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La création du Conseil de Coopération du Golfe

 Au cours des quatre décennies écoulées depuis sa création, les membres du CCG n'ont pas toujours été d'accord. (Archives nationales)
Au cours des quatre décennies écoulées depuis sa création, les membres du CCG n'ont pas toujours été d'accord. (Archives nationales)
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Publié le Mardi 08 décembre 2020

La création du Conseil de Coopération du Golfe

  • L’union des six pays du Golfe a accompli bon nombre des objectifs qu’elle s’était fixés

Résumé

Le 25 mai 1981, le Conseil de Coopération du Golfe est créé lors d’une conférence à Abou Dhabi, rassemblant les Emirats arabes unis, l’Arabie Saoudite, Bahreïn, Oman, le Qatar et le Koweït autour d’une même conviction que ‘coordination, coopération et intégration entre les Etats servent les objectifs les plus élevés des nations Arabes’. 

Le Conseil de Coopération du Golfe (CCG), composé de six membres, fut constitué principalement en tant que bloc économique, mais sa création vint aussi en réponse à des préoccupations croissantes autour de la stabilité et de la sécurité dans la région, au lendemain de la Révolution iranienne. 

Durant les quatre décennies de l’existence du CCG, ses membres n’ont pas toujours été sur la même longueur d’ondes – en 2014 par exemple, une querelle vit le jour entre le CCG et le Qatar, accusé de ne pas appliquer les accords de sécurité. 

Mais la kyrielle d’accords économiques, juridiques, sécuritaires et politiques, garantissant une collaboration autour de secteurs comprenant l’énergie, l’agriculture, les télécommunications ainsi que la politique douanière, l’éducation et la coopération judiciaire, témoigne de la valeur d’une organisation qui, pour employer les mots de sa charte d’origine, continue « d’assurer une coordination et une intégration entre les Etats membres dans l’ensemble des secteurs, conduisant à leur unité ». 

Riyad - Lorsqu’en janvier 1968, le Grande-Bretagne annonce son intention de se retirer du Golfe au plus tard en 1971, une onde de choc se répand dans la région. Les réflexions s’intensifient pour mettre en place une nouvelle entité plus fiable, assurant la sécurité de ses membres. Cela se fera par étapes, jusqu’à la création du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. 

Les dates clés

  1. Le 25 mai 1981 :  La charte du Conseil de Coopération du Golfe est signée par les dirigeants des Emirats arabes unis, de l’Arabie Saoudite, de Bahreïn, d’Oman, du Qatar et du Koweït lors d’une conférence à Abou Dhabi. 
  2. Le 11 novembre 1981 : Les dirigeants du CCG signent un accord économique lors de leur deuxième sommet à Riyad. 
  3. Le 15 octobre 1985 : Le Bouclier de la Péninsule, la composante militaire du CCG, voit son quartier général établi à Hafr Al-Baatin, dans le Nord-Est de l’Arabie Saoudite. 
  4. Le 1er lanvier 2003 :  L’union douanière du CCG est créée. 
  5. Le 1er janvier 2008 :  Ouverture du marché commun du CCG.
  6. Le 5 mars 2014 : L’Arabie Saoudite, les Emirats et le Bahreïn rappellent leurs ambassadeurs de Doha, accusant le Qatar de non-respect de l’accord excluant un soutien à ‘toute organisation ou tout individu menaçant la sécurité et la stabilité du CCG’. 
  7. Le 8 décembre 2014 : Le CCG annonce, lors de son sommet annuel, la création d’une force policière régionale basée à Abou Dhabi. 
  8. Le 5 juin 2017 : Bahreïn, l’Arabie Saoudite, les EAU et l’Egypte rompent les liens diplomatiques avec le Qatar, accusant Doha de collaborer avec des groupes terroristes soutenus par l’Iran. 
  9. Le 1er février 2020 : A la suite d’une réunion extraordinaire des six ministres de la Santé, tenue à Riyad, le CCG publie un communiqué sur la gestion de la crise du coronavirus, introduisant des mesures préventives sur toutes les frontières. 

La première étape fut la constitution des Emirats arabes unis. Durant les trois années séparant l’annonce britannique de son retrait imminent et la fin officielle de son protectorat et de sa présence militaire dans le Golfe, le 16 décembre 1971, six émirats ont réussi à former les EAU, qui ont vu le jour le 2 décembre 1971. Ras Al-Khaïma, le 7ème émirat, se joindra aux six membres existants quelques mois plus tard. Bahreïn et le Qatar ont, à une certaine période, envisagé de rejoindre l’union mais ont depuis abandonné l’idée, malgré les efforts de persuasion de l’Arabie Saoudite, du Koweït et de la Grande-Bretagne.

 Page extraite de l’éditorial de Arab News du 12 Novembre 1981, suite au second sommet du CCG à Riyadh. 

« L’optimisme récemment exprimé quant à un effet positif des discussions durant le sommet du CCG à Riyad, entraînant des objectifs et réalisations renforcés, était bien fondé ».

La réflexion pour une forme d’union élargie au restant des pays du Golfe se poursuivit. Cheikh Jaber Al-Sabah du Koweït pilota les nouvelles démarches. En mai 1976, il appela officiellement à l’établissement du CCG lors d’une visite aux Emirats, dont le Président, le cheikh Zayed, soutenait fortement l’idée. En novembre 1976, à Mascate, un cadre de travail sur les questions sécuritaires, qui aurait également dû inclure l’Irak et l’Iran, fut discuté. Mais il fut aussitôt abandonné à cause de divergences fondamentales autour de sa conception, plus particulièrement entre l’Iran et l’Irak. 

Les efforts d’établir le CCG sans ces deux pays se poursuivirent. Le dirigeant irakien Saddam Hussein tenta d’entraver ces efforts. L’Union Soviétique y était également opposée. Mais les progrès se poursuivaient, surtout après que la révolution en Iran en février 1979 a produit un régime théocratique cherchant de manière manifeste à exporter son modèle et nuire à la sécurité de ses voisins. Le nouveau régime à Téhéran forma des groupes armés à Bahreïn et en Arabie Saoudite afin de réaliser ses objectifs, rendant impératif aux pays du Golfe de serrer les rangs pour faire face à la nouvelle menace.  

« Certains favorisèrent les questions sécuritaires et l’intégration militaire alors que d’autres souhaitaient que la nouvelle organisation mette l’accent sur le ‘soft power’ (puissance douce) et l’intégration économique ». 

Abdel Aziz Aluwaisheg

 

En octobre 1979, lors de réunions tenues à Taëf, en Arabie saoudite, le cadre général du CCG était convenu, mais des divergences subsistaient sur certains aspects. Certains favorisèrent les questions sécuritaires et l’intégration militaire - parlant même d’alliance militaire - alors que d’autres souhaitaient que la nouvelle organisation mette l’accent sur le ‘soft power’ (puissance douce) et l’intégration économique. En 1980, le ministre des Affaires étrangères saoudien, le Prince Saoud al-Fayçal, fut chargé de rapprocher les points de vue divergents et de mener les efforts d’élaboration de la Charte. Il était soutenu par le ministre des Affaires étrangères koweïtien, le cheikh Sabah (l’émir actuel du Koweït), le ministre des Affaires étrangères Bahreïni, le cheikh Mohammad ben Moubarak, ainsi que d’autres. Une série de réunions de ministres et d’experts furent tenues durant les premiers mois de 1981, au Koweït, à Riyad et à Mascate afin de mettre au point le projet, qui fut adopté par les dirigeants des pays membres le 25 mai 1981, à Abou Dhabi, dans ce qui fut le premier sommet officiel de la nouvelle entité. 




Page extraite des archives de Arab News du 12 novembre 1981. 

La Charte du CCG fut un compromis entre les différentes formules discutées pour le nouvel ensemble. Elle ne privilégia pas un sujet en particulier mais appela à assurer « une coordination et intégration entre les Etats membres dans l’ensemble des secteurs, conduisant à leur union ». La référence à l’union comme objectif était importante pour guider le travail de l’organisation. La référence à ‘tous les secteurs’ donna l’élan pour la constitution de structures internes dédiées aux différentes branches d’intégration, notamment politique, économique et sécuritaire.

Aujourd’hui, le Secrétariat du CCG emploie plus de 1 000 personnes des 6 Etats membres et abrite les principales entités d’élaboration des politiques de l’organisation. Son travail est soutenu par 30 unités spéciales qui remplissent des fonctions spécifiques. Ce sont des entités économiques tels que les normes et brevets, la propriété intellectuelle, l’investissement, ainsi que les organisations militaires et services de sécurité.  

Depuis sa création, le CCG a sans aucun doute accompli beaucoup des objectifs qu’il s’était fixé il y a quatre décennies. Les outils économiques, tels que la zone de libre-échange, qui fut établie en 1983, l’union douanière (2003), et le marché commun (2008) ont créé d’importantes synergies entre les Etats membres, qui ont apporté plus d’efficacité et un marché plus large et dynamique. En 1981, le produit intérieur brut (PIB) combiné des six membres se situait à près de 200 milliards de dollars et la plupart des indicateurs socio-économique des Etats du CCG étaient faibles. A cette époque, la plupart des Etats membres venaient de s’émanciper du protectorat britannique, qui avait duré plus de 200 années pour certains, appauvrissant leurs économies et sclérosant leur développement social et politique. Par conséquent, ces pays étaient peu performants économiquement et avaient besoin de l’union et du soutien de la part des autres pays membres du CCG. Aujourd’hui, le PIB combiné des pays du CCG atteint à peu près $1,6 trillion, soit huit fois celui de 1981. D’autres réalisations importantes sont à noter, notamment la création du commandement militaire unifié en novembre 2018 et des forces de police du CCG en 2014. 

Cependant, beaucoup reste à faire afin d’atteindre l’objectif d’union mentionné dans la Charte. Le 40ème sommet tenu à Riyad en décembre dernier a permis d’identifier plusieurs aspects qui doivent être revitalisés pour permettre à l’organisation d’atteindre cet objectif. L’un des secteurs mentionnés lors de ce 40ème sommet est la réforme des institutions du CCG, notamment le Secrétariat et la trentaine d’entités gravitant dans son orbite. La gouvernance, en particulier, doit être renouvelée afin d’offrir plus de transparence et d’efficacité et de pouvoir rendre des comptes. Les défis à relever pour la région, quasi-existentiels, exigent de nouvelles façons de faire les choses. Le statut quo ou « business as usual » n’est plus adéquat.  La vision du Roi Salman pour le CCG, qui a été validée par l’ensemble de ses dirigeants en décembre 2015, a permis au processus de débuter. Cependant, le rythme des changements n’a pas encore eu la rapidité escomptée. 

 

Abdel Aziz Aluwaisheg est le secrétaire général adjoint aux affaires politiques et aux négociations, et un chroniqueur pour Arab News. Les opinions exprimées dans cet article sont personnelles et ne représentent pas nécessairement l’avis du CCG. Twitter : @abuhamad1

 


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne a frappé plus de 50 «cibles terroristes» au Liban au cours du dernier mois

Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre
  • Le Premier ministre israélien Netanyahu a promis d'empêcher le Hezbollah d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge"

JERUSALEM : L'armée israélienne a déclaré lundi qu'elle avait frappé plus de 50 "cibles terroristes" au Liban au cours du mois dernier, malgré le cessez-le-feu de novembre qui a mis fin à la guerre entre Israël et les militants du Hezbollah.
Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre, ce qui a incité le président libanais Joseph Aoun à demander à la France et aux États-Unis, qui en sont les garants, d'y mettre fin.
"Au cours du mois dernier, les forces de défense israéliennes ont frappé plus de 50 cibles terroristes au Liban. Ces frappes ont été menées à la suite de violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, qui constituaient une menace pour l'État d'Israël et ses citoyens", a déclaré l'armée dans un communiqué.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la frappe de dimanche visait un bâtiment utilisé par le Hezbollah pour stocker des "missiles guidés avec précision" et a promis d'empêcher le groupe militant soutenu par l'Iran d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge".
Le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré dans un discours lundi que l'attaque "n'a aucune justification" et l'a qualifiée d'"attaque politique visant à changer les règles par la force".
Israël a continué à mener des frappes régulières au Liban malgré la trêve, qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, lesquelles ont culminé avec une campagne de bombardements israéliens intensifs et une incursion terrestre.
En vertu de cet accord, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler toute infrastructure militaire restante au sud.
Israël devait retirer toutes ses forces du Sud-Liban, mais des troupes restent sur cinq positions jugées "stratégiques".