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Le conflit au Kosovo

Le 5 Mars 1998, après des années de lutte pacifique vaine de la part des dirigeants du Kosovo pour obtenir plus d’autonomie, l’armée de libération du Kosovo lança une rébellion armée contre le régime serbe dans la province yougoslave à majorité musulmane (Getty Images).
Le 5 Mars 1998, après des années de lutte pacifique vaine de la part des dirigeants du Kosovo pour obtenir plus d’autonomie, l’armée de libération du Kosovo lança une rébellion armée contre le régime serbe dans la province yougoslave à majorité musulmane (Getty Images).
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Publié le Mardi 08 décembre 2020

Le conflit au Kosovo

  • La situation désespérée des Albanais, majoritairement musulmans, a poussé le monde musulman à organiser une aide humanitaire

 

Résumé

Le 5 Mars 1998, après des années de lutte pacifique vaine de la part des dirigeants du Kosovo pour obtenir plus d’autonomie, l’armée de libération du Kosovo lança une rébellion armée contre le régime serbe dans la province yougoslave à majorité musulmane. La réaction de Belgrade fut une répression violente qui ne fit aucune discrimination entre combattants et civils et déclencha un flux de réfugiés vers le pays voisin d’Albanie, causant une grave crise humanitaire. 

Le 24 mars 1999, L’OTAN réagit à l’agression du président yougoslave Slobodan Milosevic contre les Albanais du Kosovo, en lançant des frappes aériennes contre des cibles militaires serbes. La campagne militaire de l’OTAN dura 11 semaines, causant des pertes civiles et des destructions matérielles lourdes.  

La Yougoslavie accepta un accord de paix en juin 1999, à la suite duquel le secrétaire général de l’ONU ordonna l’arrêt des bombardements menés par l’OTAN. Suivit alors l’adoption de la Résolution 1244 par le Conseil de sécurité, autorisant la présence internationale de sécurité au Kosovo. La région du Kosovo déclara unilatéralement son indépendance en 2008, une décision encore contestée à ce jour.

 

DUBAI : Comparée à la durée moyenne des conflits les plus récents, la guerre au Kosovo de 1998 à 1999 fut brève. Elle débuta avec l’insurrection armée de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), contre le régime serbe, autour de l’autonomie de la région du Kosovo, qui faisait partie de ce qui restait de la Yougoslavie. Le régime du président Slobodan Milosevic à Belgrade réagit avec une force démesurée, déclenchant une grave crise de réfugiés et ramenant à notre mémoire le spectre du massacre de musulmans en Bosnie.

L’intervention de l’OTAN, une longue campagne de bombardements aériens, permit de mettre un terme au conflit et de négocier un accord de paix. En février 2008, le Kosovo déclara son indépendance de la Serbie, une annonce accueillie par des scènes inédites de joie et de jubilation. 

Les Etats-Unis et plusieurs membres de l’Union européenne ont reconnu le Kosovo comme un état indépendant, au contraire de la Serbie, soutenue par la Russie. Depuis lors, le Kosovo, une démocratie parlementaire avec une économie à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, fait du surplace. 

Ayant grandi à Sarajevo durant la guerre de Bosnie dans les années 1990, les événements dans le Kosovo voisin resteront gravés à jamais dans ma mémoire. Je sais malheureusement la haine et les antagonismes accumulés au fil du temps. Historiquement, le Kosovo est situé au cœur de l’empire serbe. C’est là que plusieurs rois serbes furent couronnés au Moyen-Âge. 

Bien qu’ayant obtenu un certain degré d’autonomie sous l’ex-Yougoslavie en 1974, les habitants de la province, essentiellement des Musulmans albanais ethniques, étaient fatigués de subir la domination des Serbes ethniques. A la fin des années 1980, le chef kosovar Ibrahim Rugova initia une stratégie de résistance non-violente face à la suspension de l’autonomie constitutionnelle de la province, décrétée par Milosevic. 

Le président et les membres de la minorité serbe du Kosovo s’étaient plaints depuis longtemps de la dominance démographique et politique des Albanais ethniques dans une région qui portait une signification historique pour les chrétiens orthodoxes serbes. Durant la guerre en Bosnie, entre 1992 et 1995, et même après l’éclatement de la Yougoslavie, les Serbes nationalistes jetaient un regard suspect sur les Kosovars. 

Les dates clés

 

  1. Le 5 mars 1998 : Le conflit débute au Kosovo suite à la rébellion armée de l’UCK 
  2. 24 mars 1999 : L’OTAN lance des raids aériens contre la Serbie. 
  3. Le 10 juin 1999 : Arrêt des bombardements de l’OTAN, 11 semaines après leur commencement. 
  4. Le 4 février 2003 : La Yougoslavie cesse d’exister. Elle est rebaptisée Communauté étatique de Serbie-et-Monténégro (Le Monténégro deviendra plus tard indépendant, le 21 Mai 2006). 
  5. Le 17 février 2008 : Le Kosovo déclare son indépendance de la Serbie, une décision controversée. 

 

Le soutien populaire bascula du côté des Albanais ethniques radicaux qui étaient convaincus que leur volonté d’autonomie ne pourrait être satisfaite en suivant l’approche pacifique de Rugova. En 1996, l’UCK fit son entrée sur la scène kosovare à travers des attaques sporadiques sur la police serbe et les hommes politiques, une campagne qui s’intensifia durant les deux années qui suivirent. 

La brutalité de la police serbe, des groupes paramilitaires et de l’armée mena à une crise grave de réfugiés, qui attira l’attention des médias et de la communauté internationale. Une coalition informelle regroupant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France, l’Italie et la Russie, nommé « le Groupe de contact », soumit ses conditions, incluant un cessez-le-feu immédiat


« Les Etats du Golfe, menés par l’Arabie Saoudite, se sont concentrés sur l’organisation de l’assistance humanitaire et la recherche d’une issue au conflit par la voie pacifique ».

Emina Osmandzikovic



 

Le Conseil de sécurité des Nations unies condamna ce qu’il qualifia d’usage excessif de la force, et imposa un embargo militaire. Mais cela ne suffit pas à mettre un terme aux violences. Le 24 mars, l’OTAN lança une série de raids aériens sur des cibles militaires serbes. La réaction des forces serbes ne se fit pas attendre, et poussa des centaines de milliers de Kosovars à fuir en Albanie, en Macédoine (maintenant la Macédoine du Nord) et au Monténégro. 

Si les souffrances de la guerre des Kosovars ont suscité une certaine sympathie du monde musulman et un soutien pour leur cause, plusieurs dirigeants ont critiqué l’OTAN pour avoir contourné l’ONU et qualifié la campagne de ‘guerre humanitaire’.

La légitimité de la décision unilatérale de lancer des raids aériens était contestable, si l’on se réfère au droit international. Mais le secrétaire général de l’ONU de l’époque, Kofi Annan, a soutenu le principe de l’intervention, et déclaré : « Il y a des temps où l’usage de la force pour atteindre la paix peut être légitime ». 

Des pays arabes tels que la Libye ou l’Irak, qui entretenaient alors des relations fortes avec la Yougoslavie, ont insisté pour trouver une solution politique. Les Etats du Golfe, menés par l’Arabie Saoudite, se sont concentrés sur l’organisation de l’assistance humanitaire et la recherche d’une issue au conflit par la voie pacifique. L’Arabie Saoudite a affrété deux avions pour transporter plus de 120 tonnes d’aide humanitaire sous la forme de tentes, dattes, couvertures et tapis, selon des communiqués officiels. 


Extrait des archives de Arab News, le 6 Mars 1998.



Un avion humanitaire saoudien ‘C-130 Hercules’ transporta quotidiennement de l’aide humanitaire, de Djeddah ou Riyad vers la capitale albanaise Tirana, où le personnel de l’ambassade saoudienne et celui des forces aériennes déchargeaient le contenu. En plus d’un hôpital de campagne à Tirana, opérationnel dès le 24 mai 1999, l’Arabie Saoudite mit en place plus de 10 centres médicaux à travers l’Albanie et la Macédoine.  

Un téléthon saoudien recueillit près de $19 millions le 16 avril 1999. L’Organisation de la coopération islamique, basée à Djeddah, qui contribua à l’organisation de ce téléthon, déclara qu’elle avait affrété une aide humanitaire d’une valeur de $12 millions. Une autre initiative lancée par une télévision koweitienne recueillit $7 millions en un seul jour, dont $1 million provenant du don personnel de l’émir, Cheikh Jaber Al-Ahmed Al-Sabah.

Des organisations des Emirats arabes unis installèrent l’un des camps de secours les plus larges, où près de 10 000 réfugiés kosovars eurent accès à de la nourriture, des services de première nécessité et un hôpital de campagne entièrement équipé. Le Croissant-Rouge mit en place des camps de réfugiés en Macédoine et en Albanie. 

La campagne de bombardements de l’OTAN dura onze semaines et finit par atteindre Belgrade, causant de lourds dégâts aux infrastructures et la mort accidentelle de beaucoup de civils. En juin 1999, le gouvernement yougoslave accepta un accord de paix, sous la médiation conjointe de la Russie et la Finlande. 

L’OTAN et la Yougoslavie ont signé un accord de paix comprenant un retrait des troupes et le retour de près d’un million de réfugiés et un demi-million de déplacés kosovars. La majorité des Serbes ethniques ont quitté la région. L’intervention militaire humanitaire de l’OTAN a permis de sauver des milliers de vies de kosovars innocents.

 

Emina Osmandzikovic, qui couvre les sujets liés aux réfugiés pour Arab News, a grandi à Sarajevo dans les années 1990 durant la guerre en Bosnie. Twitter : @eminaosmandzik 

 


Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, cinq morts selon les autorités locales

Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
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  • Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux
  • Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants

GAZA: Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve.

Mercredi a été l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux.

Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants.

"Ma petite fille n'a cessé de me demander toute la nuit : la guerre va-t-elle revenir ?" a déclaré à l'AFP Lina Karaz à Gaza-ville.

"Nous sommes inquiets [...] Cette nuit, le bruit des bombardements et des explosions [...] était terrifiant", a-t-elle ajouté, "quand ce cauchemar prendra-t-il fin ?"

Pour Mohammed Hamdouna, déplacé de 36 ans vivant dans un camp de tentes dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande, "rien n'a changé, concrètement", depuis le 10 octobre.

 "Toujours sous la tente" 

"Les villes sont en ruines (et) nous vivons toujours sous la tente malgré le froid et la pluie qui a inondé (les tentes) il y a deux jours", déplore-t-il alors que la situation humanitaire reste catastrophique, selon l'ONU.

Selon la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, cinq personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens sur le sud du territoire, dans la partie du territoire restant sous le contrôle israélien à ce stade de la mise en oeuvre de l'accord de trêve.

L'hôpital Nasser de Khan Younès a confirmé avoir enregistré le décès de trois personnes de la même famille, dont une fillette d'un an.

"Nous dormions paisiblement, nous sommes pacifiques et nous ne voulons pas la guerre", a dit à l'AFP Sabri Abou Sabt, qui a perdu son fils et sa petite-fille dans une frappe à l'est de Khan Younès.

Sollicitée par l'AFP, une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que l'armée avait mené une frappe visant à "démanteler des infrastructures terroristes". "Rien d'inhabituel", a-t-elle affirmé.

"Israël a pris la décision de mener ces frappes aériennes de manière indépendante", a précisé la porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian lors d'un point presse jeudi.

Néanmoins, "les Etats-Unis ont été prévenus (par Israël) avant les frappes", a indiqué un responsable américain à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

"Nous sommes profondément préoccupés par les frappes aériennes israéliennes que nous avons vues, au cours desquelles des civils auraient été tués et blessés hier, y compris des enfants", a déclaré jeudi soir Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Cela rappelle de façon frappante à quel point le cessez-le-feu est fragile. Nous avons besoin que chacun veille à ce que le cessez-le-feu tienne et continue de tenir", a-t-il ajouté.

"Escalade dangereuse" 

"Israël est sous pression internationale, les Américains mobilisent toute la région, liant la question de Gaza à celle de la normalisation et des accords d'Abraham avec l'Arabie Saoudite", a noté Eran Ortal, chercheur au Centre d'études stratégiques de Bar Ilan.

"Donc bien que le Hamas n'ait pas été désarmé, et qu'il y ait de fortes chances qu'il parvienne également à éviter le désarmement dans un avenir proche, le potentiel de reprise de la guerre à Gaza ne semble pas élevé", a-t-il estimé.

Deux autres personnes ont été tuées dans des frappes, également à l'est de Khan Younès, selon la Défense civile.

L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir tiré jeudi en direction  de "deux terroristes" dans le sud de la bande de Gaza.

Le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis, pays médiateur, à "exercer une pression immédiate" sur Israël.

Le Qatar, autre pays médiateur, a condamné "fermement les attaques brutales" qui menacent selon lui de compromettre la trêve.

La guerre à Gaza avait été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles selon le ministère de la Santé de Gaza, des chiffres fiables selon l'ONU.

 


Soudan: l'UE sanctionne le numéro deux des paramilitaires du FSR

L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière. (AFP)
L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière. (AFP)
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  • Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes
  • Il a connu une nouvelle accélération avec la chute aux mains des FSR fin octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée dans le Darfour

BRUXELLES: L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière.

"Cela envoie un signal que la communauté internationale poursuivra ceux qui sont responsables", a affirmé la cheffe de la diplomatie de l'UE Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

Ces sanctions, qui prévoient une interdiction d'entrée dans l'UE et un gel des avoirs, ne concernent que ce responsable soudanais, Abdelrahim Hamdan Dagalo, frère du numéro un des FSR.

Elles ont volontairement été limitées afin de garder des canaux de communication ouverts, alors que l'UE dit être en mesure de parler aux deux parties, a expliqué un responsable européen.

Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes. Il a connu une nouvelle accélération avec la chute aux mains des FSR fin octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée dans le Darfour.

Depuis, des survivants décrivent massacres, violences à caractère ethnique, enlèvements, viols et agressions sexuelles.

"L'Union européenne condamne dans les termes les plus forts les atrocités graves et continues perpétrées par les Forces de soutien rapide au Soudan, notamment après la prise de la ville d'El Facher", a indiqué un communiqué des 27.

Les meurtres à motivation ethnique et les violences sexuelles systématiques sont susceptibles de "constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité", a ajouté l'UE dans ce communiqué..


Gaza: 27 morts dans des frappes israéliennes, Israël et le Hamas s'accusent de violer la trêve

Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
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  • Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre
  • Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer

GAZA: Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu.

Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre.

Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer. L'armée israélienne a dit viser le mouvement islamiste Hezbollah qu'elle accuse de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord depuis bientôt un an.

"Les bombardements et les morts ont recommencé. Ils ne nous laissent même pas le temps de respirer", déplore auprès de l'AFP Ahraf Abu Sultan, 50 ans, tout juste rentré à Gaza-ville pour réparer sa maison détruite après avoir été déplacé un an dans le sud du territoire.

"Il n'y a aucun espoir pour la vie à Gaza", se lamente Nivine Ahmed, déplacée sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, évoquant le bruit des explosions, la fumée, les gens qui courent et les sirènes des ambulances.

"Nous n'en pouvons plus, nous voulons que la guerre se termine complètement ou que les passages soient ouverts" pour permettre à la population de fuir, a confié Noha Fathi, déplacée dans le sud de la bande de Gaza.

Selon la Défense civile de la bande de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, quatorze personnes ont été tuées mercredi à Gaza-ville, et 13 dans la région de Khan Younès. Deux hôpitaux contactés par l'AFP ont confirmé ce bilan.

"Escalade dangereuse" 

L'armée israélienne a affirmé "frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza" en riposte à des tirs "en direction de la zone où [ses] soldats opèrent à Khan Younès".

Ces tirs n'ont fait aucun blessé a précisé l'armée mais constituent "une violation de l'accord de cessez-le-feu".

Rejetant une "piètre tentative pour justifier [...] des violations qui ne cessent jamais", le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis à "exercer une pression immédiate et sérieuse pour [forcer Israël] à respecter le cessez-le-feu".

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

La trêve a déjà été marquée par plusieurs accès de violences dans le territoire palestinien dévasté par plus de deux ans d'hostilités déclenchées par l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Depuis le 10 octobre, plus de 300 Palestiniens ont été tués par des frappes ou des tirs israéliens selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. L'armée israélienne affirme ne frapper qu'en riposte à des violations de la trêve.

Les raids israéliens les plus meurtriers ont tué, le 29 octobre, plus de cent Gazaouis, selon la Défense civile et des données recueillies par l'AFP auprès de cinq hôpitaux.

Selon la Défense civile, qui ne fait jamais état de combattants tués, les bombardements de mercredi ont notamment tué un couple et ses trois enfants à Gaza-ville, et deux mineurs à Khan Younès.

Deuxième phase ? 

Le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, est apparu dans une vidéo exhibant les corps de trois jeunes enfants.

L'accord de cessez-le-feu a permis dans sa première phase le retour des vingt derniers otages vivants du 7-Octobre, en échange de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, et le retour de 25 corps d'otages morts, sur 28 que le Hamas s'est engagé à rendre.

Israël réclame leur remise, en accusant de retard le mouvement islamiste, qui invoque la difficulté de les retrouver dans un territoire noyé sous des tonnes de décombres.

La mise en œuvre de la deuxième phase du plan du président américain Donald Trump n'a pas encore été approuvée. Elle prévoit notamment le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire et le déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution pour endosser ce plan Trump, mais le Hamas, écarté de tout rôle dans la gouvernance du territoire et qui refuse de désarmer aux conditions posées par Israël, a dénoncé un texte qui "ne répond pas aux exigences et aux droits politiques et humains" du peuple palestinien.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués mais ses données indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.