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Le jour où les Saoudiennes ont obtenu le droit de conduire

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Publié le Mardi 08 décembre 2020

Le jour où les Saoudiennes ont obtenu le droit de conduire

  • Le 24 juin 2018, les femmes saoudiennes ont pris leur place derrière le volant conduisant légalement pour la première fois
  • Ce jour historique est arrivé grâce à la série de réformes dans le cadre de la Vison 2030, annoncées en 2016 par le Prince héritier Mohammad Ben Salman

La levée de l’interdiction était l’une des nombreuses réformes en faveur de l’égalité des genres.

Résumé

Le 24 juin 2018, les femmes saoudiennes ont pris leur place derrière le volant, conduisant légalement, pour la première fois, dans les rues du Royaume d’Arabie Saoudite. Ce jour historique est arrivé grâce à la série de réformes dans le cadre de la Vison 2030, annoncées en 2016 par le Prince héritier Mohammad Ben Salman (alors Vice-Prince héritier) et suivies d’un décret royal le 26 septembre 2017, levant l’interdiction de conduire pour les femmes.

La décision a eu des effets visibles sur le quotidien des femmes ainsi que sur l’économie. En 2020, c’était l’une des réformes ayant permis à l’Arabie Saoudite d’être reconnue par la Banque mondiale comme étant le pays le plus réformateur au monde sur les questions d’émancipation des femmes et d’égalité des genres durant l’année écoulée.

 

DUBAÏ: Cette histoire aurait pu s’intituler ‘un conte de deux pays’. Lorsque je suis arrivée à Djeddah, en provenance de notre bureau de Dubaï, pour ma première visite en Arabie Saoudite, le 20 juin 2018, il ne m’était pas permis de conduire. Quatre jours plus tard, moi et toutes les autres femmes du Royaume d’Arabie Saoudite, étions subitement en droit de le faire. A la manière de Cendrillon, dans un conte de fées, nos citrouilles s’étaient transformées en carrosses, sur le coup de minuit, le 24 juin 2018.

Tellement de choses ont changé depuis lors, que cela me semble être de l’histoire ancienne. La loi sur le système de tutelle, qui exigeait que les femmes saoudiennes obtiennent la permission d’un tuteur homme pour voyager, a été abolie en août de l’année dernière. Les femmes étrangères en visite en Arabie Saoudite ne sont plus obligées de porter des abayas et des foulards. En décembre, le Royaume a officiellement mis fin à la ségrégation des genres dans les lieux publics, même si les Saoudiens et les Saoudiennes avaient déjà commencé à se mélanger.

Tout cela était inimaginable au moment de la levée de l’interdiction de conduire – le premier signe visible que l’Arabie Saoudite prenait cette volonté de changement très au sérieux. Comme l’avait observé ma collègue saoudienne Noor Nugali, c’était un signal « époustouflant » que le pays allait à cent kilomètres à l’heure dans la bonne direction ».

Prenons donc le temps de revenir un peu en arrière, si vous le voulez bien, au temps où l’Arabie Saoudite était le dernier pays au monde où les femmes n’avaient pas le droit de conduire. Arrivée à l’aéroport de Djeddah, un matin humide, je débarquais de l’avion vêtue de ma abaya avec un sentiment d’excitation, tempéré par la peur de ce que j’allais affronter en tant que femme étrangère vivant seule dans le Royaume.

Après une décennie passée aux EAU, j’avais entendu des histoires d’autres femmes racontant des événements s’étant passés avec la police religieuse. J’enveloppais donc mon foulard fermement et me préparais au pire.

Par erreur, j’avais pris la mauvaise file, celle réservée aux personnes effectuant la Omra. Un agent des douanes m’approcha et après avoir consulté mon visa, me demanda de m’asseoir le temps pour lui de régler un problème et de contacter une personne parlant l’arabe dans notre bureau de Djeddah. « Ça y est. Je vais en prison » avais-je pensé. Ce qui est arrivée par la suite était une réelle surprise. L’agent revint vers moi, m’offrit un café arabe et un cœur en chocolat avant de m’accompagner à travers les portiques.

« De tous les lieux où j’ai publié mes articles, je n’aurais jamais imaginé que l’un des plus marquants serait le siège de passager de ma voiture de fonction… pour la simple raison que le conducteur à mes côtés était une conductrice, l’une de mes collègues chez Arab News - et l’une des premières femmes à prendre légalement le volant suite à la levée d’une interdiction qui existait depuis des décennies ».

Extrait d’un éditorial de Faisal J. Abbas dans Arab News, le 24 juin 2018

Le chauffeur qui avait été chargé de venir me chercher de l’aéroport me dit que je n’étais pas obligée de porter un foulard. Je l’avais donc aussitôt laissé tomber sur mes épaules, me sentant déjà plus détendue. Il m’emmena au Hilton de Djeddah, qui avait la particularité d’avoir un hall d’entrée en forme de vaisseau spatial, sorti tout droit d’un film de ‘Star Trek’, et des escalators en courbe, ressemblant à des escaliers en spirale.

Durant les jours qui suivirent, je me rendais quotidiennement à notre salle de presse de Djeddah en compagnie de Bakhsh, notre toujours souriant chauffeur, qui insistait toujours pour porter mes bagages. Pour ceux qui prétendent que la levée de l’interdiction de conduire n’était qu’un geste symbolique, je peux leur répondre : c’était tout à fait le contraire. Imaginez un instant, passer des journées entières en étant dépendante d’une autre personne pour effectuer chaque mouvement, et puis pensez à la sensation que vous avez éprouvée lorsque vous avez obtenu votre permis de conduire et les clés de votre première voiture.

Quand les montres de nos iPhones ont indiqué 12h01, au matin du 24 juin, ce n’était pas uniquement le signal de mettre le contact de nos voitures. C’était le signe que l’Arabie laissait ses vieilles habitudes derrière elle, avec leur lot d’inutiles complications.

A cette heure tardive, j’étais déjà au volant de la voiture de fonction, vêtue d’un blouson de pilotage sur lequel avait été brodée la date historique de cet événement, conçue pas le créateur saoudien Moe Khoja. Mon patron, Faisal J. Abbas, assis à ma droite sur le siège du passager, m’avait désignée pour conduire parce que les femmes qui travaillaient dans notre bureau de Djeddah n’avaient pas encore obtenu leurs permis de conduire. A l’arrière, nous accompagnaient nos deux collègues femmes. La ballade était historique pour moi, au volant, mais aussi pour elles : c’était la première fois qu’elle se faisaient conduire, en Arabie Saoudite, par une femme.

Les dates clés :

  1. Le 26 septembre 2017

Un décret royal ordonne la levée de l’interdiction pour les femmes de conduire en Arabie Saoudite. La date annoncée de son application est le 24 juin 2018.

  1. Le 11 janvier 2018

Le premier concessionnaire automobile pour femmes ouvre ses portes dans un centre commercial de Djeddah.

  1. Le 4 juin 2018

Les premiers permis de conduire sont délivrés à 10 femmes saoudiennes.

  1. Le 24 juin 2018

Les femmes sont autorisées à conduire dans les rues d’Arabie Saoudite pour la première fois, et Aseel Al-Hamad devient la première femme saoudienne au volant d’une Formule 1, en faisant un tour symbolique sur le circuit du Castellet, en France.  

  1. Le 6 avril 2019

La pilote de course saoudienne Reema Juffali fait ses débuts au championnat britannique de Formule 4, sur le circuit de Brands Hatch.

 

Cette nuit, nous avons conduit un gros SUV noir, abaissant les vitres de la voiture aux feux et saluant des saoudiens surpris, qui en retour nous souriaient et levaient le pouce en signe d’approbation.  Nous attendions, dans un silence tendu, que le feu soit au vert, et nous poussions un soupir de soulagement, contents d’être passés sans incident.

Le matin suivant, alors que plus de saoudiennes étaient sur les routes et au volant, je me suis dirigée vers le service de location de voitures, dans le hall d’entrée de l’hôtel, pour me renseigner. L’homme me répondit qu’il m’était impossible de louer une voiture. « Oh bien sûr que si », lui avais-je répondu. « Vous n’avez pas lu les nouvelles ? ».  

Je lui ai montré l’édition spéciale du jour d’Arab News, avec en couverture l’illustration d’une Saoudienne au volant de Malika Favre, qui est devenue une image emblématique de ce jour historique. Malheureusement, cela ne m’avait pas permis d’obtenir gain de cause. Il avait appelé son supérieur qui me dit que je devais obtenir un permis de conduire saoudien.

Etonnamment, après avoir lu mon article dans Arab News, un dirigeant de la compagnie de location de voitures Budget en Arabie Saoudite m’avait appelé pour rectifier la confusion. Il m’invita à visiter ses bureaux sur la Corniche de Djeddah, où mon permis de conduire international me permit de devenir la première femme étrangère à louer une voiture en Arabie Saoudite.

« A la manière de cendrillon dans un conte de fées, nos citrouilles s’étaient transformées en carrosses, sur le coup de minuit, le 24 juin 2018. »

Mo Gannon

Alors que je montais dans la Land Cruiser blanche que j’avais louée, des passants s’arrêtaient pour prendre des photos avec leurs téléphones. Cette nuit, lorsque j’ai pris mes amies faire un tour dans la vieille ville de Djeddah, nous avons été accueillies de la même manière par la foule dans les rues : Des sourires et des signes de la main. Contrairement à la plupart des endroits dans le monde, des hommes s’arrêtaient de manière courtoise pour nous laisser passer devant eux dans les embouteillages.

Nous avons abaissé nos fenêtres et haussé le volume sonore pour écouter la chanson du chanteur saoudien Tamtam, dont les paroles donnaient à peu près ceci : « Nous savons que c’est notre moment…oublions les idées du passé, demain m’appartient. Nous avons l’impulsion, repoussons les limites, nous conduisons. Nous avons des rêves, et chaque jour, nous les réalisons… ».

Je suis heureuse que nous ayons profité de l’attention digne de ‘célébrités’ tant qu’elle existait encore. Avec de plus en plus de Saoudiennes ayant obtenu le permis de conduire, il est devenu banal de voir des femmes conduire en Arabie Saoudite. Les objections initiales à l’idée de permettre aux femmes de conduire – qu’elles causeraient des embouteillages et même des accidents – paraissent à présent de futiles remarques d’un passé révolu.

Dans mon pays, on me demande souvent à quoi ressemble la conduite en Arabie Saoudite. « Ça ne fait pas peur ? » me demandent-ils. Ma réponse à cette question est : “C’est comme partout ailleurs. Et c’est exactement ainsi que cela devrait être ».

Mo Gannon est rédactrice senior au bureau de Dubaï d’Arab News. Elle a été la première femme étrangère à louer une voiture en Arabie Saoudite.


Le prince héritier saoudien s'envole pour les États-Unis

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne. (Photo Arab News)
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  • Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump
  • Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a quitté le royaume lundi pour se rendre aux États-Unis, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince héritier effectuera une visite officielle de travail à l'invitation du président américain Donald Trump.

Au cours de cette visite, il rencontrera M. Trump pour discuter des relations entre leurs deux pays et des moyens de les renforcer dans divers domaines. Des questions d'intérêt commun seront également abordées. 

 


Liban: un mort dans une nouvelle frappe israélienne 

Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé. (AFP)
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  • Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément"
  • Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban

BEYROUTH: Une frappe israélienne a fait un mort dimanche dans le sud du Liban, théâtre récurrent de tirs malgré le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le Hezbollah libanais, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

"Une frappe ce soir de l'ennemi israélien sur une voiture dans la ville d'Al-Mansouri, située dans le district de Tyr, a tué un citoyen", a annoncé le ministère dans un communiqué.

Selon l'Agence de presse officielle libanaise Ani, cette frappe de drone a tué le directeur d'une école locale nommé Mohammed Shoueikh.

L'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat à ces informations.

Plus tôt dimanche, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avait accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur ses membres dans le sud du pays, Israël assurant ne pas avoir visé les Casques bleus "délibérément".

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de cet accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre le Hezbollah et Israël.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.

 


Accident de car en Arabie saoudite: 45 pèlerins tués selon la police indienne

45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne. (AFP)
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  • "L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant"
  • 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne

NEW DELHI: 45 pèlerins musulmans en majorité de nationalité indienne sont décédés dans un accident de car survenu pendant la nuit près de la ville sainte de Médine, en Arabie saoudite, a indiqué lundi la police indienne.

"L’accident tragique d'autocar impliquant des pèlerins indiens en Arabie saoudite est bouleversant", a déclaré V.C. Sajjanar, commissaire de police de Hyderabad, la ville du centre de l'Inde d'où seraient originaires un grand nombre de victimes.

Lors d'un point presse, il a indiqué que "selon les premières informations, 46 personnes se trouvaient dans le bus et malheureusement une seule personne a survécu"."