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La pandémie de Coronavirus

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Publié le Dimanche 03 janvier 2021

La pandémie de Coronavirus

  • Le 11 Mars 2020 l’Organisation mondiale de la Santé déclare enfin que le monde fait face à une pandémie à une échelle inédite depuis plus d’un siècle
  • En l’espace de cinq mois, le virus a voyagé dans pratiquement chaque pays de la planète, infectant plus de six millions de personnes, en tuant plus de 375,000

Résumé

Le 11 Mars 2020, plus de deux mois après l’identification par la Chine d’un virulent et meurtrier nouveau coronavirus, et alors que 114 pays comptent déjà des cas multiples d’infection, l’Organisation mondiale de la Santé déclare enfin que le monde fait face à une pandémie à une échelle inédite depuis plus d’un siècle.

Même s’il existe, selon les études, des centaines de coronavirus présents dans les populations animales, jusqu’à présent seulement six avaient développé la capacité de passer d’une espèce à l’autre pour toucher les humains, provoquant des manifestations allant du simple rhume à de plus sérieuses maladies respiratoires telles que le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).

Mais le nouveau venu est beaucoup plus fatal et difficile à contenir que tous ses prédécesseurs. En l’espace de cinq mois, il a voyagé dans pratiquement chaque pays de la planète, infectant plus de six millions de personnes, en tuant plus de 375,000, et faisant des ravages dans l’économie mondiale.

 

En adressant ses vœux pour la nouvelle année, le 2 janvier 2020, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté le monde à « prendre un moment pour remercier tous les courageux agents de santé ». En quelques semaines, les mots du Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus allaient prendre un sens nouveau et dramatique.  

Il est rapidement devenu clair que le monde moderne était sur le point d’être submergé dans un combat pour sa vie contre un organisme microscopique capable d’une virulence inédite depuis la pandémie de 1918-1919.

Il est également semblé très vite incontestable que malgré toutes les avancées de la médecine et de la technologie des années récentes, nous demeurons à la merci de la nature capricieuse, principalement à cause de l’incapacité des gouvernements à travers le monde d’agir de manière unifiée et d’intervenir de façon efficace.

Le 26 janvier, j’ai publié une tribune, parue à travers la région, encourageant les pays du Golfe et les autres Etats à procéder, au minimum, au contrôle des passagers provenant de Chine. La seule réaction logique à ce stade pour faire face à ce que le monde a depuis identifié comme le nouveau coronavirus, était d’adopter une « prudente réaction excessive ». Le 17 février, je durcissais mon message : La seule défense efficace que notre monde interconnecté possède contre le nouveau virus est de suspendre tous les vols.

Bien sûr, je ne suis qu’un journaliste spécialisé dans les questions médicales, écrivant des articles d’investigation de manière régulière pour le « British Medical Journal » et certaines autres publications.  Je ne dispose pas de pouvoir de prévision. La tragédie de ce que nous vivons depuis cinq mois réside dans le fait que toutes les mesures que nous aurions dû et que nous aurions pu prendre relevaient simplement du bon sens.

Malgré tout, peu en dehors de la ville de Wuhan en Chine semblaient inquiets du regroupement de plus de 40 cas semblables à des pneumonies qui avaient été reportés par Pékin au bureau chinois de l’OMS le dernier jour de 2019.

Une semaine après le discours de Ghebreyesus, qui n’avait fait mention d’aucune fâcheuse situation se développant en Chine, Pékin a annoncé avoir identifié la cause de l’épidémie : une nouvelle souche de coronavirus, un membre nouvellement découvert d’une famille de virus communs aux animaux et humains.

Il semblait être issu du monde animal, probablement en sautant d’une espèce à l’autre, de la chauve-souris au pangolin, un animal à la peau écailleuse protégé par les lois internationales et locales mais qui, à cause de la valeur de ses écailles, utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise, s’échange de manière illégale dans le commerce.

Le lien entre le virus et le pangolin n’est peut-être pas fermement établi. Mais nous pouvons espérer que le souvenir de la pandémie de 2020 servira de mise en garde pour éviter les abus que nous commettons si fréquemment dans notre relation avec la nature, à notre péril collectif.

 

« Il ne fait maintenant plus de doute que le COVID-19 va nous accompagner pour une durée de temps considérable, et les actions que nous prenons doivent être des actions avec lesquelles nous pouvons vivre pour une durée prolongée ».

L’avis d’un expert à la Une d’Arab News, le 12 mars 2020

Plusieurs coronavirus humains communs et circulant de manière régulière provoquent des maladies respiratoires bégnines comme le simple rhume. Cependant, durant les deux dernières décennies, deux nouvelles formes ont fait leur apparition, donnant un indice de la capacité de cette famille à provoquer des maladies respiratoires plus graves : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui est apparu en 2003, et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), qui a fait son apparition en 2012.

A eux deux, ces coronavirus ont provoqué un peu plus de 10 000 cas et aux alentours de 1 630 morts. Mais le nouveau membre de cette famille avait des ambitions beaucoup plus meurtrières.

Le 11 Janvier 2020, la Chine a signalé son premier décès, un homme de 61 ans qui était un client du marché où l’on considère que le virus a été transmis d’un animal à l’être humain pour la première fois.

Durant les jours et même les semaines qui ont suivi, le virus aurait pu être maîtrisé, mais la Chine a été lente à introduire des mesures de confinement efficaces. Les vols ont continué d’opérer et le reste du monde a jeté un regard indifférent. Cette indifférence aura été fatale pour des centaines de milliers de personnes et catastrophique pour les économies dans le monde.

Même lorsque le virus a commencé à se répandre rapidement en Chine, l’OMS a continué d’en minimiser la menace. Le 4 février, Ghebreyesus est allé jusqu’à demander aux pays de ne pas interdire les vols provenant de Wuhan, de peur « d’augmenter le peur et l’ostracisme, avec peu de bénéfices de santé publique ».

Peu de déclarations de santé publique ont fait preuve d’un tel mauvais jugement.

Le 11 février, l’OMS a donné au virus son nom officiel : coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2). La maladie causée par ce virus est la maladie à coronavirus 2019 ou COVID-19. Mais ce n’est que le 11 mars que l’OMS a finalement déclaré que l’épidémie était une pandémie, un état des choses déjà élémentaire pour les 114 pays qui étaient déjà sous son emprise.

Les gouvernements à travers le monde ont réagi avec très peu de cohésion, ignorant souvent les conseils déjà tardifs de l’OMS, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Certains dirigeants, notamment le président américain Donal Trump, ont diffusé une série de messages dangereux aux effets pervers, entravant les efforts de leurs propres services de santé publique.

Pire encore, plusieurs gouvernements ont semblé réticents d’accepter, pour des mesures de prévention, les répercussions économiques à court terme qui, en l’absence de toute forme de vaccin ou de remède au COVID-19, constituaient la pilule amère qu’il fallait naturellement avaler.

Dans le langage épidémiologique, l’avion a servi de vecteur efficace pour le virus, de la même manière que le moustique est l’instrument qui propage la malaria. 

Au final, et de manière désordonnée et aléatoire, les vols ont été suspendus.  Mais cette mesure a été prise bien trop tard pour empêcher le virus de faire le tour de la planète et a donc causé beaucoup plus de perturbations économiques mondiales que si elle avait été prise plus tôt.

Même à ce moment, dans plusieurs pays, il y avait des réticences continues contre les décisions de fermer les magasins, les bureaux, les restaurants et les transports publics, et de confiner les gens chez eux. Sans direction ferme, de nombreuses personnes ont continué à se mélanger – au travail, dans les trains, dans les restaurants, les parcs et sur les plages.

Le virus se propageant à travers le monde a mis en avant le manque de planification sanitaire et de préparation à long terme. De nombreux pays se sont retrouvés à court de lits d’hôpitaux, d’équipements de protection personnel pour le personnel sanitaire en première ligne et des si importants ventilateurs mécaniques.

Les pays qui ont été les plus lents à réagir en ont payé le prix fort. Les Etats-Unis, l’une des nations les plus riches et les plus avancées scientifiquement, a souffert du nombre le plus élevé de cas et de décès. Le 2 juin, le virus avait infecté 1,8 millions d’Américains et en avait tué plus de 105 000, le nombre de victimes le plus élevé au monde et des pertes égales à celles du nombre total de soldats américains morts durant les guerres du Vietnam, de Corée, d’Afghanistan et d’Irak réunies.

A travers le monde, les systèmes de santé, face à des décisions de vie ou de mort, ont été forcés d’appliquer des méthodes de triage qui sont généralement vues sur des champs de bataille, allouant le peu de ressources disponibles à ceux qui avaient le plus de chances de survie.

Extrait des archives de Arab News, le 12 mars 2020

 Des récits horribles de décès et de sacrifices sont devenus bien trop courants, pratiquement dans chaque pays du monde. En première ligne, de nombreux courageux agents de santé qui avaient été remerciés par Ghebreyesus dans ses vœux pour la nouvelle année, ont payé leur dévouement de leur vie.

Début avril, trois mois après l’identification des premières victimes à Wuhan, le nombre de cas confirmés de COVID-19 avait dépassé le million, plus de 50 000 personnes étaient mortes, et une grande partie du monde vivait dans l’isolation et la peur.

Mais cela n’était que le début. Deux mois plus tard, le 2 juin, on comptait 6,3 millions de cas confirmés dans le monde et plus de 370 000 morts. Des chercheurs estiment que si l’on devait comptabiliser les personnes qui ont contracté le virus sans en présenter de symptômes, les vrais chiffres d’infections pourraient atteindre au moins 56 millions.

Il reste à savoir comment ce fléau va évoluer. La course au vaccin et au traitement est enclenchée, mais ni l’un ni l’autre se semble imminent. Si le problème des premiers mois de 2020 consistait en une fermeture trop tardive des portes, selon plusieurs épidémiologistes, ce sont ces mêmes portes qui sont ouvertes de nouveau et bien trop tôt, dans la précipitation à mettre fin au confinement, qui posent le risque d’une seconde vague d’infection.

Le bouleversement dans la vie de tous les jours a été tel, à travers la planète – causé aussi bien par la nature désorganisée de la réponse au virus que par le virus en lui-même – que nous devons retenir les dures leçons que le coronavirus nous a enseigné sur la nécessité d’agir à l’unisson face à une menace globale. Cependant, l’annonce du président Trump de la suspension des fonds alloués à l’OMS par les Etats-Unis, motivée par des raisons politiques, ne présage rien de bon.

Malgré les terribles effets du SARS-CoV-2, les épidémiologistes craignent qu’il ne soit pas le pire des coronavirus. Nous devons apprendre à travailler mieux ensemble, la race humaine tout entière, pour réussir à faire face avec succès, non seulement à la prochaine pandémie, inévitable, mais aussi à la menace existentielle bien plus grande, posée par le changement climatique, qui, largement oubliée durant la crise du coronavirus, continue de planer au-dessus de nos têtes.

Jonathan Gornall, chroniqueur pour Arab News, est spécialisé dans les questions médicales et écrit des articles d’investigation pour le ‘British Medical Journal’.


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com