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La présentation de la Vision 2030 de l’Arabie Saoudite

Le moment de changement attendu avec impatience a été dévoilé par le Prince héritier Mohammad Ben Salman.
Le moment de changement attendu avec impatience a été dévoilé par le Prince héritier Mohammad Ben Salman.
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Publié le Mercredi 09 décembre 2020

La présentation de la Vision 2030 de l’Arabie Saoudite

  • Le 25 avril 2016, Mohammad Ben Salman, alors Vice-Prince hériter de l’Arabie Saoudite, a lancé la Vision 2030, un plan stratégique ambitieux conçu pour transformer l’économie de la nation
  • Lors de ce lancement, furent également révélés les plans visant à construire un pont à travers la mer Rouge pour favoriser les échanges commerciaux, ainsi qu’à vendre des parts d’Aramco

Résumé

Le 25 avril 2016, Mohammad Ben Salman, alors Vice-Prince hériter de l’Arabie Saoudite, a lancé la Vision 2030, un plan stratégique ambitieux conçu pour transformer l’économie de la nation, réduire sa dépendance au pétrole et développer une « société vibrante… caractérisée par des racines solides et des fondations fortes qui soutiennent un Islam modéré, la fierté nationale, l’héritage saoudien et la culture islamique. » 

Parmi les objectifs établis dans la Vision 2030, figurent la volonté de devenir « une puissance d’investissement globale… pour stimuler l’économie et diversifier nos revenus », ainsi que l’exploitation de l’emplacement géographique unique de l’Arabie Saoudite et enfin la transformation du pays en « plaque tournante mondiale connectant trois continents : l’Asie, l’Europe et l’Afrique ». 

Lors de ce lancement, furent également révélés les plans visant à construire un pont à travers la mer Rouge pour favoriser les échanges commerciaux, ainsi qu’à vendre des parts d’Aramco, la plus grande compagnie pétrolière au monde, développer une industrie nationale de défense, encourager les investissements étrangers, réduire le chômage et réduire les subventions à la consommation de l’eau et de l’électricité provenant d’énergie non durable. 

Un événement majeur a vu le jour le 25 april 2016. Ce jour-là, le Prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammad Ben Salman (alors Vice-Prince héritier), a présenté les détails et les contours de la Vision 2030 saoudienne, une approche stratégique novatrice suscitant un changement de paradigme. Ce même jour, le Prince a donné un entretien exclusif, son premier, à la chaîne de télévision Al Arabiya. J’étais alors basé à Dubaï, travaillant à la rédaction de la version numérique de la chaîne. Il m’a paru clair que s’il devait y avoir un seul moment espéré de changement avec une portée positive sur la région, c’était bien celui-là. 

Devant nous, se présentait un homme qui traçait une toute nouvelle voie qui, pour l’Arabie Saoudite, constituait une volte-face quasi-totale.  C’était le genre de choses que personne n’avait tenté auparavant. Le jeune prince insufflait de l’espoir à une nation entière, dont 60% de la population était âgée de moins de 35 ans. Il parla d’un gouvernement qui s’était fixé des objectifs, avait mis en place des indicateurs clés de performance, des bureaux de gestion de projets, et avait la volonté de mettre fin à la dépendance au pétrole du Royaume – tant d’éléments qui étaient complètement inédits dans le pays. 

Cinq mois plus tard, le 26 septembre 2016 pour être précis, j’étais à Djeddah après avoir été nommé rédacteur en chef d’Arab News. Ayant vécu à Djeddah durant mes années formatrices, je sentais que j’avais une attache particulière à la ville et que j’en comprenais bien la dynamique. Par contre, ce que je n’avais pas anticipé, était le changement – qui était devenue la norme – entamé depuis l’annonce de la Vision 2030. Ça n’était pas un changement lent et timide, mais un changement radical et rapide. J’en étais pour le moins agréablement surpris, et j’avais partagé mon optimisme dans un article, lors de mon tout premier jour à Arab News.  Dans cet éditorial, j’avais parlé de la manière avec laquelle j’avais été aidé à mon arrivée par une réceptionniste saoudienne à l’hôtel Rosewood de Djeddah, en écrivant : « Si l’idée d’avoir une femme à ce poste était impensable il y a 20 ans, je dois honnêtement avouer que je n’avais jamais rencontré, lors de mes nombreux voyages à travers le monde, de réceptionniste aussi professionnelle et méticuleuse, avec une attitude personnifiant l’expression ‘heureux de vous servir’. » Mon article était intitulé à juste titre : “ le Retour du fils prodigue ».  

Le fait d’être rentré en Arabie Saoudite seulement cinq mois après l’annonce de la Vision 2030 était une coïncidence. Du point de vue du journaliste que je suis, c’était excitant, même si je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. J’ignorais également si les changements annoncés, aussi sincères que soient les intentions, allaient se matérialiser. 

Image retirée.

« Grâce à la Vision 2030, il n’y a plus de discussions sur la diminution de la dépendance au pétrole, mais plutôt une feuille de route avec une échéance… De nombreux Saoudiens talentueux, hommes et femmes, sont soigneusement recrutés, bien motivés et encouragés à prendre part à l’excitante transformation de leur pays ». 

Extrait d’un éditorial de Faisal J. Abbas dans Arab News, le 28 septembre 2016

Jour après jour, il devenait évident que l’Arabie Saoudite était sur un nouveau chemin et que rien ne pourrait l’entraver. Par exemple, la réduction des pouvoirs de la police religieuse était un pas de géant par rapport à ce qu’avait été la norme. En un tournemain, les peurs qui avaient empêché les Saoudiens de penser autrement durant si longtemps avaient disparu. Avant ce changement, les agents de la police religieuse représentaient eux-mêmes une sorte de loi virtuelle et dans certains cas tragiques, ils avaient été responsables de la mort de jeunes Saoudiens. Il est décevant de constater que le leadership saoudien n’a reçu que très peu de reconnaissance pour cette réalisation remarquable qui représentait un revirement complet par rapport au statu quo en place en Arabie Saoudite durant des années. 

Cette décision avait suivi l’ouverture aux concerts et performances musicales en présence de spectateurs, le type même d’événements inimaginables dans le passé. Certains des anciens du journal ont sursauté lorsque nous avons décidé de publier de larges photos montrant d’ordinaires Saoudiens, hommes et femmes, assis les uns à côté des autres, grignotant des pop-corn, appréciant ces moments et fredonnant lors d’un concert musical. 

Le premier concert ouvert aux hommes et aux femmes conjointement auquel j’ai assisté dans le Royaume était celui, spectaculaire, du groupe new yorkais ‘iLuminate’. A l’approche du spectacle, il y avait un conflit entre les forces de sécurité qui disaient qu’un événement ouvert à un public mixte ne pouvait se produire, et les responsables de l’Autorité générale pour le divertissement qui insistaient pour que l’événement soit ouvert simultanément aux hommes et aux femmes. En fin de compte, ce sont ces derniers qui ont eu gain de cause et nous avons pu assister à une performance mémorable, dans l’immense stade ‘Al-Jowara’. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants se sont assis ensemble et ont pu apprécier un spectacle des plus éblouissants, alliant musique, danse et effets spéciaux. 

Les dates clés

  1. Le 25 avril 2016 : Alors Vice-Prince héritier, Mohammad Ben Salman annonce la Vison 2030. 
  2. 21 juin 2017 : Mohammad Ben Salman est nommé Prince héritier par le Roi Salman. 
  3. Le 24 octobre 2017 : Durant la conférence FII (Future Investment Initiative) à Riyad, le Prince héritier s’engage à un retour à un Islam modéré et lance Neom, la ville de l’avenir, un projet de 500 milliards de dollars.
  4. Le 18 avril 2018 : Mettant fin à une interdiction de 35 ans, un premier cinéma ouvre à Riyad avec une projection du film La panthère noire de Marvel.  
  5. Le 24 juin 2018 : L’interdiction de conduire pour les femmes est annulée. 
  6. Le 10 février 2019 : Le Prince héritier lance un mégaprojet de tourisme à Al-Ula, avec notamment un complexe conçu par l’architecte Jean Nouvel, et une réserve naturelle. 
  7. Le 25 février 2020 : L’Arabie Saoudite crée trois ministères : Sports, Tourisme et Investissements dans le cadre de son engagement pour la Vision 2030. 

Les changements suivants ont été le droit de conduire pour les femmes et l’abolition des lois portant sur la tutelle. Les gens de ma génération n’avaient jamais imaginé que nous pourrions voir un jour les femmes conduire en Arabie Saoudite, mais nous avions eu tort, et c’est bel et bien arrivé. J’avais invité à Djeddah notre éditrice senior, Mo Gannon, une Canadienne travaillant dans notre bureau de Dubaï, qui avait un permis de conduire international. Je lui avais proposé de faire partie de l’histoire qui était en marche en Arabie Saoudite. Nous l’avons invitée à prendre le volant et je me suis assis à ses côtés pour enregistrer ses réactions ainsi que celles de nos collègues saoudiennes qui étaient assises à l’arrière. C’était un moment d’incroyable sensation de liberté pour les femmes en Arabie Saoudite. Les visages heureux qui ont fait la Une de notre journal étaient ceux de femmes saoudiennes fières, de toutes les nuances et régions, habillées de manière traditionnelle et élégante.  Ce qui était de l’ordre de l’exception et de l’interdit était devenu la norme. 

« A travers ces changements culturels et sociaux, le Prince héritier Mohammad Ben Salman a gagné le soutien total et l’admiration de tout un peuple ». 

Faisal J. Abbas, rédacteur en chef. 

 

Nous avons pu ensuite assister aux concerts à hauts décibels de Ad-Diriyah. Le décor tout droit sorti d’un conte des Mille et Une Nuits, était captivant, l’histoire ancienne rencontrant le monde moderne dans les déserts anciens d’Arabie. 

A travers ces changements culturels et sociaux, le Prince héritier Mohammad Ben Salman a gagné le soutien total et l’admiration de tout un peuple. Il a conquis leur amour et leur respect en effectuant des changements longtemps espérés et en se débarrassant des restrictions étouffantes. 

En même temps, le Prince héritier n’a pas omis de réhabiliter l’image internationale de l’Arabie Saoudite et de transformer le pays en centre où la modération a toute sa place. Afin d’y parvenir, il a invité des figures importantes de différentes religions en Arabie Saoudite et a mis l’accent sur les bienfaits du dialogue interconfessionnel. En invitant des rabbins juifs et des prédicateurs chrétiens, il les a encouragés à établir un dialogue entre eux et avec les oulémas saoudiens. 

L’annonce la plus significative du Prince héritier est celle où il a affirmé sa volonté d’un retour à un Islam modéré, ou pour reprendre sa formulation, un retour à l’Islam modéré de l’Arabie Saoudite d’avant 1979. 

Pourquoi 1979 ? Comme il l’a exprimé en septembre 2018 durant l’entretien avec Norah O’Donnel pour la chaîne CBS : « Nous vivions normalement comme les autres pays du Golfe. Les femmes conduisaient, il y avait des cinémas en Arabie Saoudite. Les femmes travaillaient partout. Nous étions tout simplement des gens normaux, se développant comme tout autre pays dans le monde jusqu’aux événements de 1979 ». 
Image retirée.

Extrait des archives d’Arab News, le 29 septembre 2016.

Cela dit, je dois à présent poser une question : est-ce que la Vision 2030 du Prince héritier a réalisé tout ce qu’elle est censée réaliser ? Non. Le fera-t-elle ? Probablement pas. Quel que soit le moment de l’histoire, ou le lieu, a-t-on jamais vu une vision se réaliser dans sa totalité, avec tous ses souhaits et ses désirs ? Non. De nombreuses erreurs et mauvaises gestions d’organismes gouvernementaux ainsi que des événements imprévisibles touchant la planète entière ont, au moins en partie, fait dérailler ou retarder certains des plans ambitieux de la Vision 2030. Les mégaprojets et plans économiques vont certainement être affectées par le coronavirus, ses conséquences et son influence sur les prix du pétrole qui ont chuté à leur plus bas niveau. 

Cependant, il faut penser à l’ampleur des problèmes que nous aurions dû affronter s’il n’y avait pas eu de Vision 2030 au moment où le coronavirus a fait trembler le monde entier ! Peut-on imaginer un seul instant la police religieuse s’opposant à la suspension de la prière dans les deux saintes Mosquées et dans les mosquées à travers le Royaume ?  Des centaines de milliers si ce n’est des millions auraient été affectés.

Mettons tout cela de côté et abordons la question essentielle : l’Arabie Saoudite est-elle en meilleure posture et plus heureuse aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a quatre ans ? Il suffit de demander aux jeunes, qui forment 60% de la population saoudienne, ce qu’ils en pensent. Et nous aurons alors notre réponse. 

Faisal J. Abbas est le Rédacteur en chef de Arab News. Twitter: @FaisalJAbbas


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.