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Le boycott du Qatar

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Publié le Mardi 08 décembre 2020

Le boycott du Qatar

  • Le 5 juin 2017, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, les Emirats arabes unis et Bahreïn rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar
  • Les quatre Etats, et d’autres qui se sont joints par la suite au boycott, avaient tenté durant des années de convaincre Doha de stopper son soutien aux groupes terroristes

Suite au refus de Doha d’abandonner son soutien aux extrémistes, ses voisins du Golfe ont rompu tous les liens.  

Résumé

Le 5 juin 2017, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, les Emirats arabes unis et Bahreïn rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar, fermant les frontières et l’espace aérien et imposant un blocus économique qui est encore en place à ce jour.

L’Arabie Saoudite a alors déclaré que la décision était motivée par le fait que « le Qatar accueille divers groupes terroristes dans le but de déstabiliser la région, dont les Frères musulmans, Al-Qaïda, Daech et d’autres groupes soutenus par l’Iran », comme le rapportait Arab News.

Les quatre Etats, et d’autres qui se sont joints par la suite au boycott, avaient tenté durant des années de convaincre Doha de stopper son soutien aux groupes terroristes et son ingérence dans les affaires internes d’autres pays de la région, notamment ses alliés du Conseil de coopération du Golfe. 

L’alignement du Qatar sur l’Iran, une influence déstabilisante et menaçante pour la région, constituait l’une des inquiétudes principales pour les pays qui se méfiaient des ambitions de Téhéran dans le Golfe.

 

En tant que journaliste pour Arab News, j’étais surpris d’apprendre que ma demande d’entretien exclusif avec le ministre des Affaires étrangères du Qatar, en parallèle du 17ème forum de Doha en mai 2017, me fut promptement accordée.

J’interprétais cela comme un signal que le Cheikh Mohammad ben Abdel Rahman Al-Thani avait un message à faire passer avant le sommet de Riyad, qui devait se tenir une semaine plus tard, en présence des dirigeants des autres pays du Golfe et, pour sa première visite officielle à l’étranger, le président américain Donald Trump.

Dès que nous nous sommes installées pour l’entretien, mon premier sujet sur l’agenda était la question épineuse du soutien du Qatar aux Frères musulmans, que certains pays du Golfe et d’autres Etats arabes considèrent comme une organisation terroriste.

J’étais surpris d’entendre la réponse d’Al-Thani, résumée en première page d’Arab News, le 17 mai : « Nous ne soutenons pas, nous ne soutiendrons pas et n’avons pas soutenu les Frères musulmans ».

Notre conversation se dirigea ensuite sur l’autre sujet principal qui aliénait de plus en plus le Qatar par rapport aux autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) : L’entretien de relations proches avec l’Iran. Al-Thani répondit que Doha n’était pas entrée en dialogue direct avec l’Iran sans le CCG. Mais il ajouta que le Qatar « avait donné une réponse positive à la demande de dialogue de l’Iran ».

Cette année-là, le thème du Forum de Doha était : « Développement, stabilité et crise des Réfugiés ». Alors que nous discutions dans l’hôtel Sheraton de Doha, ni moi, ni Al-Thani – c’était en tous cas mon impression - ne pouvions nous douter qu’à peine trois semaines plus tard, le Qatar serait plongé dans une crise qu’il avait lui-même créée.

La nouvelle que l’Arabie Saoudite, l’Egypte, les EAU et Bahreïn rompaient leurs relations diplomatiques avec le Qatar et imposaient un boycott sur le pays a éclaté le 5 juin 2017, mais les raisons de cette décision remontent à deux décennies. 

« La nouvelle que l’Arabie Saoudite, l’Egypte, les EAU et Bahreïn rompaient leurs relations diplomatiques avec le Qatar et imposaient un boycott sur le pays a éclaté le 5 juin 2017, mais les raisons de cette décision remontent à deux décennies ».

Mohammed Al-Sulami

Le 27 juin 1995, Cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani s’était emparé du pouvoir lors d’un coup d’état sans effusion de sang, détrônant son père, Cheikh Khalifa, qui avait dû s’absenter du pays pour des raisons médicales. Sous le règne de Cheikh Hamad, le Qatar a commencé à s’écarter de son alignement sur les Etats du CCG, s’ingérant dans leurs affaires internes, soutenant des groupes terroristes et diffusant même des discours du chef d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden sur la chaîne de télévision Al-Jazeera, fondée par l’Etat l’année qui avait suivi la prise de contrôle de Cheikh Hamad.

L’ampleur de l’éloignement de Doha par rapport aux valeurs communes des pays du CCG est devenu apparente lorsque plusieurs terroristes affiliés à Al-Qaïda et disposant de passeports qataris, ont pu s’infiltrer en Arabie Saoudite à travers le Qatar. Parmi eux, se trouvait Abdel Aziz Al-Muqrin, qui prit la tête d’Al-Qaïda en Arabie Saoudite en 2002 et commit une série d’attentats avant d’être tué par les forces de sécurité saoudiennes en 2004.

 

Les dates clés :

  1. Le 27 juin 1995

Hamad ben Khalifa détrône son père et prend le contrôle du Qatar

  1. Le 12 juin 2002

Le terroriste Abdel Aziz Al-Muqrin pénètre en Arabie Saoudite via le Qatar, avec un passeport qatari.  

  1. Le 16 novembre 2013

Le Qatar signe le premier accord de Riyad.

  1. Le 5 mars 2014

L’Arabie Saoudite, les EAU et Bahreïn rappellent leurs ambassadeurs du Qatar, accusant Doha d’ingérences dans leurs affaires.   

  1. Le 7 mars 2014

L’Arabie Saoudite désigne les Frères musulmans comme organisation terroriste, suivie par les EAU, le 15 novembre.

  1. Le 17 novembre 2014

Les ambassadeurs d’Arabie Saoudite, des EAU et Bahreïn retournent à Doha et le Qatar signe un accord complémentaire.

  1. Le 17 mai 2017

Arab News publie un entretien exclusif avec le ministre des Affaires étrangères qatari, qui nie tout soutien de Doha aux Frères musulmans.

  1. Le 24 mai 2017

Les EAU, l’Arabie Saoudite et l’Egypte bloquent l’accès au site internet d’Al-Jazeera.

  1. Le 5 juin 2017

L’Arabie Saoudite, l’Egypte, les Emirats et Bahreïn rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar.

  1. Le 12 juin 2017

Le bloc mené par l’Arabie Saoudite émet une liste de 13 demandes auxquelles le Qatar doit se conformer pour que les sanctions soient levées et les relations normalisées.

  

En 2014, deux enregistrements de conversations remontant à 2003 ont fuité, entre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Cheikh Hamad ben Khalifa et l’ancien Premier ministre qatari Hamad ben Jassem, révélant que le Qatar complotait pour déstabiliser et diviser l’Arabie Saoudite. Le 25 octobre 2017, Hamad ben Jassem a admis, pour la première fois, l’authenticité de ces enregistrements.

Durant des années, les pays du Golfe et plus particulièrement l’Arabie Saoudite, ont tenté de persuader le Qatar de renoncer à cette voie perturbatrice. Les tentatives se sont poursuivies, en vain, après la décision de Cheikh Hamad, le 25 juin 2013, de quitter le pouvoir et de le remettre aux mains de son fils, Cheikh Tamim.

En novembre 2013, Doha a signé l’accord de Riyad, négocié entre le Qatar et l’Arabie Saoudite sous le parrainage de Cheikh Sabah Al-Ahmad, l’Émir du Koweït, et établi pour améliorer les relations entre les Etats du Golfe.

Extrait des archives d’Arab News, le 6 juin 2017

A l’époque, des détails de l’accord étaient gardés secrets. Mais par la suite, lorsque le document a été divulgué, il est apparu que le Qatar avait accepté de ne pas s’immiscer dans les affaires internes des autres pays du Golfe, de ne pas soutenir les Frères musulmans, de ne pas soutenir ou financer des organisations terroristes, et enfin de ne pas soutenir des « médias antagonistes » – en référence à Al-Jazeera.

L’Émir du Qatar avait également apposé sa signature à la condition que si le Qatar échouait à appliquer les conditions de l’accord, il donnerait le droit aux autres pays du CCG de prendre toutes les mesures qu’ils jugeraient appropriées pour protéger leur sécurité et leur stabilité.

Il est apparu rapidement que le Qatar ne se soumettait pas en réalité aux conditions de l’accord de Riyad et en mars 2014, l’Arabie Saoudite, Bahreïn et les EAU ont rappelé leurs ambassadeurs, mentionnant « le non-respect de Doha des décisions prises et acceptées précédemment ». En novembre 2014, suite à l’engagement du Qatar d’appliquer certaines des conditions, le retour des ambassadeurs a été annoncé et un second accord a été signé. Mais la situation n’était toujours pas satisfaisante.

« Les habitants du Qatar ont été aperçus en train d’effectuer des achats dictés par la panique et certains des rayons des supermarchés étaient vides, suite à l’annonce de l’Arabie Saoudite, Bahreïn, l’Egypte et les EAU de rappeler leurs personnels diplomatiques du pays »

Extrait d’un article d’Aisha Fareed et Lulwa Shalhoub à la Une d’Arab News, le 6 juin 2017

Le 5 juin 2017, l’agence de presse du Qatar a publié une annonce de l’Emir du Qatar critiquant ce qu’il appelait « le sentiment anti-iranien ». Les responsables qataris ont rapidement nié ces déclarations, affirmant que le site officiel de l’agence de presse avait été piraté. Mais c’était la goutte qui avait fait déborder le vase.

Le même jour, l’Arabie Saoudite, Bahreïn, l’Egypte et les EAU ont rompu leurs liens diplomatiques avec le Qatar, effectué un blocus total des ports et frontières et établi une liste de 13 conditions nécessaires à la restauration de relations normales. Les demandes les plus importantes étaient que Doha cesse son soutien au groupes terroristes dans les pays arabes, cesse son ingérence dans les affaires internes des pays du boycott, cesse d’accueillir des extrémistes et terroristes au Qatar et ne fournisse pas de plateforme médiatique à des militants pour attaquer les quatre pays.

La réponse du Qatar ? Le 24 août 2017, Doha a annoncé la restauration de tous les liens diplomatiques avec l’Iran et son intention de « renforcer les relations bilatérales avec la République islamique d’Iran dans tous les domaines ».

Plus de 1 000 jours plus tard, la crise n’est toujours pas résolue.

Mohammed Al-Sulami, directeur régional pour l’Arabie Saoudite à Arab News, a réalisé un entretien exclusif avec le ministre des Affaires étrangères du Qatar en 2017, avant que l’Arabie Saoudite ne rompe ses liens diplomatiques avec Doha.


Le pape appelle les Libanais à «rester» dans leur pays

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
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  • Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël
  • Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a exhorté dimanche les Libanais à "rester" dans leur pays, où l'effondrement économique a aggravé l'émigration massive, et appelé à la "réconciliation" pour surmonter les profonds clivages politiques et communautaires au Liban.

Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël.

Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens.

Léon XIV a également souligné le besoin "d’autorités et d’institutions qui reconnaissent que le bien commun est supérieur à celui d’une partie", et appelé la classe dirigeante à "se mettre au service du peuple avec engagement et dévouement".

La crise économique inédite qui a éclaté à l'automne 2019 et ruiné les Libanais a été imputée en grande partie à la négligence de la classe politique, régulièrement accusée de clientélisme communautaire et de corruption.

Evoquant "une hémorragie de jeunes et de familles" quittant le pays, il a reconnu qu'"il arrive parfois qu'il soit plus facile de fuir ou, tout simplement, plus pratique d'aller ailleurs". "Il faut vraiment du courage et de la clairvoyance pour rester ou revenir dans son pays", a-t-il déclaré.

L'effondrement économique depuis 2019 a accentué l'émigration massive depuis le pays, notamment des jeunes parmi lesquels un grand nombre de chrétiens.

En l'absence de chiffres officiels, un centre de recherche indépendant, al-Doualiya, estime que 800.000 Libanais ont émigré entre 2012 et 2024. La population actuelle est estimée à 5,8 millions d'habitants, dont plus d'un million de réfugiés syriens.

"Résilience" 

Dans son discours devant les responsables, la société civile et le corps diplomatique, accueilli par des applaudissements, le pape américain a appelé le Liban à "emprunter la voie difficile de la réconciliation" pour refermer les "blessures personnelles et collectives".

"Si elles ne sont pas soignées, si l'on ne travaille pas à une guérison de la mémoire, à un rapprochement entre ceux qui ont subi des torts et des injustices, il sera difficile d'avancer vers la paix", a-t-il mis en garde.

Le pays a connu une longue guerre civile (1975-1990) au sortir de laquelle aucun travail de mémoire ni de véritable réconciliation n'a été fait.

La dernière guerre avec Israël a approfondi les clivages, le Hezbollah chiite ayant ouvert le front contre Israël en octobre 2023 pour soutenir le Hamas palestinien, soulevant l'opposition d'une grande partie des autres communautés, dont les chrétiens.

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves".

"Vous avez beaucoup souffert des conséquences d’une économie qui tue, de l'instabilité mondiale qui a également, au Levant, des répercussions dévastatrices de la radicalisation des identités et des conflits, mais vous avez toujours voulu et su recommencer", a lancé le chef de l'Eglise catholique.

Pour sa part, le président libanais Joseph Aoun, seul chef d'Etat chrétien du monde arabe, a assuré dans son discours que "la sauvegarde du Liban, unique modèle de coexistence" entre chrétiens et musulmans, "est un devoir pour l’humanité".

"Car si ce modèle venait à disparaître, nul autre lieu ne pourrait le remplacer", a-t-il ajouté.

"Dites au monde entier que nous ne mourrons pas, nous ne partirons pas, nous ne désespérerons pas et nous ne nous rendrons pas (...) Nous demeurons l’unique espace de rencontre, dans notre région - et si j’ose dire dans le monde entier", a encore dit le président libanais.

 


L’Arabie saoudite fournit plus de 142 milliards de dollars d’aide à 173 pays

Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
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  • Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient considérablement intensifiés

LONDRES : Le Dr Abdullah Al-Rabeeah, directeur général de KSrelief, a souligné le rôle de premier plan joué par l'Arabie saoudite dans l'action humanitaire mondiale.

Lors d’une conférence sur l’humanité en médecine au Zayed Centre for Research into Rare Disease in Children, au Great Ormond Street Hospital de Londres, Al-Rabeeah a indiqué que le Royaume avait réalisé 8 406 projets humanitaires, de secours, de développement et caritatifs, pour une valeur de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays.

Cela le classe au premier rang du monde arabe et en fait l’un des principaux donateurs au niveau international.

Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient fortement développés.

Depuis sa création en 2015, KSrelief a à lui seul mis en œuvre 3 881 projets d’une valeur de plus de 8,25 milliards de dollars dans 109 pays, couvrant des secteurs clés tels que la santé, la sécurité alimentaire, l’éducation et l’eau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les forces israéliennes tuent 13 personnes lors d'une opération dans le sud de la Syrie

Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
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  • Des troupes israéliennes ont arrêté des membres présumés de ce que l’armée a appelé l’organisation Jemaah islamique lors d’une opération nocturne dans le village syrien de Beit Jinn
  • Au moins 10 personnes auraient été tuées lors du raid, selon la télévision d’État syrienne.

DUBAÏ : Au moins 13 personnes ont été tuées et 24 blessées par les forces israéliennes lors d’un raid nocturne sur le village de Beit Jinn, dans le sud de la Syrie, selon l’agence syrienne SANA.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné l’opération comme un « crime de guerre » et accusé Israël de vouloir « enflammer la région ».

« Nous dormions quand nous avons été réveillés à trois heures du matin par des tirs », a raconté le blessé Iyad Taher à l’AFP depuis l’hôpital Al-Mouwassat à Damas.

« Nous sommes sortis pour voir ce qui se passait et nous avons vu l’armée israélienne dans le village, des soldats et des chars. Puis ils se sont retirés, l’aviation est arrivée et les obus ont commencé à tomber. J’ai été touché au cou par des éclats. »

Un responsable local a indiqué à l’AFP que les forces israéliennes avaient fait irruption dans le village pour capturer trois hommes, déclenchant des affrontements.

« Après les affrontements, les forces d’occupation israéliennes ont bombardé la zone à l’artillerie et aux drones », a déclaré le responsable du village, Abdul Rahman Al-Hamrawi.

À l’hôpital, Ahmad Kamal a raconté à l’AFP que lui et d’autres « avaient ouvert le feu sur la patrouille israélienne pour se défendre et les empêcher de nous emmener. Mon frère a été tué et j’ai été blessé. »

Les troupes israéliennes affirment avoir arrêté des membres présumés de la Jamaa Islamiya, groupe basé au Liban et allié au Hamas palestinien, lors de l’opération nocturne.

Selon l’armée israélienne, les soldats ont essuyé des tirs et ont riposté avec un soutien aérien, faisant six blessés dans leurs rangs.

L’armée affirme que toutes les cibles recherchées ont été arrêtées et que plusieurs combattants ont été tués, ajoutant que des troupes restent déployées dans la zone.

Israël a mené de nombreuses frappes en Syrie en 2025, visant des secteurs autour de Damas et dans le sud du pays, affirmant vouloir contrer des menaces et protéger la communauté druze proche de la frontière.

Israël dit agir contre des groupes qu’il considère comme hostiles, tandis que les autorités syriennes affirment que les frappes ont tué des soldats.

Depuis la chute du président syrien Bachar Al-Assad en décembre 2024 et l’arrivée d’un nouveau leadership à Damas, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie.

Israël a également envoyé des troupes dans la zone tampon patrouillée par l’ONU, qui sépare les forces israéliennes et syriennes sur le plateau du Golan depuis 1974.

Israël occupe le Golan syrien depuis 1967 et l’a annexé en 1981, une décision non reconnue par la communauté internationale.

Dans une résolution adoptée le 6 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a réaffirmé son ferme soutien à la « souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale » de la Syrie.

Au cours de l’été, des contacts de haut niveau ont eu lieu entre responsables israéliens et syriens, avec l’aide de Paris et Washington.

L'envoyée spéciale adjointe de l’ONU pour la Syrie, Najat Rochdi, a condamné l’attaque israélienne, la qualifiant de « violation grave et inacceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com