Click on the number for more info

La chute d’Omar Al-Bachir

Short Url
Publié le Mardi 08 décembre 2020

La chute d’Omar Al-Bachir

  • Le 11 avril 2019, le dictateur soudanais Omar Al-Bachir est renversé par un coup d’Etat militaire
  • Emprisonné au Soudan pour des accusations de blanchiment d’argent et de corruption, Omar Al-Bachir, 76 ans, pourrait à présent être jugé par la Cour pénale internationale à La Haye

Après 30 ans au pouvoir, le dirigeant a été évincé par les militaires suite à des manifestations massives.

Résumé

Le 11 avril 2019, le dictateur soudanais Omar Al-Bachir est renversé par un coup d’Etat militaire, après des années de protestations de la rue, motivées par la montée des prix et une économie défaillante, auxquelles le régime avait répondu de manière extrêmement brutale.

Al-Bachir, un ancien général de l’armée soudanaise, qui s’était lui-même emparé du pouvoir a la faveur d’un coup d’Etat militaire trente ans plus tôt, a été arrêté ainsi que l’ensemble de son cabinet, et son gouvernement a été remplacé par un Conseil militaire de transition.

Emprisonné au Soudan pour des accusations de blanchiment d’argent et de corruption, Omar Al-Bachir, 76 ans, pourrait à présent être jugé par la Cour pénale internationale à La Haye, où il avait été accusé en 2009 de charges multiples, incluant le génocide, lors de la répression de la rébellion dans la région du Darfour, au Soudan.

 

LONDRES: Durant ses trente ans à la tête du Soudan, Omar Al-Bachir a semblé trouver son épanouissement dans le conflit. Que ce soit avec la partie Sud de son pays, le peuple du Darfour, les Etats-Unis, ou les idéologues islamistes qui l’avaient pourtant aidé à prendre le pouvoir, l’ancien parachutiste a régné dans un perpétuel état de conflit militaire ou politique.

Lorsque le peuple soudanais est descendu dans les rues pour protester contre lui, pour la dernière fois, à la fin de 2018, c’était la bataille de trop pour celui qui avait alors 75 ans. Al-Bachir a été évincé par les militaires en avril 2019, suite à des mois de manifestations contre son régime. Le fait que certains de ses conseillers les plus proches faisaient partie de ceux qui l’ont renversé montre bien à quel point les piliers sur lesquels son pouvoir reposait, tant sur le plan interne qu’à l’international, s’étaient écroulés.

Pour les manifestants qui avaient bravé la répression des forces de sécurité pour faire entendre leur désir de changement, le moment historique était doux et âpre à la fois. Al-Bachir était tombé, mais des figures militaires et politiques importantes de son régime étaient à présent au pouvoir.

L’héritage d’Al-Bachir est marqué par des bains de sang, l’extrémisme, l’isolation sur la scène internationale et la ruine économique. Au moment de sa chute, il était le seul dirigeant d’une nation à faire l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité et génocide.

Né dans une famille paysanne au nord de Khartoum en 1944, Omar Al-Bachir s’est engagé dans l’armée après l’école secondaire et en a gravi les échelons pour devenir membre d’un régiment d’élite de parachutistes. Il a été déployé pour combattre aux côtés des forces égyptiennes en 1973, lors de la guerre arabo-israélienne. Dans les années 1980, il a participé aux campagnes contre les rebelles du Sud, lors de la longue guerre civile soudanaise.

En 1989, il a mené un coup d’Etat militaire contre le gouvernement élu démocratiquement de Sadek Al-Mahdi. Le coup avait été orchestré par Hassan Al-Tourabi, un intellectuel islamiste et le chef du Front national islamique (FNI), une branche soudanaise des Frères musulmans.

 

Les dates clés :

  1. Le 30 juin 1989

Le général de l’armée soudanaise Omar Al-Bachir prend le pouvoir lors d’un coup d’Etat militaire.

  1. Le 4 mars 2009

La Cour pénale internationale (CPI) émet un mandat d’arrêt contre Al-Bachir pour crimes de guerre au Darfour.

  1. Le 11 avril 2019

Al-Bachir est renversé et arrêté lors d’un coup d’état militaire.  

  1. Le 17 avril 2019

Al-Bachir, en résidence surveillée, est transféré dans une prison de sécurité maximale.

  1. Le 13 mai 2019

Al-Bachir est inculpé pour « incitation et participation au meurtre de manifestants ».

  1. Le 13 décembre 2019

Jugé coupable de blanchiment d’argent et de corruption, il est condamné à deux ans de privation de liberté.

  1. Le 11 février 2020

Le Conseil souverain du Soudan indique qu’il envisage de remettre Al-Bachir à la CPI pour des accusations de crime de guerre et génocide liées à son rôle dans la guerre au Darfour.

 

Malgré l’interdiction des partis politiques et la dissolution du Parlement, Al-Tourabi et son parti représentaient l’épine dorsale idéologique du nouveau régime d’Al-Bachir. Il a rapidement introduit une ligne dure dans l’interprétation de la loi islamique – une démarche qui a provoqué l’intensification de la guerre qui faisait déjà des ravages au Sud, où la majorité de la population est chrétienne ou animiste. La guerre a tué au moins deux millions de personnes, selon les estimations.

Al-Bachir a conforté son allégeance à un islamisme dur en accueillant Oussama Ben Laden entre 1992 et 1996, après l’expulsion de ce dernier d’Arabie Saoudite. Cette décision eu des effets désastreux pour son pays, les Etats-Unis l’ajoutant à la liste d’Etats soutenant le terrorisme et lui imposant des sanctions.

En 1999, l’alliance d’Al-Bachir avec Al-Tourabi s’écroule, le président démet ce dernier de ses fonctions de Président du parlement et le jette en prison. Les années qui suivent sont les plus sombres de son règne.

Des rebelles de la région du Darfour, dans l’Ouest du pays, prennent les armes contre le gouvernement en 2003. La réponse d’Al-Bachir est rapide et brutale. Son régime déploie des milices connues sous le nom de ‘Janjawid’. Une politique de la terre brulée s’ensuit marquée par des meurtres, viols et vols des populations locales.

Les Nations unies estiment que près de 300 000 personnes ont été tuées et 2,5 millions déplacées dans ce conflit. En 2009, la CPI a jugé Al-Bachir coupable d’avoir joué « un rôle essentiel » dans ces atrocités.

« Dans un discours télévisé, le ministre de la défense, Ahmed Awad Ibn Auf, a annoncé que le ‘régime avait été renversé’ et qu’Al-Bachir était détenu dans ‘un lieu sûr’. »

Extrait d’un article à la une d’Arab New, le 12 avril 2019

Pour beaucoup, c’est la séparation du Sud-Soudan en 2011 qui a marqué le début de la fin pour Al-Bachir. La sécession a emporté avec elle une bonne partie des régions ayant des ressources pétrolifères, privant Khartoum d’une source cruciale de revenus et précipitant le pays dans un net déclin économique.

Il a été ainsi forcé de tenter de rebâtir des relations avec l’Occident et la Chine et d’opérer un revirement stratégique au Moyen-Orient, s’éloignant de l’Iran et revenant vers les pays Arabes du Golfe desquels il avait réussi à se marginaliser.

Des années de problèmes économiques ont atteint leur paroxysme en décembre 2018, lorsque son gouvernement a triplé le prix du pain et déclenché le début des protestations. Al-Bachir s’est accroché désespérément au pouvoir, apparaissant dans un rassemblement contre son régime en janvier, au cours duquel il a traité les manifestants de « traitres » et de « rats ». Durant les mois de protestations, des douzaines de Soudanais ont été tués par les forces de sécurité et des milliers ont été jetés en prison.

Le 6 avril 2019, des dizaines de milliers ont campé devant le ministère de la défense à Khartoum, où la résidence d’Al-Bachir était également située. Au matin du 11 avril, il a appris que les militaires les plus hauts gradés du pays et les responsables de la sécurité l’avaient évincé du pouvoir.

Le moment historique a été illustré à la Une d’Arab News le jour suivant, occupant la majeure partie de la page, signe de l’importance de l’événement et des liens politiques et économiques entre l’Arabie Saoudite et le Soudan. On pouvait y lire : « La fin du cauchemar soudanais de 30 ans » illustré par la photo d’une jeune fille souriante, brandissant le drapeau soudanais, au milieu des célébrations à Khartoum.

Extrait des archives d’Arab News, le 12 Avril 2015

A la Une d’Arab News, on pouvait également lire une tribune signée par le rédacteur en chef, Faisal J. Abbas, qui posait cette question : « Quelle est la prochaine étape pour les Soudanais ? ». L’article mettait en lumière le nombre de Soudanais que notre rédacteur en chef avait rencontrés, qui avaient fui le régime d’Al-Bachir pour trouver refuge en Europe et ailleurs, pour la plupart des médecins et professionnels hautement qualifiés, qui ne retourneraient plus jamais dans leur pays.

Abbas avait écrit : « Le régime d’Al-Bachir ne se souciait guère de voir les institutions s’écrouler les unes après les autres… Il a fait du Soudan l’un des pays les plus pauvres de la région, malgré des ressources en abondance ».  Depuis sa chute, Al-Bachir est détenu dans la prison Kober, à Khartoum, le même pénitencier où bon nombre de ses opposants avaient été détenus après avoir été arrêtés sous ses ordres. 

« L’héritage d’Al-Bachir est marqué par des bains de sang, l’extrémisme, l’isolation de la scène internationale et la ruine économique. »

Jonathan Lessware

A l’extérieur des murs de la prison, le Soudan a peiné à aller de l’avant, les manifestations ayant continué jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé en août, menant à un gouvernement de transition formé de civils et de responsables militaires.

Al-Bachir a été condamné à deux ans de prison en décembre pour corruption et il fait face à d’autres accusations, plus graves, liées aux meurtres de manifestants et au coup d’Etat de 1989 qui l’a vu accéder au pouvoir. Concernant ses crimes au Darfour, il reste à voir si le Soudan entend remettre le président déchu de 76 ans à la CPI, ou si ce dernier sera jugé dans son pays.

Lors d’un entretien en 2015 avec le journal basé à Abou Dhabi pour lequel je travaillais en tant que rédacteur au service des actualités internationales, Al-Bachir s’était exprimé sur les menaces terroristes de Daech et Boko Haram dans son pays. Il s’était lancé dans des théories du complot tirées par les cheveux, accusant la CIA et le Mossad d’être les créateurs de Daech, et passant outre le fait qu’il avait offert à Ben Laden un refuge pour former des extrémistes et bâtir son empire mondial de la terreur.

Quant au peuple soudanais, les slogans qu’il lançait durant la révolte étaient beaucoup plus clairs : « Liberté, paix et justice » était l’un de ceux qui revenaient le plus souvent. L’histoire nous dira si, après avoir attendu 30 ans, ces droits fondamentaux seront enfin respectés dans leur pays.

Jonathan Lessware est rédacteur en chef numérique au bureau de Londres d’Arab News et ancien correspondant international au quotidien The National. Il a contribué à couvrir la révolte au Soudan dans l’édition numérique d’Arab News.


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Short Url
  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Short Url
  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne a frappé plus de 50 «cibles terroristes» au Liban au cours du dernier mois

Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre
  • Le Premier ministre israélien Netanyahu a promis d'empêcher le Hezbollah d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge"

JERUSALEM : L'armée israélienne a déclaré lundi qu'elle avait frappé plus de 50 "cibles terroristes" au Liban au cours du mois dernier, malgré le cessez-le-feu de novembre qui a mis fin à la guerre entre Israël et les militants du Hezbollah.
Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre, ce qui a incité le président libanais Joseph Aoun à demander à la France et aux États-Unis, qui en sont les garants, d'y mettre fin.
"Au cours du mois dernier, les forces de défense israéliennes ont frappé plus de 50 cibles terroristes au Liban. Ces frappes ont été menées à la suite de violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, qui constituaient une menace pour l'État d'Israël et ses citoyens", a déclaré l'armée dans un communiqué.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la frappe de dimanche visait un bâtiment utilisé par le Hezbollah pour stocker des "missiles guidés avec précision" et a promis d'empêcher le groupe militant soutenu par l'Iran d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge".
Le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré dans un discours lundi que l'attaque "n'a aucune justification" et l'a qualifiée d'"attaque politique visant à changer les règles par la force".
Israël a continué à mener des frappes régulières au Liban malgré la trêve, qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, lesquelles ont culminé avec une campagne de bombardements israéliens intensifs et une incursion terrestre.
En vertu de cet accord, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler toute infrastructure militaire restante au sud.
Israël devait retirer toutes ses forces du Sud-Liban, mais des troupes restent sur cinq positions jugées "stratégiques".