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La présentation de la Vision 2030 de l’Arabie Saoudite

Le moment de changement attendu avec impatience a été dévoilé par le Prince héritier Mohammad Ben Salman.
Le moment de changement attendu avec impatience a été dévoilé par le Prince héritier Mohammad Ben Salman.
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Publié le Mercredi 09 décembre 2020

La présentation de la Vision 2030 de l’Arabie Saoudite

  • Le 25 avril 2016, Mohammad Ben Salman, alors Vice-Prince hériter de l’Arabie Saoudite, a lancé la Vision 2030, un plan stratégique ambitieux conçu pour transformer l’économie de la nation
  • Lors de ce lancement, furent également révélés les plans visant à construire un pont à travers la mer Rouge pour favoriser les échanges commerciaux, ainsi qu’à vendre des parts d’Aramco

Résumé

Le 25 avril 2016, Mohammad Ben Salman, alors Vice-Prince hériter de l’Arabie Saoudite, a lancé la Vision 2030, un plan stratégique ambitieux conçu pour transformer l’économie de la nation, réduire sa dépendance au pétrole et développer une « société vibrante… caractérisée par des racines solides et des fondations fortes qui soutiennent un Islam modéré, la fierté nationale, l’héritage saoudien et la culture islamique. » 

Parmi les objectifs établis dans la Vision 2030, figurent la volonté de devenir « une puissance d’investissement globale… pour stimuler l’économie et diversifier nos revenus », ainsi que l’exploitation de l’emplacement géographique unique de l’Arabie Saoudite et enfin la transformation du pays en « plaque tournante mondiale connectant trois continents : l’Asie, l’Europe et l’Afrique ». 

Lors de ce lancement, furent également révélés les plans visant à construire un pont à travers la mer Rouge pour favoriser les échanges commerciaux, ainsi qu’à vendre des parts d’Aramco, la plus grande compagnie pétrolière au monde, développer une industrie nationale de défense, encourager les investissements étrangers, réduire le chômage et réduire les subventions à la consommation de l’eau et de l’électricité provenant d’énergie non durable. 

Un événement majeur a vu le jour le 25 april 2016. Ce jour-là, le Prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammad Ben Salman (alors Vice-Prince héritier), a présenté les détails et les contours de la Vision 2030 saoudienne, une approche stratégique novatrice suscitant un changement de paradigme. Ce même jour, le Prince a donné un entretien exclusif, son premier, à la chaîne de télévision Al Arabiya. J’étais alors basé à Dubaï, travaillant à la rédaction de la version numérique de la chaîne. Il m’a paru clair que s’il devait y avoir un seul moment espéré de changement avec une portée positive sur la région, c’était bien celui-là. 

Devant nous, se présentait un homme qui traçait une toute nouvelle voie qui, pour l’Arabie Saoudite, constituait une volte-face quasi-totale.  C’était le genre de choses que personne n’avait tenté auparavant. Le jeune prince insufflait de l’espoir à une nation entière, dont 60% de la population était âgée de moins de 35 ans. Il parla d’un gouvernement qui s’était fixé des objectifs, avait mis en place des indicateurs clés de performance, des bureaux de gestion de projets, et avait la volonté de mettre fin à la dépendance au pétrole du Royaume – tant d’éléments qui étaient complètement inédits dans le pays. 

Cinq mois plus tard, le 26 septembre 2016 pour être précis, j’étais à Djeddah après avoir été nommé rédacteur en chef d’Arab News. Ayant vécu à Djeddah durant mes années formatrices, je sentais que j’avais une attache particulière à la ville et que j’en comprenais bien la dynamique. Par contre, ce que je n’avais pas anticipé, était le changement – qui était devenue la norme – entamé depuis l’annonce de la Vision 2030. Ça n’était pas un changement lent et timide, mais un changement radical et rapide. J’en étais pour le moins agréablement surpris, et j’avais partagé mon optimisme dans un article, lors de mon tout premier jour à Arab News.  Dans cet éditorial, j’avais parlé de la manière avec laquelle j’avais été aidé à mon arrivée par une réceptionniste saoudienne à l’hôtel Rosewood de Djeddah, en écrivant : « Si l’idée d’avoir une femme à ce poste était impensable il y a 20 ans, je dois honnêtement avouer que je n’avais jamais rencontré, lors de mes nombreux voyages à travers le monde, de réceptionniste aussi professionnelle et méticuleuse, avec une attitude personnifiant l’expression ‘heureux de vous servir’. » Mon article était intitulé à juste titre : “ le Retour du fils prodigue ».  

Le fait d’être rentré en Arabie Saoudite seulement cinq mois après l’annonce de la Vision 2030 était une coïncidence. Du point de vue du journaliste que je suis, c’était excitant, même si je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. J’ignorais également si les changements annoncés, aussi sincères que soient les intentions, allaient se matérialiser. 

Image retirée.

« Grâce à la Vision 2030, il n’y a plus de discussions sur la diminution de la dépendance au pétrole, mais plutôt une feuille de route avec une échéance… De nombreux Saoudiens talentueux, hommes et femmes, sont soigneusement recrutés, bien motivés et encouragés à prendre part à l’excitante transformation de leur pays ». 

Extrait d’un éditorial de Faisal J. Abbas dans Arab News, le 28 septembre 2016

Jour après jour, il devenait évident que l’Arabie Saoudite était sur un nouveau chemin et que rien ne pourrait l’entraver. Par exemple, la réduction des pouvoirs de la police religieuse était un pas de géant par rapport à ce qu’avait été la norme. En un tournemain, les peurs qui avaient empêché les Saoudiens de penser autrement durant si longtemps avaient disparu. Avant ce changement, les agents de la police religieuse représentaient eux-mêmes une sorte de loi virtuelle et dans certains cas tragiques, ils avaient été responsables de la mort de jeunes Saoudiens. Il est décevant de constater que le leadership saoudien n’a reçu que très peu de reconnaissance pour cette réalisation remarquable qui représentait un revirement complet par rapport au statu quo en place en Arabie Saoudite durant des années. 

Cette décision avait suivi l’ouverture aux concerts et performances musicales en présence de spectateurs, le type même d’événements inimaginables dans le passé. Certains des anciens du journal ont sursauté lorsque nous avons décidé de publier de larges photos montrant d’ordinaires Saoudiens, hommes et femmes, assis les uns à côté des autres, grignotant des pop-corn, appréciant ces moments et fredonnant lors d’un concert musical. 

Le premier concert ouvert aux hommes et aux femmes conjointement auquel j’ai assisté dans le Royaume était celui, spectaculaire, du groupe new yorkais ‘iLuminate’. A l’approche du spectacle, il y avait un conflit entre les forces de sécurité qui disaient qu’un événement ouvert à un public mixte ne pouvait se produire, et les responsables de l’Autorité générale pour le divertissement qui insistaient pour que l’événement soit ouvert simultanément aux hommes et aux femmes. En fin de compte, ce sont ces derniers qui ont eu gain de cause et nous avons pu assister à une performance mémorable, dans l’immense stade ‘Al-Jowara’. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants se sont assis ensemble et ont pu apprécier un spectacle des plus éblouissants, alliant musique, danse et effets spéciaux. 

Les dates clés

  1. Le 25 avril 2016 : Alors Vice-Prince héritier, Mohammad Ben Salman annonce la Vison 2030. 
  2. 21 juin 2017 : Mohammad Ben Salman est nommé Prince héritier par le Roi Salman. 
  3. Le 24 octobre 2017 : Durant la conférence FII (Future Investment Initiative) à Riyad, le Prince héritier s’engage à un retour à un Islam modéré et lance Neom, la ville de l’avenir, un projet de 500 milliards de dollars.
  4. Le 18 avril 2018 : Mettant fin à une interdiction de 35 ans, un premier cinéma ouvre à Riyad avec une projection du film La panthère noire de Marvel.  
  5. Le 24 juin 2018 : L’interdiction de conduire pour les femmes est annulée. 
  6. Le 10 février 2019 : Le Prince héritier lance un mégaprojet de tourisme à Al-Ula, avec notamment un complexe conçu par l’architecte Jean Nouvel, et une réserve naturelle. 
  7. Le 25 février 2020 : L’Arabie Saoudite crée trois ministères : Sports, Tourisme et Investissements dans le cadre de son engagement pour la Vision 2030. 

Les changements suivants ont été le droit de conduire pour les femmes et l’abolition des lois portant sur la tutelle. Les gens de ma génération n’avaient jamais imaginé que nous pourrions voir un jour les femmes conduire en Arabie Saoudite, mais nous avions eu tort, et c’est bel et bien arrivé. J’avais invité à Djeddah notre éditrice senior, Mo Gannon, une Canadienne travaillant dans notre bureau de Dubaï, qui avait un permis de conduire international. Je lui avais proposé de faire partie de l’histoire qui était en marche en Arabie Saoudite. Nous l’avons invitée à prendre le volant et je me suis assis à ses côtés pour enregistrer ses réactions ainsi que celles de nos collègues saoudiennes qui étaient assises à l’arrière. C’était un moment d’incroyable sensation de liberté pour les femmes en Arabie Saoudite. Les visages heureux qui ont fait la Une de notre journal étaient ceux de femmes saoudiennes fières, de toutes les nuances et régions, habillées de manière traditionnelle et élégante.  Ce qui était de l’ordre de l’exception et de l’interdit était devenu la norme. 

« A travers ces changements culturels et sociaux, le Prince héritier Mohammad Ben Salman a gagné le soutien total et l’admiration de tout un peuple ». 

Faisal J. Abbas, rédacteur en chef. 

 

Nous avons pu ensuite assister aux concerts à hauts décibels de Ad-Diriyah. Le décor tout droit sorti d’un conte des Mille et Une Nuits, était captivant, l’histoire ancienne rencontrant le monde moderne dans les déserts anciens d’Arabie. 

A travers ces changements culturels et sociaux, le Prince héritier Mohammad Ben Salman a gagné le soutien total et l’admiration de tout un peuple. Il a conquis leur amour et leur respect en effectuant des changements longtemps espérés et en se débarrassant des restrictions étouffantes. 

En même temps, le Prince héritier n’a pas omis de réhabiliter l’image internationale de l’Arabie Saoudite et de transformer le pays en centre où la modération a toute sa place. Afin d’y parvenir, il a invité des figures importantes de différentes religions en Arabie Saoudite et a mis l’accent sur les bienfaits du dialogue interconfessionnel. En invitant des rabbins juifs et des prédicateurs chrétiens, il les a encouragés à établir un dialogue entre eux et avec les oulémas saoudiens. 

L’annonce la plus significative du Prince héritier est celle où il a affirmé sa volonté d’un retour à un Islam modéré, ou pour reprendre sa formulation, un retour à l’Islam modéré de l’Arabie Saoudite d’avant 1979. 

Pourquoi 1979 ? Comme il l’a exprimé en septembre 2018 durant l’entretien avec Norah O’Donnel pour la chaîne CBS : « Nous vivions normalement comme les autres pays du Golfe. Les femmes conduisaient, il y avait des cinémas en Arabie Saoudite. Les femmes travaillaient partout. Nous étions tout simplement des gens normaux, se développant comme tout autre pays dans le monde jusqu’aux événements de 1979 ». 
Image retirée.

Extrait des archives d’Arab News, le 29 septembre 2016.

Cela dit, je dois à présent poser une question : est-ce que la Vision 2030 du Prince héritier a réalisé tout ce qu’elle est censée réaliser ? Non. Le fera-t-elle ? Probablement pas. Quel que soit le moment de l’histoire, ou le lieu, a-t-on jamais vu une vision se réaliser dans sa totalité, avec tous ses souhaits et ses désirs ? Non. De nombreuses erreurs et mauvaises gestions d’organismes gouvernementaux ainsi que des événements imprévisibles touchant la planète entière ont, au moins en partie, fait dérailler ou retarder certains des plans ambitieux de la Vision 2030. Les mégaprojets et plans économiques vont certainement être affectées par le coronavirus, ses conséquences et son influence sur les prix du pétrole qui ont chuté à leur plus bas niveau. 

Cependant, il faut penser à l’ampleur des problèmes que nous aurions dû affronter s’il n’y avait pas eu de Vision 2030 au moment où le coronavirus a fait trembler le monde entier ! Peut-on imaginer un seul instant la police religieuse s’opposant à la suspension de la prière dans les deux saintes Mosquées et dans les mosquées à travers le Royaume ?  Des centaines de milliers si ce n’est des millions auraient été affectés.

Mettons tout cela de côté et abordons la question essentielle : l’Arabie Saoudite est-elle en meilleure posture et plus heureuse aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a quatre ans ? Il suffit de demander aux jeunes, qui forment 60% de la population saoudienne, ce qu’ils en pensent. Et nous aurons alors notre réponse. 

Faisal J. Abbas est le Rédacteur en chef de Arab News. Twitter: @FaisalJAbbas


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
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  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.


Les efforts pour panser les «profondes divisions» de la Syrie sont ardus mais «pas insurmontables», déclare Guterres

Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
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  • Antonio Guterres salue "la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", "la résilience et le courage" des Syriens
  • La transition offre l'opportunité de "forger une nation où chaque Syrien peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité"

NEW YORK : Les efforts pour guérir les "profondes divisions" de la Syrie seront longs et ardus mais les défis à venir ne sont "pas insurmontables", a déclaré dimanche le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'occasion du premier anniversaire de la chute du régime Assad.

Une offensive surprise menée par une coalition de forces rebelles dirigées par Hayat Tahrir al-Sham et des milices alliées a rapidement balayé les zones tenues par le régime à la fin du mois de novembre 2024. En l'espace de quelques jours, elles se sont emparées de villes clés et ont finalement capturé la capitale Damas.

Le 8 décembre de l'année dernière, alors que les défenses du régime s'effondraient presque du jour au lendemain, le président de l'époque, Bachar Assad, a fui la République arabe syrienne, mettant fin à plus de 50 ans de règne brutal de sa famille.

"Aujourd'hui, un an s'est écoulé depuis la chute du gouvernement Assad et la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", a déclaré M. Guterres, saluant la "résilience et le courage" des Syriens "qui n'ont jamais cessé de nourrir l'espoir en dépit d'épreuves inimaginables".

Il a ajouté que cet anniversaire était à la fois un moment de réflexion sur les sacrifices consentis en vue d'un "changement historique" et un rappel du chemin difficile qui reste à parcourir pour le pays.

"Ce qui nous attend est bien plus qu'une transition politique ; c'est la chance de reconstruire des communautés brisées et de guérir de profondes divisions", a-t-il déclaré, ajoutant que la transition offre l'occasion de "forger une nation où chaque Syrien - indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique - peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité".

M. Guterres a souligné que les Nations Unies continueraient à soutenir les Syriens dans la mise en place de nouvelles institutions politiques et civiques.

"Les défis sont importants, mais pas insurmontables", a-t-il déclaré. "L'année écoulée a montré qu'un changement significatif est possible lorsque les Syriens sont responsabilisés et soutenus dans la conduite de leur propre transition.

Il a ajouté que les communautés à travers le pays construisent de nouvelles structures de gouvernance et que "les femmes syriennes continuent de mener la charge pour leurs droits, la justice et l'égalité".

Bien que les besoins humanitaires restent "immenses", il a souligné les progrès réalisés dans la restauration des services, l'élargissement de l'accès à l'aide et la création de conditions propices au retour des réfugiés et des personnes déplacées.

Des efforts en matière de justice transitionnelle sont en cours, a-t-il ajouté, ainsi qu'un engagement civique plus large. M. Guterres a exhorté les gouvernements à soutenir fermement une "transition dirigée par les Syriens et prise en charge par les Syriens", précisant que le soutien doit inclure le respect de la souveraineté, la suppression des obstacles à la reconstruction et un financement solide pour le redressement humanitaire et économique.

"En ce jour anniversaire, nous sommes unis dans un même but : construire les fondations de la paix et de la prospérité et renouveler notre engagement en faveur d'une Syrie libre, souveraine, unie et ouverte à tous", a ajouté M. Guterres.


Netanyahu prévoit «très bientôt» la deuxième phase de l'accord de trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a espéré dimanche passer "très bientôt" à la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza et annoncé une nouvelle rencontre avec Donald Trump en décembre. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a espéré dimanche passer "très bientôt" à la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza et annoncé une nouvelle rencontre avec Donald Trump en décembre. (AFP)
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  • "Nous avons discuté de comment mettre un terme au pouvoir du Hamas à Gaza"
  • Le Premier ministre a toutefois rappelé que conformément à la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas devait encore restituer à Israël un dernier corps d'otage retenu à Gaza, celui de l'Israélien Ran Gvili

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a espéré dimanche passer "très bientôt" à la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza et annoncé une nouvelle rencontre avec Donald Trump en décembre.

"Nous avons discuté de comment mettre un terme au pouvoir du Hamas à Gaza" et "nous attendons très bientôt de passer à la deuxième phase, qui est plus difficile ou tout aussi difficile", a souligné M. Netanyahu, à l'issue d'une rencontre avec le chancelier allemand Friedrich Merz à Jérusalem.

Le Premier ministre a toutefois rappelé que conformément à la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Hamas devait encore restituer à Israël un dernier corps d'otage retenu à Gaza, celui de l'Israélien Ran Gvili.

La deuxième phase de l'accord, appuyé sur le plan du président américain Donald Trump, prévoit le désarmement du Hamas, le retrait de l'armée israélienne de la bande de Gaza ainsi que le déploiement d'une force internationale dans le territoire palestinien.

M. Netanyahu a annoncé qu'il rencontrerait Donald Trump durant le mois de décembre. Son bureau avait annoncé le 1er décembre qu'il avait été invité à la Maison Blanche.

"Déradicaliser Gaza" 

"Il y a une troisième phase, qui consiste à déradicaliser Gaza, quelque chose que beaucoup pensaient impossible. Mais cela a été fait en Allemagne (...) cela peut être fait à Gaza aussi, mais bien sûr, le Hamas doit être démantelé", a ajouté M. Netanyahu.

"Il faut maintenant que cela aboutisse", lui a répondu le chancelier Merz, affirmant que l'Allemagne contribuerait à la reconstruction de Gaza. "Le Hamas ne peut jouer aucun rôle à Gaza", a-t-il déclaré.

Samedi soir, Khalil al-Hayya, chef du Hamas pour Gaza et principal négociateur du mouvement islamiste palestinien, a déclaré être prêt à remettre ses armes dans la bande de Gaza à une autorité palestinienne gouvernant ce territoire, à condition que cesse son occupation par l'armée israélienne.

Il a en outre refusé le déploiement d'une force internationale qui aurait pour mission de désarmer le Hamas.

S'exprimant dans la bande de Gaza face à des soldats réservistes, le chef d'état-major de l'armée israélienne, Eyal Zamir, a affirmé dimanche que la Ligne jaune, marquant un premier retrait de l'armée israélienne à l'intérieur du territoire, constituait "une nouvelle frontière - une ligne de défense avancée pour les localités (israéliennes) et une ligne d'attaque".

"Israël a le droit de se défendre" 

Arrivé samedi en Israël pour une visite destinée à consolider la relation privilégiée entre les deux pays, M. Merz a également rencontré d'anciens otages israélo-allemands, Ziv et Gali Berman, enlevés lors de l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

"L'Allemagne doit défendre l'existence et la sécurité d'Israël. Cela restera à jamais profondément inscrit dans le lien qui nous unit", a déclaré dimanche le chancelier au mémorial de la Shoah, Yad Vashem, à Jérusalem, mettant en avant "la responsabilité historique durable" de son pays dans l'extermination de six millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Sa décision prise en août de décréter un embargo partiel sur les exportations d'armes de son pays vers Israël avait fortement déplu aux autorités israéliennes.

"Les actions de l'armée israélienne à Gaza nous ont posé quelques dilemmes et nous y avons réagi", mais "nous avons également constaté qu'à ce jour, il n'y a fondamentalement aucune divergence (entre nous)", avait déclaré samedi M. Merz, qui a levé cet embargo fin novembre à la faveur du fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre.

"Israël a le droit de se défendre car c'est la seule façon de garantir son droit à exister", a-t-il dit.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 70.360 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.