémistes.

Les dates clés :

  1. Le 20 novembre 1979

Un groupe de fanatiques sous les ordres de Juhayman Al-Otaibi, un ancien caporal de la Garde nationale saoudienne, s’emparent de la Grande Mosquée de La Mecque.

  1. Le 23 novembre

Pour la première fois depuis des siècles, aucun sermon n’est prêché à partir de la Grande Mosquée. Les ulémas lancent une fatwa autorisant l’usage de la force sur le sol sacré contre les fanatiques s’ils refusent l’opportunité « de se rendre et de déposer les armes ».

  1. Le 24 novembre

Après des heures de combats sanglants, les troupes saoudiennes reprennent la galerie Safa-Marwa, forçant Al-Otaibi et les insurgés encore en vie à se réfugier dans un dédale de chambres communicantes sous la mosquée.

  1. Le 3 décembre

Avant l’assaut final, les troupes lancent des gaz lacrymogènes dans les dédales souterrains à travers des trous réalisés dans le sol de la cour. Il faut encore 18 heures de combats sanglants avant que le dernier bastion de résistance ne soit pris, 15 jours après le début des combats.

  1. Le 5 décembre

Le Roi Khaled s’adresse à la nation, remerciant Allah pour son aide pour stopper net « un acte de sacrilège séditieux ».

  1. Le 7 décembre

A l’appel à la prière de midi, des milliers de fidèles se dirigent vers la Grande Mosquée pour la première fois depuis trois semaines. Nombreux d’entre eux ont campé pendant la nuit pour pouvoir vivre une cérémonie historique retransmise en direction des autres nations islamiques.

  1. Le 9 juin 1980

Le ministre de l’Intérieur annonce que 63 extrémistes capturés ont été exécutés dans huit villes différentes. Al-Otaibi fait partie des 15 prisonniers exécutés à La Mecque.

Fêtant l’arrivée de la nouvelle année avec les prières du matin, les fidèles, effectuant le pèlerinage d’une vie, furent choqués d’entendre des coups de feu suivis d’une demande de prêter allégeance au prétendu Mahdī. Cette figure est décrite comme le messie dans plusieurs passages des Hadiths (les paroles du Prophète) bien que les érudits islamiques soient divisés sur leur interprétation.

Ce n’est qu’à l’âge de 16 ans, au cours de ma première année de collège en 2002 que j’entendis parler du siège pour la première fois. Lors du 23ème anniversaire des attaques, j’ouvrais le journal du vendredi de Okaz, le quotidien saoudien, et tombais sur une image en noir et blanc d’une mosquée avec de la fumée s’échappant de son minaret et la photo d’’un homme au regard perçant et à l’apparence négligée. C’est alors que j’appris le nom du fanatique derrière les odieuses attaques : Juhayman Al-Otaibi. Curieux de nature, mon intérêt commença à croître.


Durant des années, peu d’informations sur l’attaque de la Grande Mosquée circulaient en Arabie Saoudite. Avec l’apparition d’Internet, les moteurs de recherche me procurèrent les moyens d’en savoir plus. Mais cela n’était toujours pas suffisant pour assouvir ma curiosité. Ce n’est qu’en septembre 2019 qu’un entretien très attendu avec le Prince héritier Mohammad Ben Salman dans l’émission « 60 minutes » de CBS allait faire la lumière sur ces attaques. Interviewé par Norah O’Donnell, le prince héritier expliqua comment les deux événements de 1979, la Révolution Iranienne et l’attaque de la Grande Mosquée, avaient mis un frein au développement de l’Arabie Saoudite. « Après 1979, il est vrai que nous étions victimes, surtout ma génération qui a souffert énormément », déclara le Prince. « Nous vivions normalement comme les autres pays du Golfe. Les femmes conduisaient, il y avait des cinémas en Arabie Saoudite ».

« Les télévisions diffusèrent des images des 170 rebelles capturés ; sales et dans un état déplorable, entassés sur le sol d’une prison à La Mecque.

Extrait d’un témoignage paru à la une de Arab News du 5 Décembre 1979

 Je savais que cet entretien encouragerait d’autres personnes à se replonger dans les évènements de 1979. En 2019, lors du 40ème anniversaire de l’attaque, je travaillais pour Arab News et je fus en mesure, en tant que journaliste principal, de mener une enquête approfondie qui allait dans les détails du siège. Le reportage était une manière de trouver des réponses à toutes les questions qui me préoccupaient encore.  

Comme il fut rapporté par notre équipe, Al-Otaibi faisait partie de 260 fanatiques religieux lourdement armés qui s’étaient emparés de la Grande Mosquée et avaient déclenché un affrontement avec les forces saoudiennes qui allait durer plus de deux semaines. Bien préparés et impitoyables, les extrémistes lancèrent l’assaut en fermant les portes de la mosquée, retenant à peu près 100 000 fidèles durant plus de quatre heures. A l’aide des systèmes de diffusion normalement utilisés pour les prières, ils informèrent les fidèles pris au piège que le prétendu Mahdi, qui n’était autre que le beau-frère d’Al-Otaibi, Mohammed Al-Qahtani, était ici pour libérer le monde du mal et remettre l’Islam sur le droit chemin. Le Royaume, prospère et se développant en nation moderne, signifiait pour Al-Otaibi, Al-Qahtani et les autres insurgés qu’ils étaient en présence du mal.  

Ainsi débuta l’une des batailles les plus sanglantes que connut la Grande Mosquée de La Mecque depuis des siècles. Les évènements inconcevables qui s’y déroulèrent semblent encore difficiles à croire aujourd’hui, comme en ont témoigné les personnes interrogées lors de notre enquête, notamment le Prince Turki Al-Fayçal, Chef des renseignements saoudiens à cette époque, un pilote des forces aériennes royales saoudiennes qui survola la mosquée, et le petit-fils d’un otage qui parvint à s’échapper avec beaucoup d’autres à travers une ouverture dans le vitrage en forme de losange de la galerie Safa-Marwa.

Page extraite des archives de Arab News du 5 Décembre 1979.

« Même si je n’étais pas encore née pour le vivre, l’assaut de la Grande Mosquée de la Mecque a bouleversé la société et les mentalités saoudiennes, avec des répercussions durables s’étendant sur des générations »

Rawan Radwan

Durant les premiers jours du siège, les forces saoudiennes parvinrent à s’introduire dans la mosquée et une bataille s’ensuivit. Les évènements furent dignes de scènes d’un film d’action, les forces saoudiennes repoussant les extrémistes religieux dans leurs derniers retranchements. Al-Otaibi et ses hommes se barricadèrent dans les pièces souterraines, rendant la tâche des forces saoudiennes plus ardue.

Durant la bataille, Al-Qahtani fut tué, ainsi que plus de 100 fanatiques. Les phases finales des assauts virent les forces saoudiennes lancer des gaz lacrymogènes avant de pénétrer dans les dédales souterrains, où fut capturé Al-Otaibi et le restant des fanatiques encore en vie, qui comptaient des femmes et des enfants.

Lorsque le siège prit fin, les murs de la mosquée étaient criblés de balles et plus de 25 fidèles innocents gisaient au sol. Plus de 450 soldats furent blessés et 127 perdirent la vie. Parmi les fanatiques d’Al-Otaibi, 117 furent tués et des centaines arrêtées. 63 de ces derniers furent exécutés par la suite. En janvier 1980, Al-Otaibi fut exécuté à La Mecque ainsi que 14 de ses hommes. 

Dans un article d’Arab News daté du 5 décembre 1979, « Les Leçons de La Mecque », l’auteur concluait : « On pourrait dire sans risquer de se tromper que leur choix de la Kaaba comme cible de l’attaque est une preuve irréfutable du mal-fondé de leur action. On peut les décrire comme une bande de fanatiques religieux, endoctrinés, à qui l’on a fait croire que la société s’écartait des préceptes de l’Islam et que leur prétendu Mahdi « ramènerait la justice dans ce monde ».

Les conséquences de l’attaque furent terribles. Même si je n’étais pas encore née pour le vivre, l’assaut de la Grande Mosquée de La Mecque a bouleversé la société et les mentalités saoudiennes, avec des répercussions pour beaucoup d’hommes et de femmes de ma génération. A la suite de l’attaque, la police religieuse prit un poids considérable et la modernisation progressive du Royaume fut interrompue. Les programmes scolaires, la vie de tous les jours et les normes sociales prirent un virage drastique. 

Malgré le rejet de l’Arabie Saoudite – conservatrice sur le plan religieux mais pacifique – de l’appel sanglant d’Al-Otaibi pour « un retour de la vraie religion de l’Islam », beaucoup se sentirent contraints de se conformer aux changements qui prenaient place au sein de leurs communautés. La recherche de réponses et de sens se poursuivit. Ce n’est que lorsque le Prince héritier Mohammed Bin Salman prit l’engagement de diriger le pays vers « un Islam modéré » en 2017 et se reféra à l’Arabie Saoudite d’avant 1979 durant son entretien sur CBS que les choses commencèrent à prendre du sens.

 

Rawan Radwan, correspondante régionale pour Arab News, basée à Djeddah, porte un intérêt profond pour l’histoire de l’Arabie Saoudite. Durant plus de 15 ans, elle a enquêté sur le siège de La Mecque et pour le 40ème anniversaire de cet évènement en 2019, elle fut la correspondante principale menant une équipe de journalistes qui reconstitua l’évènement dans les moindres détails.


Le roi de Bahreïn et le président égyptien insistent sur la nécessité d’une réponse arabe unifiée à la crise de Gaza

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  • Abdel Fattah al-Sissi et le roi Hamad s’engagent à agir conjointement pour faire face à l’escalade de la crise à Gaza
  • Le roi Hamad et le président égyptien ont également évoqué l’ordre du jour du 33e Sommet arabe, que Bahreïn accueillera le mois prochain

LE CAIRE: Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le roi Hamed de Bahreïn se sont engagés à agir conjointement pour faire face à l’escalade de la crise à Gaza et à ses répercussions sur la région.

M. Al-Sissi a reçu le roi Hamed au Caire mercredi. Les deux dirigeants ont fait part de leur espoir de voir les efforts de paix déboucher sur une nouvelle voie pour la région, ce qui permet d’envisager un avenir dans lequel leurs pays œuvreraient ensemble à la prospérité.

Le roi Hamed a précisé lors d’une conférence de presse conjointe que le président égyptien et lui avaient également évoqué l’ordre du jour du 33e Sommet arabe, que Bahreïn accueillera le mois prochain.

M. Al-Sissi et le roi de Bahreïn ont insisté sur la nécessité d’adopter des politiques claires pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient.

Le roi a déclaré avoir discuté avec le président Al-Sissi de plusieurs questions qui concernent le renforcement de la coopération arabe.

M. Al-Sissi et le roi Hamed ont discuté des efforts déployés par leurs pays et de «l’action arabe commune pour faire face à cette situation intenable, pour y mettre un terme et, surtout, pour empêcher qu’elle ne se reproduise».

«Ainsi, la communauté internationale doit s’unir pour imposer un cessez-le-feu immédiat, urgent et durable dans la bande de Gaza ainsi que mettre fin à toute tentative de déplacement forcé, de famine ou de punition collective du peuple palestinien frère. Elle doit s’unir pour garantir l’acheminement complet, durable et sans entraves de quantités suffisantes d’aide humanitaire et de secours dont le secteur a désespérément besoin», a ajouté le dirigeant égyptien.

«En parallèle, les parties doivent s’engager immédiatement et sérieusement sur des voies propices à une solution politique juste et durable à la cause palestinienne, fondée sur la solution à deux États ainsi que sur la création d’un État palestinien indépendant et souverain, selon les frontières du 4 juin 1967, ayant Jérusalem-Est pour capitale. Cet État palestinien devrait jouir à la fois de la reconnaissance internationale et être membre à part entière des Nations unies.»

M. Al-Sissi a indiqué que l’Égypte avait mis en garde à plusieurs reprises contre les conséquences désastreuses qui pourraient résulter de la guerre en cours en Palestine occupée. Ce conflit entraîne des appels à l’escalade et des représailles, créant un cycle de violence qui détruit toute chance de paix et de stabilité dans la région.

«En effet, ces derniers mois, la région est en proie aux conséquences dévastatrices de la guerre en cours, dont les flammes se sont propagées à l’extérieur. Cette situation a engendré l’état actuel de tension et de péril dans la région, qui menace gravement la sécurité, la stabilité et l’avenir de notre peuple», a-t-il poursuivi.

Selon le président égyptien, les dirigeants «ont longuement discuté de ces développements régionaux troublants et des solutions que nous envisageons, animés par notre conviction commune de l’importance cruciale de préserver la sécurité et la stabilité de la région et de ses peuples face aux multiples menaces, et de ne pas abandonner leur sort à la volonté des bellicistes. Cet engagement est fondé sur le principe consistant à accorder la priorité à la sécurité arabe commune, que nous considérons comme indivisible».

M. Al-Sissi a précisé que les deux dirigeants étaient convenus de la nécessité de déployer et d’encourager des efforts immédiats et intensifs en vue d’une désescalade dans les territoires palestiniens et au niveau régional.

«Nous avons par ailleurs discuté de l’importance d’exhorter les parties à adopter une approche rationnelle, à opter pour des solutions politiques et à abandonner les solutions militaires et les notions de domination et d’hégémonie», a déclaré le président.

«Nous sommes aujourd’hui réunis à une heure extrêmement grave en raison de la guerre sanglante menée par Israël contre la bande de Gaza et de la perte inexorable de milliers de civils innocents et sans défense dans des scènes d’une horreur indicible.»

«Ils n’ont rien fait d’autre que de vivre sur leur terre, de rester attachés à leur maison et à leur patrie, et d’aspirer à une vie empreinte de dignité, de fierté et d’humanité.»

«Il s’agit sans aucun doute d’un moment décisif qui restera dans les annales, étant donné le recours scandaleux à la force militaire pour terroriser, affamer et infliger des souffrances inimaginables à des civils innocents, collectivement et sans distinction, pour les terrifier et les pousser à abandonner leurs maisons, et pour les déplacer de force de leur terre.»

«Tout cela se produit alors que la communauté internationale reste les bras croisés, incapable de faire respecter la justice et le droit international, le droit humanitaire international ou même les principes fondamentaux de l’humanité, ou ne voulant pas», a conclu le président égyptien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la Ligue arabe exprime ses craintes concernant le conflit à Gaza lors d’une réunion avec un responsable de l’ONU

Le général de division Patrick Gauchat s’entretient avec Ahmed Aboul Gheit au Caire. (X/@arableague_gs)
Le général de division Patrick Gauchat s’entretient avec Ahmed Aboul Gheit au Caire. (X/@arableague_gs)
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  • Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, s’est entretenu avec le général de division de l’ONU, Patrick Gauchat
  • Le chef de l’Onust a informé le secrétaire général des conflits qui se déroulent dans plusieurs zones surveillées par l’ONU

LE CAIRE: Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré à un haut responsable de l’ONU qu’il redoutait que le conflit à Gaza ne devienne incontrôlable et ne menace la sécurité régionale. 

Lors d’une réunion au Caire avec le général de division Patrick Gauchat, chef de mission et chef de l’Organisme des nations unies chargé de la surveillance de la trêve (Onust), M. Aboul Gheit a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre la résolution sur le cessez-le-feu du Conseil de sécurité de l’ONU et de fournir une aide humanitaire urgente à la population affamée de Gaza.

Selon Gamal Roshdy, porte-parole du secrétaire général de la Ligue arabe, la réunion portait sur la situation régionale. M. Aboul Gheit a affirmé que la guerre menée par Israël contre Gaza violait le droit international et les principes humanitaires.

Le chef de l’Onust a informé le secrétaire général des conflits qui se déroulent dans plusieurs zones surveillées par l’ONU, notamment la Ligne bleue, qui délimite la trêve entre le Liban et Israël.

M. Aboul Gheit a estimé que les résolutions politiques demeuraient le moyen le plus efficace pour assurer la sécurité de toutes les parties.

Toutefois, la mise en œuvre de ces résolutions reste difficile dans la mesure où Israël poursuit ses objectifs en recourant à la force militaire et en prenant des civils pour cible, a-t-il ajouté.

D’après le site Internet de l’Onust, le Conseil de sécurité, dans la résolution No 50 (1948), appelait à une cessation des hostilités en Palestine le 29 mai 1948 et chargeait le médiateur de l’ONU en Palestine de surveiller l’application de la trêve avec l’aide d’un groupe d’observateurs militaires.

Le premier groupe d'observateurs militaires, créé en 1949 pour superviser la mise en œuvre des accords d’armistice israélo-arabes, est devenu par la suite l’Organisme des nations unies chargé de la surveillance de la trêve.

Les observateurs de l’Onust au Moyen-Orient ont pour rôle de surveiller le respect des cessez-le-feu et des accords d’armistice, d’empêcher que des incidents isolés ne dégénèrent et de prêter main-forte à d’autres opérations de maintien de la paix de l’ONU dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux raids meurtriers israéliens à Gaza, sanctions occidentales contre l'Iran

Un Palestinien porte une cuisinière à gaz alors qu'il marche au milieu des débris d'un bâtiment détruit dans la ville de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 18 avril 2024. (AFP)
Un Palestinien porte une cuisinière à gaz alors qu'il marche au milieu des débris d'un bâtiment détruit dans la ville de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 18 avril 2024. (AFP)
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  • Ces dernières 24 heures, au moins 71 morts supplémentaires ont été recensés d'après le ministère de la Santé dans la bande de Gaza
  • Les déclarations alarmantes se sont multipliées après la menace d'Israël de répondre à la première attaque directe aux drones et missiles de l'Iran contre le territoire israélien

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a mené jeudi de nouveaux raids à Gaza qui ont tué des dizaines de Palestiniens dont des femmes et des enfants, a indiqué le Hamas, le jour où des puissances occidentales ont renforcé les sanctions contre l'Iran après son attaque contre Israël.

Les déclarations alarmantes se sont multipliées après la menace d'Israël de répondre à la première attaque directe aux drones et missiles de l'Iran contre le territoire israélien lancée le 13 avril en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël contre son consulat à Damas.

A Téhéran, un haut responsable des Gardiens de la révolution, le général Ahmad Haghtalab, a mis en garde Israël contre l'éventualité d'une attaque contre ses sites nucléaires, en affirmant que son pays était prêt à lancer en représailles de "puissants missiles" sur les "installations nucléaires de l'ennemi".

"Nous sommes au bord d'une guerre au Moyen-orient qui provoquera des ondes de choc dans le reste du monde", a prévenu le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell.

Le Moyen-Orient est au bord du "précipice" d'un "conflit régional généralisé", a renchéri le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité.

Alors que la région est déjà ébranlée par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza, M. Guterres a dénoncé l'"enfer humanitaire" créé par les opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien qui ont fait en plus de six mois 33.970 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La campagne israélienne de bombardements aériens intensifs suivie d'une offensive terrestre, a été déclenchée par une attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque d'une ampleur sans précédent et 129 restent retenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.

Avant l'aube, des frappes israéliennes ont ciblé la petite bande de terre assiégée par Israël depuis le 9 octobre et dont la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU.

Ces dernières 24 heures, au moins 71 morts supplémentaires ont été recensés d'après le ministère de la Santé dans la bande de Gaza, où le mouvement islamiste palestinien Hamas a pris le pouvoir en 2007.

"C'est horrible"

"Nous avons récupéré les restes de 12 personnes", a déclaré Abdeljabbar al-Arja, après avoir fouillé les décombres d'une maison touchée par une frappe à Rafah (sud) où s'entassent 1,5 million de personnes en majorité déplacées par la guerre.

"Il y avait des femmes et des enfants, on a trouvé des bras et des pieds. Ils ont tous été mis en pièces. C'est horrible", s'est-il exclamé.

Des bombardements ont aussi touché le camp Al-Mawasi, près de Rafah, devenu un camp aux milliers de tentes abritant des déplacés.

"Notre terre a été rasée, notre maison détruite (...) Nos espoirs et rêves ont été pulvérisés", a dit Shams Majid, 22 ans, un déplacé.

L'armée israélienne a dit avoir frappé des dizaines de "cibles" dans la bande de Gaza, dont des "terroristes, des postes d'observation et des structures militaires".

"Mort, destruction" 

M. Guterres a évoqué devant le Conseil de sécurité deux millions de Palestiniens endurant "la mort, la destruction, le déni d'aide humanitaire vitale". "Et tout cela se produit avec des limites importantes imposées par les autorités israéliennes sur la livraison d'aide à la population de Gaza, qui fait face à la faim généralisée."

Il a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à la libération de tous les otages.

Les pourparlers sur une trêve à Gaza associée à une libération d'otages piétinent depuis des mois, les protagonistes s'accusant de les bloquer.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'UE. Il est décidé à lancer une offensive terrestre contre Rafah, présentée comme le dernier grand bastion du Hamas.

M. Netanyahu a récusé "les allégations sur une famine à Gaza" et affirmé qu'Israël faisait "tout son possible sur la question humanitaire".

Réponse différente

Le Premier ministre israélien lutte sur un autre front, contre la République islamique d'Iran, son ennemi juré.

En attaquant Israël, l'Iran a dit avoir agir en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés. Téhéran a accusé Israël qui n'a ni confirmé ni démenti.

Les dirigeants iraniens ont ensuite souligné qu'ils ne cherchaient "pas une expansion des tensions" avec Israël.

Israël a dit avoir intercepté avec ses alliés la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles iraniens, et affirmé que l'attaque iranienne ne resterait pas "impunie".

D'après le diffuseur public israélien Kan, M. Netanyahu a décidé de ne pas mettre en oeuvre des plans de frappes de représailles rapides après avoir discuté avec le président américain Joe Biden, qui cherche à éviter une nouvelle confrontation.

"Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu", a indiqué un haut responsable à la chaîne.

Entretemps, les Etats-Unis, alliés indéfectibles d'Israël, et le Royaume-Uni ont annoncé avoir renforcé leurs sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles". L'UE a aussi annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran.

"Nous faisons en sorte que l'Iran rende des comptes", a dit Joe Biden.